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 Wylan le Borgne

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Wylan le Borgne

Cléirigh

Wylan le Borgne

Messages : 40
Date d'inscription : 14/08/2020

Personnage
Âge: 27
Métier: Eorl d'Òmargleann
Statut: Guerrier


Wylan le Borgne  Empty
MessageSujet: Wylan le Borgne    Wylan le Borgne  I_icon_minitimeSam 15 Aoû - 19:25



   


   
WYLAN LE BORGNE

 











Nom/Prénom : Wylan le Borgne

Âge/ Date de naissance : 27 ans, né le 16e jour de l'Hiver 372
Sexe : Masculin
Faction : Clans Barbares
Liens notables :
- Riga, sa femme
- Gorlan, son fils de 8 ans

Fonction : Eorl d'Òmargleann

Personnage
POSSESSIONS :

Òmargleann ... Le Vallon d'Ambre. Cis entre le Bun Bheag et le Bhon Beag, au coeur des collines du Cnuiclarann, il est un des gardiens de la frontière avec le peuple rival occidental, les Broìn. Entouré des Cnuic rocailleux, le coeur du territoire de l'Eorl accueille un lac poissonneux au milieu duquel une petite île trône fièrement. Sur cet îlot, qui permet de voir tout le val, depuis les crêtes aux pentes douces, on trouve une tour de guet munie d'un feu d'alarme au sommet. Les habitants du clan de Wylan surnomment cette tour, l'Òmar Sùil (l'Oeil d'Ambre).

Entre les contreforts abruptes du versant sud du vallon, se trouve Dubhan le village d'où Wylan administre son fief. C'est un village des plus classiques pour le peuple Cléirigh. Au centre, légèrement surélevé, une bâtisse trapue en pierre abrite Wylan et sa famille. D'autres masures viennent s'adosser à la sienne en dévalant la pente vers le Loch. À une lieue du village, en obliquant vers l'Est, on trouve une petit mine d'ambre à ciel ouvert qui donne son surnom au val. Cette richesse, somme toute relative, vaut au val de recevoir régulièrement la visite de marchands venant parfois de Plaincridhe pour se procurer la précieuse gemme aux couleurs de feu. Il est de coutume dans le val de s'afficher avec des bijoux ou même des armes ornées d'une perle d'ambre. Cette tradition est aussi bien associé à de la coquetterie qu'à une moyen de reconnaissance entre les gens d'Òmargleann.

APPARENCE :

Durant son enfance et son adolescence, Wylan était de ceux qui attirait les regards. Un visage symétrique, des yeux d'un bleu profond et une épaisse tignasse noir de jais. Ses sourcils fins encadrent un nez court et droit et ses lèvres sont bien proportionnées. Seulement, suite aux combats sporadiques succédant aux conflits ouverts qui agitent la frontière occidental du Cnuiclarann, le corps de Wylan s'est couvert de cicatrices, témoins de la férocité des combats. La plus visible est celle qui a donné son surnom à Wylan. Une longue estafilade court sur son visage depuis le milieu du front jusqu'à sa joue droite, passant par l'oeil désormais aveugle de l'Eorl. Une seconde part de la commissure des lèvres et vient rejoindre la première, la croisant pour courrir presque jusqu'à l'oreille. On pourrait croire qu'il s'agit de la même escarre et nombreux sont ceux qui le pensent, mais Wylan se remémorre bien les deux coups qu'il a reçu et le visage de celui qui lui a imprimé sa marque dans la chair. Elles sont l'oeuvre d'Arvel, un des co-Roi du peuple honni des marécages.

Wylan a choisi de se faire tatouer le crâne et rase scrupuleusement les flancs de sa tête pour laisser apparaître les quelques dessins qui représentent des têtes de loup en honneur à Madah. Sa chevelure de jais est généralement nouée sur l'arrière de sa tête ou en chignon afin de ne pas être gêné lorsqu'il s'affaire à travailler la terre ou à couper du bois. Ses mains sont épaisses malgré sa taille plutôt moyenne, même s'il culmine au-dessus de la plupart des Ruviens qu'il a un jour croisé. Malgré sa trogne qui fait se détourner plus de regards qu'elle en attire, Wylan possède une voix douce, de celle qui vous donne confiance lorsque vous l'entendez, au contraire des voix rocailleuses et rauques de nombreux vieux Guerriers.

PERSONNALITE :

Il vaut mieux commencer par les bons côtés de Wylan. N'allez pas croire qu'il y en a moins que des mauvais côtés, mais ses défauts sont bien plus marquants que ses qualités.

Wylan est courageux, autant au combat que lorsqu'il travaille aux côtés des gens de son domaine. Il n'hésite pas à fendre des bûches ou à labourer quelques parcelles en amont du village. Père attentif et aimant appliqué, il aime sa femme et son fils du plus profond de son être. Bon combattant, il s'adonne à la pratique de l'art de la guerre avec application et commence à enseigner quelques passes à Gorlan avec une patience qu'il n'use qu'avec peu d'autre personnes.

Courageux, passionné et patient ... parfois. Le tour des qualités de Wylan est donc fait, il est temps d'aborder les mauvais côtés du personnage. S'il suffisait de l'écouter, la liste serait courte pourtant lorsqu'on surprend des conversations abordant le sujet du Borgne, les adjectifs rancunier, violent, veule, sournois voir même captieux et corrompu reviennent régulièrement. Comme annoncé plus tôt, l'énumération des défauts s'annonce plus fastidieuse et longue. Là où certains voient de l'opportunisme, il préfèrent voir de l'intelligence et un jugement clairvoyant qui lui permet de tirer le meilleur profit d'une situation. Placant le bien des membres de son clan et le sien bien au-dessus de celui des autres, il n'hésite pas à user d'actes retors s'il le juge nécessaire. Se portant en haute estime, il est venu à la conclusion qu'il est celui qui sert le mieux les ambitions et le bien de son peuple, en venant même à critiquer de plus en plus ouvertement le Roi Magetobrigos qu'il estime affaibli depuis la dernière guerre avec le peuple des marais. Plus les années passent et plus cette conviction se renforce et le jour est proche où il joindra le geste à la parole et défiera le Sanglier pour récupérer la couronne du Cnuiclarann et porter le combat au coeur des terres Broìn. Il fera alors rendre gorge au vieil Arnec et au solide Arvel qui dirigent ce peuple de fangeux arriérés.



HISTOIRE

I. Fils d'Eorl

Alors que la neige tapissait les hauteurs d'Òmargleann, les premiers cris de Wylan retentirent dans l'épaisse batisse de son père, l'Eorl Wyrdin le Marteau. Recevant les bénédictions du druide et du chaman, le poupon fut accueilli avec amour et joie. Pourtant, ne s'étant jamais totalement remise de l'accouchement, sa mère abandonna l'enfant et son époux aux rigueurs de l'hiver quelques jours plus tard. D'aucun pouvait témoigné que Wyrdin était de un homme affable et jovial, aimant faire la fête avec les gens du village aussi sûrement qu'il partageait leur labeur avec entrain. Pourtant la disparition de sa femme le transforma profondément. Il devint triste, terne, évitant le contact avec les autres membres d'Òmargleann et préférant rester reclus chez lui. De cette solitude teinté d'amertume, Wyrdin n'en tira que de mauvais côté. Dépassé par ses devoirs de père, se refugiant volontiers dans l'ivresse qui miroitait au fond de sa chope, il eu plus souvent recours au plat de sa main qu'à de sages conseils pour élever son fils unique. Il avait la main leste et paraissait peu enclin à pardonner la moindre contrariété qu'un enfant pouvait faire naître dans l'esprit de ses parents. Sous les coups de ceinturon et les brimades quotidiennes, Wylan apprit bien vite à se taire en présence de son géniteur et à faire profil bas dès que ce dernier s'asseyait une outre entre les mains.

L'eorl devenait de plus en plus impéteux et assoiffé de violence et entre deux gueule de bois qui lui mettait la tête dans un étau, il se livrait aisément à des provocations envers les eorls voisins, conduisant bien souvent à des combats armés pendant lesquels il menait ses hommes sans faillir. On disait qu'il cherchait la mort en se jetant dans la mélée, l'énorme marteau qui lui avait valu son surnom entre les mains. Il fendait les crânes, brisait les os, crachait sa haine de la vie et de ses ennemis, avant de rire, tel un dément et lorsque les combats s'achevaient, il restait un instant prostré sur le champ de bataille, semblant regretté que le Baran Didom ne vint lui ôter la vie.

En grandissant, Wylan apprit à attendre le bon moment pour s'échapper de la demeure qui embaumé l'alcool et les relans de vomi qui imprégnaient les murs. Cet instant où son père vacillait, au bord de l'inconscience, marmonnant pour lui-même des prières ou des insultes à des commensaux imaginaires. Il s'évadait, montant les flancs du vallon pour aller crapahuter sur les hauteurs, avec pour seuls compagnons la lune et les Dias. Bien souvent, lorsqu'il revenait, Wyrdin gisait sur la table, sa chope renversé à ses pieds, ronflant comme un sonneur au point de faire trembler le plancher. Et puis, un jour, alors qu'il venait de recevoir son anneau, il rentra chez lui après une de ses longues cavalcades nocturnes. Il ouvrit la porte précautionneusement, tentant de ne pas réveiller l'animal endormi par une bourrasque gelée. Les flammes vacillèrent dans l'âtre et révélèrent une ombre trapue derrière l'huis. Une main épaisse le saisit par le col et l'emmena à l'intérieur.

Te v'là, petite chiure de goret !

Wyrdin avait refermé sa poigne de fer sur lui et lui envoya son poing en plein sur le nez. Il entendit un craquement sec et une douleur explosa sur son faciès. Le sang éclaboussa le visage de l'eorl qui jeta son fils au sol en buglant de rage. Il gifla violemment la porte qui se referma avec fracas avant d'avancer vers Wylan qui tentait d'arrêter le flot de sang qui s'échappait de son nez brisé. Son père s'approcha de lui en titubant. L'odeur de houblon fermenté était plus forte à chaque expiration de Wyrdin. L'eorl saisit Wylan par sa tunique pour le redresser, plongeant ses yeux injectés de sang dans ceux appeurés du jeune homme. Il abattit le revers de son autre main sur la joue de Wylan qui sentit une dent se fendiller sous l'impact des bagues massives qui ornaient les doigts de son agresseur de père.

J'vais t'crever comme t'as crevé ma femme, sale petite merde !

Une nouvelle gifle vint claquer contre la joue de Wylan qui vit sa tête être projeter sur le côté. Sans Wyrdin qui le tenait fermement par ses vêtements, l'adolescent aurait volé à travers la pièce une fois de plus. Ses jambes ballotaient dans le vide et il luttait pour garder la pointe des pieds en contact avec le plancher. Un nouveau coup lui explosa la lèvre inférieur, répandant toujours plus de sang en travers du visage de Wyrdin, déformé par l'ivresse et la fureur. Le coup suivant eut raison de sa pommette et ce fut alors que l'eorl lâcha sa proie pour avnaçait en zigzag vers l'âtre où les flammes dansaient en offrant leurs lueurs orangées. Le monde de Wylan tanguait comme un bateau au coeur de la tempête, il avait la sensation que son crâne était fendu en deux tant il saignait. Son père posa une main sur le mur avant de se pencher pour attraper une longue tige de fer avec laquelle il tisonnait le foyer. L'eorl se retourna vers lui, le visage à moitié plongé dans les ombres que le feu dessinait. Dans son oeil embrumé d'alcool, le jeune homme put lire la folie meurtrière qui s'était emparé de son père. Il avait déjà reçu des "corrections" comme le disait Wyrdin, mais cette fois, il sut que celle-ci serait la dernière.

Wyrdin avança, l'écume aux lèvres comme un prédateur enragé et leva le tison au-dessus de sa tête. Faisant fi de la douleur, Wylan rua et donna un coup de pied dans un tabouret tout proche, qui glissa pour sur le plancher pour venir heurter la jambe de l'ivrogne. L'impact le fit pencher en avant et réunissant ses froces avec l'énergie du désespoir, le jeune homme se jeta en avant pour saisir le poignet qui brandissait l'arme de fortune. Le corps à corps s'engagea, brouillon et indécis. L'instinct de survie de l'un était compensé par la largeur d'épaules de l'autre et les deux adversaires traversèrent la pièce en se cognant contre les poutres qui soutenaient le toit et les murs. Usant de ses deux mains, Wylan cogna le bras de son père contre une poutre. Une fois, deux fois, trois fois. Hurlant de rage autant que de peur, il mit toutes ses forces pour projeter le bras armé contre l'épais morceau de bois qui résonnait du combat et dans un craquement sourd, bientôt suivi d'un hurlement rauque, le tison tomba au sol après que l'os brisé eut traversé la chair imbibé de liqueur. Wyrdin ramena son bras contre lui en geignant et en faisant quelques pas en arrière. Wylan se saisit de l'arme qui gisait à ses pieds et ce fut à son tour d'être le prédateur.

Il balança un coup dans la tempe de l'eorl qui mit un genou à terre. Wylan ne réfléchit pas lorsqu'il envoya un nouveau coup de l'autre côté de la tête de Wyrdin. L'ivrogne se retrouva sur son céans, ébêté par les coups qu'il recevait. Dans un cri enragé, le jeune homme déploya sa jambe et la plante de son pied vint s'écraser en pleine face de son père qui bascula en arrière. Il se précipita sur lui, puis se fit à califourchon sur la carcasse alcoolisé de Wyrdin et frappa, frappa, frappa. Encore et encore. Les os cédèrent, le sang jaillit ainsi que la cervelle, un oeil quitta son orbite broyé par la riposte de l'adolescent. Lorsque Wylan reprit conscience, il frappait une bouillie humaine qui ne bougeait plus depuis bien longtemps. Il se redressa, le tison toujours fermement ancré dans sa main et il ne put retenir un glaviot qui vint se mêler à la marmelade de tête qui coiffait le corps inerte de son défunt père.

Il jeta le morceau de métal sur le sol et toisa son oeuvre avec froideur avant de saisir le corps pour le faire glisser vers l'âtre où crépitait toujours les flammes mordorées. Une odeur de porc grillée emplit la pièce alors que la chair exsangue commençait à prendre feu et Wylan s'assit sur le sol pour s'assurait que son enfoiré de paternel ne se relèverait plus jamais. Le fils de l'Eorl venait de prendre le pouvoir dans l'Òmargleann.

II. Eorl

Ayant eu vent de l'accession au pouvoir du jeune Wylan, les Eorls voisins furent attirer par l'eorldom d'Òmargleann comme des abeilles par le miel. Certains cherchèrent à s'attirer l'amitié du jeune eorl, mais plus nombreux furent ceux qui furent convaincus de pouvoir soumettre l'adolescent. L'un d'eux, Urvinos le Fauconnier, se servit de sa réputation de parricide pour revendiquer l'Òmargleann en son nom. Monté sur son cheval blanc, l'eorl leva ses troupes et apparut sur les crêtes qui dominaient le village à la tête de près de deux cents hommes en armes. Au coeur du vallon, à l'entrée du village, le jeune homme attendait devant une voile blanche arrachée du mât d'un petit bateau de pêche.

Urvinos hissa un drapeau blanc avant de descendre vers le coeur du vallon pour engager les pourparlers. Le jeune Wylan  s'avança à sa rencontre, enarmuré et coiffé du cercle de fer qui symbolisait son rang, entouré de quelques Athairs. Urvinos toisait le jeune homme depuis sa selle avant de cracher un immonde glaviot sur le côté.

Il est intolérable qu'un fils ayant tué son père hérite d'un eorldom.
Cet eorldom est le mien et aucun étranger ne peut le revendiquer.
Et pourtant, gamin ... C'est ce que je fais. Laisse la vie sauve aux habitants de ton village et abandonne avant que le sang soit versé. Je ne te le proposerai qu'une seule et unique fois

Pendant un bref instant, le silence plana entre les deux eorls qui se défiaient du regard sans ciller. Malgré son jeune âge, Wylan ne se laissa nullement impressionné par les menaces et la stature de son adversaire. Un petit sourire naquit sur le visage arborant encore quelques boutons pubaires.

Il me semble que j'ai déjà refusé ta proposition Urvinos. Repars d'où tu viens ou toi et tes hommes allaient crever comme des rats.

Le vieil eorl se mit à rire, peu impressionné par les menaces d'un gamin insolent et encore vert. Après s'être esclaffer bruyamment, il râcla une nouvelle fois sa gorge pour envoyer un molard gluant et jaunâtre aux pieds de Wylan.

Tu veux faire massacrer ton village, morveux ?
Non, vieil homme. Il suffit de tuer un eorl pour prendre ses terres.
Tu ... Tu me proposes un duel, gamin ?
Mieux que ça

La main gantée de Wylan se serrait sur sa lance pendant l'échange. Il donnait le change mais il ne pouvait s'empêcher de sentir son estomac faire des bonds dans son ventre. Ses éclaireurs avaient vus l'ost d'Urvinos se rassembler quelques jours plus tôt et il avait réussi à mettre au point un plan de défense qu'il jugeait efficace. Pourtant, s'il avait bien appris une chose auprès de son salopard de père, c'est que la réalité des combats pouvaient faire voler en éclat les plans les plus infaillibles.

Il prit une grande inspiration avant de changer la prise sur la hampe de sa lance, il fit un pas en avant avant de pousser sur ses pieds et de tendre les bras. La pointe de sa lance se rua vers le visage du vieil eorl qui, surpris, fit se cabrer sa monture en crispant ses cuisses sur les flancs de l'animal. Les noms d'oiseaux volèrent parmi la suite d'Urvinos, tandis que le Fauconnier luttait pour rester en selle. Un murmure parcourut la masse armée qui observait son chef depuis les hauteurs du vallon d'Ambre. Une nouvelle fois, Wylan tenta l'estocade sur le cavalier adverse qui s'adonnait un véritable rodéo sur le dos de l'hongre qui soufflait et renaclait, paniqué. La bête était plus un véhicule servant à aller d'un point A à un point B plus qu'une de ces barnes Aonghusa qui étaient rompus aux combats et aux tintements des armes qui s'entrechoquaient. Wylan réussit à atteindre Urvinos à l'épaule et parvint à lui faire vider ses étriers. La peur cédait la place à l'excitation du combat et alors qu'il se jetait en avant, il beugla.

JAVELOTS !

Sortant de derrière les masures du village, les combattants de l'Òmarglean lancèrent leurs projectiles qui vinrent heurter les quelques guerriers qui assuraient l'escorte du Fauconnier. Wylan fit tournoyer sa lance et fit cingler la hampe contre le visage, ôtant le casque à nasal doré qui coiffait Urvinos. Plus loin, depuis les crêtes, le murmure s'était mué en grondement alors que l'armée d'invasion descendait la pente vers Wylan et ses hommes en hurlant. La monture du Fauconnier, libéré de l'étreinte de son cavalier, ne demanda pas son reste et se carapata en bousculant ses congénères qui piaffait alors que les javelines pleuvaient sur eux.

Wylan posa un pied sur l'épaule d'Urvinos, encore étourdi par sa chute. Le jeune homme pointa sa lance vers la gorge découverte du vieil eorl avant de déclarer.

Pas besoin de duel lorsque l'ennemi vient s'offrir de lui-même.
Sale petit encul...

Urvinos se retrouva avec une lance fichée en travers de sa bouche, les yeux écarquillés et rivés sur le visage crispé de colère de son jeune adversaire. Sans perdre de temps, Wylan retira son arme du cadavre encore tiède du vieil homme avant de donner l'ordre d'une nouvelle salve qui fit tomber les derniers survivants de l'escorte de l'eorl. Le regard glacial du perfide adolescent se tourna vers la horde qui chargeait tel un troupeau de bovins effrayés.

MAINTENANT !

L'ordre résonna dans l'air et bientôt deux flèches enflammées passèrent au-dessus de sa tête pour aller se ficher dans les herbes folles qui poussaient au pied de la pente. Pendant une poignée de seconde qui parurent un cycle entier au jeune eorl, il ne se passa rien. Il voyait fondre la horde en colère sur lui et la poignée de braves guerriers qui le flanquaient. Avaient-ils manqués leurs tirs ? Le mélange de naphte extraite de la mine d'ambre et de la poix-faite à partir de la résine des pins qui poussaient sur le versant sud du vallon- était-il imparfait ? Les flammes jaillirent soudain pour dissiper les doutes de Wylan. Un mur de feu se dressa en un instant devant les premiers rangs et se propagea sur la pente douce pour former un cercle qui se referam derrière l'armée qui se précipitait. Entraîné par leurs élans, les hommes entrèrent dans le brasier et les suivants, malgré leurs tentatives d'arrêter leur course effrénnée, y furent projeter par leurs camarades à l'arrière qui les heurtèrent. Les cris d'horreur et de douleur des guerriers qui brûlaient vifs retentirent dans un concert strident et déchirant. Piégé au milieu des flammes, les hommes d'Urvinos tentèrent de resserer les rangs au centre des flammes. La terre piétinnée cent fois était devenu meuble et plusieurs des malheureux glissèrent vers le limon poisseux et enflammé qui colla à leur peau pour les dévorer  goulement.

Wylan se saisit du casque du vieil eorl et s'approcha du cercle de feu pour contempler les derniers survivants de l'ost ennemi. Il leva le casque au-dessus de sa tête et tonna, triomphant.

Urvinos le Fauconnier est mort ! Déposez vos armes et je vous épargnerai peut-être ! Refusez et périssez dans les flammes de Lochran !

Il ne fallut que peu de temps avant que les armes ne fussent déposés. Les flammes finirent par s'éteindre pour révéler un ensemble de soldats au teint cramoisi par le feu qui les avait encerclés pendant plusieurs heures. Les hommes de Wylan ramassèrent les lances et les épées de leurs adversaires défaits avant d'avoir pu combattre. La honte et la peur se lisaient sur les visages hagards des troupes. Le jeune homme avait fait déployé sa propre troupe tout autour des survivants. Une cinquantaine d'hommes et de femmes, parfois trop jeunes pour avoir reçu leur bracelet. Wylan avait remporté une victoire retentissante face à un ennemi bien supérieur en nombre et avec des pertes insignifiantes.

Il fit séparé les survivants en deux colonnes avant de se saisir d'une targe. Il se plaça entre les deux colonnes de prisonniers et après un lourd silence, leur expliqua ce qui les attendait. Il regarda d'abord ceux qui étaient à sa droite.

Vous serez le côté avec les poignées.

Puis il coula son regard vers l'autre colonne.

Et vous ! L'autre côté.

Il lança la targe en l'air, le plus haut qu'il le put. Le petit bouclier vrilla dans la brume qui commençait lentement à recouvrir l'Òmargleann. Il retomba dans un bruit étouffé, les poignées contre le sol. Il se tourna alors vers sa gauche, un sourire carnassier déformant ses traits encore juvéniles.

Vous aurez la vie sauve.

L'autre colonne fut empalé et exposé sur les crêtes qui entouraient le vallon. Le cadavre d'Urvinos fut placé au centre de ses hommes, rappelant à quiconque qu'on ne défiait pas impunément le nouvel eorl d'Òmargleann. Ce fut la dernière fois que le jeune homme fut contesté et menacé par ses pairs. Sa réputation de stratège infaillible et de vainqueur impitoyable lui valut autant d'admiration que de crainte. Ultime pied de nez, Wylan choisit alors l'étendard blanc pour représenter son clan et ses terres. Plus tard, il ferait peindre l'oeil rouge au centre ...

III. Le Borgne

Les années passèrent et l'Òmargleann vit sa population grandir. Nombreux furent ceux qui cherchaient la protection d'un eorl que beaucoup de ses pairs tenaient en haute estime. Même ses détracteurs se contentaient de faire courir de sombres rumeurs au sujet de Wylan sans jamais le confronter frontalement. Et lorsque le Roi du Cnuiclarann fit lever les armées Cléirigh pour en découdre une fois de plus avec le peuple rival et voisin, les Broìn. Depuis des générations, le Boglachòmar était un champ de bataille qui s'était nourri de centaines de cadavres des deux peuples. Cette fois encore, le sinistre marais s'abreuverait du sang des combattants qui se faisait face sur les berges d'un étang au-dessus duquel des nuées de moustiques se livraient à un ballet hypnotisant.

Sous l'étendard blanc, Wylan avait été déployé sur le flanc droit du dispositif Cléirigh et il scrutait les bouquets de roseaux qui ondulaient au gré du vent. L'eorl mordait sa lèvre inférieure, encore contrarié d'avoir vu ses réserves quant à engager les enfoirés des marais sur leur terrain, balayé d'un revers de main par le roi et les autres eorls. On avait invoqué Neart et Cogadh, mis en avant les traditions et l'honneur des ancêtres à combattre selon les codes. Dans l'esprit de Wylan, il ne voyait que de vieilles habitudes désuettes qui avaient causés bien plus de défaites que de victoires. Les Broìn connaissaient le marais et utilisaient ses recoins piégeux pour tirer leur épingle du jeu et même les batailles qui étaient restées dans les sagas comme des victoires du peuple des collines, avaient été coûteuses en homme et n'avaient jamais permis de pousser un quelconque avantage. Ses yeux azurés se perdirent dans les flaques boueuses d'où s'extirpaient de ci, de là, un crapaud pustuleux aux couleurs vives.

Tout ça pour ça ...

Il murmurait entre ses dents en toisant la lande inhospitalière avec mépris. Lui et ses hommes allaient devoir combattre pour quelques toises de marécages où rien ne poussait en dehors des mauvaises herbes. Le peuple honni avait réussi à provoquer l'hire de Magetobrigos en tuant son épouse ... Ou son fils. Wylan n'avait pas vraiment écouté les raisons du petit Sanglier qui l'avait poussé à venir s'embourber au petit matin dans le limon. Aussi compréhensible que soit la recherche de vengeance du Righ, l'eorl de l'Òmargleann ne pouvait que déplorer l'attitude désinvolte avec laquelle l'ost du Cnuiclarann se jetait dans la gueule du loup. Aussi répugnant et consanguin que pouvait être le peuple du Talamh'Vasaich, il savait se montrer fourbes et insaisissables pendant les combats, et pourtant le jeune eorl avait l'impression qu'il était le seul à le comprendre.

Une nappe de brouillard bas flottait entre les guerriers des collines. Les tambours Cléirigh battaient la cadence afin de garder le contact avec les régiments alliés qu'on peinait à deviner à travers les volûtes blanches. Soudain, transperçant la brume, une nuée de fléchettes s'abattit sur la ligne Cléirigh dans un concert de sifflements. Les hommes touchés s'écroulèrent en convulsant, de l'écume s'échappant de leurs bouches crispées. Le peuple des marais était là. Wylan plaça instinctivement son bouclier devant lui et entendit deux impacts heurter le bois peint. Un simple coup d'oeil rapide aux petits projectiles empennés suffit à lui faire comprendre ceux à qui il avait à faire.

Les Mhàgachfir !

Parmi ce peuple de pécores puants, les Hommes-Crapauds étaient ce qui se faisaient de plus détestables. Ils jaillissaient des joncs pour user de leurs armes empoisonnés avant de disparaître dans la vase en harcelant leurs ennemis jusqu'à les rendre fous ou morts. Même si Wylan avait un certain respect pour l'opportunisme et l'art de la guerilla que ces fumiers avaient érigés au rang d'art, il ne pouvait que pester contre eux. Un corps à corps était inenvisageable contre ces pleutres et au milieu des trous d'eaux et des grenouilles, son clan était des plus vulnérable face à leurs attaques. La ligne du clan au drapeau ivoire se ressera autour de l'eorl qui scrutait le brouillard par-dessus sa targe.

Reculez !
Eorl ?
Si on reste ici, on se fera massacrer ! Reculez !!

Malgré quelques regards incrédules, le clan recula lentement derrière son mur de boucliers. Les fléchettes continuaient de pleuvoir contre le bois qui résonnaient de petits "toc" à chaque impact. Autour du clan d'Òmargleaan, les tambours battaient de plus en plus fort et avançaient dans le marécage.

Mais qu'est-ce qu'ils font ?!
Eorl ! Il faut avancer !
Neart nous protègera !
Laisse Neart où il est. Ici, c'est le repaire de Baran Didom.

Wylan savait pourtant qu'il ne pourrait pas retenir ses guerriers bien longtemps. Depuis leur naissance, ils avaient été nourris de sagas héroïques et de préceptes guerriers qui voulaient que les Cléirigh fonçaient tête baissée. Aussi vrai qu'il avait confiance en sa lance et en ses soldats, il se méfiait comme de la peste de ces fils des marais. Le bruit des armes qui s'entrechoquaient résonna alors sur sa gauche. Les combats venaient de s'engager et il prit une profonde inspiration avant de hurler.

CHARGEEEEEZ !

Puis le clan se jeta en avant, traversant la brume épaisse, les lances bien calées sous leur aisselle. Bientôt ils aperçurent des silhouettes qui ferraillaient et ils emboutirent la ligne Broìn aux côtés de leurs frères. Avec leurs élans, ils embrochèrent bon nombre de guerriers des marais qui tentaient de d'élargir le front et de déborder leurs adversaires. La lance de Wylan se ficha dans l'épaule d'un guerrier ventru qui tomba en arrière dans un râle rauque. Dans la cohue et à cause du poids de son adversaire, l'eorl dut lâcher sa lance qui disparut dans la boue et le brouillard. Il saisit alors son épée au pommeau décoré d'ambre pour poursuivre le combat. Au même moment, un cor barrit et une nouvelle horde de bouseux surgit de la purée de poix qui entourait les combats.

Une tête vola dans les airs et passa devant le nez de Wylan. Il tourna les yeux vers le corps décapité qui s'affaissait. Un homme massif au casque ailé et à la trogne sévère le toisait de toute sa stature. Les épaules larges, les cuisses épaisses comme des troncs d'arbres et une moustache noire qui tombait de chaque côté de sa bouche, le Broìn fêta son meurtre par un silence morbide et un regard prédateur en direction de sa prochaine proie. Les rumeurs disaient donc vrai. Le roi Arvel était bien présent pour mener sa horde de râclures. Derrière le co-roi du Talamh'Vasaich, d'autres cors retentirent avant que toujours plus de guerriers ennemis ne collisionnèrent la ligne Cléirigh. Le coeur de Wylan battait à tout rompre et il s'avança vers Arvel en tenant son bouclier devant lui.

Viens ici, fumier !

Et après cette introduction aussi agressive que directe, le jeune eorl se lança à l'assaut de son royal adversaire. Les épées se rencontrèrent dans un fracas métallique. Arvel avait l'avantage de l'allonge et du poids, Wylan celui de la vivacité et de la jeunesse. Il frappa, de taille et d'estoc, mais le géant Broìn parait chaque attaque avec précision avant de contre-attaquer avec fougue. Malgré son bouclier, Wylan ne pouvait se retenir de faire un pas en arrière lorsqu'il recevait les coups de boutoir qu'assénaient son adversaire. Sa respiration se faisait de plus en plus profonde et la sueur perlait sur son front abondamment.

Il parvint à esquiver un coup latéral qui aurait pu le trancher en deux et il vit une opportunité qu'il devait saisir. Il donna un coup de la tranche de sa targe à l'intérieur de la cuisse du co-souverain avant de tenter une estocade rapide en passant sous le bras de ce dernier. Il visa l'aisselle et s'imagina pendant une seconde la réputation qu'il obtiendrait en étant celui qui avait fait rendre gorge à l'un des deux dirigeants du peuple rival. Seulement, c'était lui qui avait baissé sa garde et il ne vit pas le poing d'Arvel arriver sur le côté et s'écraser sur sa joue. Le coup fut violent et la lande embrumée vacilla pendant une seconde. Le Broìn en profita pour lancer sa lame vers le visage du jeune Cléirigh qui tenta d'éviter le coup en envoyant sa tête vers l'arrière. Trop tard. L'acier vint entamer sa chair de la commissure des lèvres jusqu'à l'oreille creusant un sillon rubicond sur sa face. La douleur fut vive et arracha un cri de hargne au Cléirigh qui tenta de riposter en tranchant la main d'Arvel. Ce dernier fit un pas en arrière et faisant décrire un arc de cercle à son épée avant de l'abattre de haut en bas. Wylan eut la sensation que son visage se faisait déchiqueté et s'effondra au sol en portant sa main gantée à son oeil. Ses doigts se crispèrent sur la plaie qui barrait son visage avant qu'il ne perdit connaissance.

La fin de la bataille fut sanglante et indécise. Les deux camps revendiquèrent une victoire à la fin des combats mais une fois encore, aucun des deux peuples ne sembla réellement avoir pris un avantage quelconque. Lochran sembla agacé par les sempiternels combats des deux peuples et décida d'intervenir en personne pour en finir avec la guerre. On conta à Wylan qu'une boule de feu immense transperça le brouillard pour mettre fin au combat et à la guerre. L'affront était grave pour qu'un Dia s'abaisse à intervenir dans un conflit des Hommes. Une énième paix fut conclue dans les semaines qui suivirent et dans sa masure, Wylan reçut les soins du chaman qui douta de la survie de l'eorl pendant un long moment. Son oeil droit était perdu et les profondes cicatrices qui couturaient désormais son visage seraient visibles toute sa vie. D'un tempérament déjà taiseux et calculateur, Wylan se mura dans une froideur encore plus grande. Il ruminait sa vengeance contre les responsables de son état et de cet échec cuisant : Arvel le Broìn et Magetobrigos, le Roi du Cnuiclarann.

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Cléirigh

Wylan le Borgne

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MessageSujet: Re: Wylan le Borgne    Wylan le Borgne  I_icon_minitimeDim 18 Oct - 16:29

J'ai mis le temps mais la fiche est terminée et prête à être relue et corrigée bounce bounce bounce bounce
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Arnec le Chenu

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Arnec le Chenu

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MessageSujet: Re: Wylan le Borgne    Wylan le Borgne  I_icon_minitimeMer 21 Oct - 11:46

Hm. Hmmmmm... Encore un sale Cléirigh, je sais pas si je dois te laisser passer la douane.

Plus sérieusement, belle petite fiche que celle-ci ! Enfin un Collinard avec de la jugeote, même s'il a une sale trogne. Après avoir réglé quelques détails en off, je te tamponne les fesses. Va gambader !


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Te voilà enfin validé par l’équipe administrative. Nous te souhaitons tous la bienvenue officielle parmi nous. Afin de te faciliter la tâche, voici quelques liens qui pourraient t’être utiles très prochainement :
Demande de RP : Si tu souhaites te lancer séance tenante il n’y a pas mieux. Les joueurs se feront un plaisir de partager un bout d’aventure avec toi.
Journal de bord : Afin de garder une trace de tes différents rps, et aussi pour te permettre d’établir une timeline claire pour toi et tes partenaires, nous t’invitons vivement à créer ton journal de bord où tu pourras archiver tes pérégrinations.
Si jamais tu as encore des questions, n’hésite pas à contacter l’équipe administrative ou à poser tes questions dans le sous-forum adéquat.
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MessageSujet: Re: Wylan le Borgne    Wylan le Borgne  I_icon_minitime

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