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 Au-delà des Gàrradh

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Date d'inscription : 27/03/2020


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MessageSujet: Au-delà des Gàrradh   Au-delà des Gàrradh I_icon_minitimeDim 1 Nov - 10:42



64e jour du Printemps
Année Impériale 399

Volken sortit la tête de l'eau en rejetant ses cheveux en arrière, envoyant voler autour de lui une grande gerbe d'eau. Ses camarades encore sur la berge vociférèrent en recevant la pluie de gouttes aux reflets verts dans leurs écuelles et leurs chopines.

Tu vas ruiner la bière !

C'était Serilios le Gros qui bougonnait en tentant de garder sa cervoise à l'abri en posant sa main à plat sur le sommet de sa chope. Ses sourcils broussailleux se crispaient au-dessus de ses yeux verts émeraude et sa moustache tombante sembla s'hérisser lorsqu'il jeta un coup d'oeil à son jeune camarade. Le jeune Volken se mit à rire en entendant les complaintes du vieil Athair et des autres éclaireurs. Le sous-bois résonna de sa voix claire et fit s'envoler un ban d'étourneaux qui se cachaient dans le feuillage d'un frêne tout proche du petit étang où ils avaient montés le camp la veille.

Cela faisait presque quarante jours que le Roi Magetobrigos avaient envoyés ses éclaireurs vers l'Est après la visite du druide vagabond. Ils avaient traversés les terres des Pluincéid avant d'arpenter les landes inconnues orientales. Ils avaient longé la mer et s'appliquaient à balayer chaque lieue du Nord au Sud, à la recherche des mystérieux Feareich. Pourtant, malgré toute leur application, les Cléirigh n'avaient trouvés que quelques hameaux pouilleux où les habitants parlaient un dialecte étrange et qui semblaient vivre un vie paisible. Volken en venait à croire que le vieux Gaukka commençait à perdre la boule et que son histoire d'homme-Cheval devait être dû à un excès des liqueurs de Skov. Pourtant Serilios continuait de donner les mêmes ordres, chaque jour.

Allez, en route ! Vers l'Est !

Le jeune guerrier leva les yeux au ciel et prit Ruigsin à témoin de son désarroi de devoir une fois de plus, continuer à chasser du vide. Il se laissa basculer en arrière, flottant à la surface de l'eau, les bras en croix.

Voilà des jours qu'on va à l'Est Serilios ! Il n'y a rien à l'Est.
Silence, gamin ! Tu connais les ordres du roi.
Le roi qui croit les histoires d'un vieux clochard à moitié brûlé !
Respecte le druide, petit merdeux !
Ouais ... On doit bien faire marrer Deür s'il nous observe en train de tourner en rond comme des brebis égarées.
À cheval j'ai dit !!
Ouais ... J'arrive, j'arrive.

Volken regagna la berge en nageant sans envie et sortit en ruisselant. Il enfila rapidement sa tunique et mit un gilet en laine par-dessus. Il monta sur le dos de sa monture d'un bond souple et empoigna les rênes avec un air narquois. Il s'apprêtait à lancer une nouvelle pique à ses camrades lorsque le Gros donna le signal de départ. Les cinq cavaliers avancèrent au petit trot, se penchant sous les branches basses et zigzaguant entre les troncs épais. Ils montèrent le flanc d'une colline boisée et virent la végétation devenir moins dense à mesure qu'ils grimpaient jusqu'au sommet.

On devrait avoir un bon point de vue là-haut !
Et on verra rien ... Comme d'habitude.
Ferme-la, Volken !

Le jeune homme laissa ses compères prendre quelques foulées d'avance et mit son cheval au pas en soufflant son mécontentement. Il était persuadé d'avoir raison. Après cette colline, il replongerait au coeur de la forêt pour bivouaquer près d'un autre point d'eau, pour remonter une autre colline le lendemain. Il n'y avait rien à l'Est à part des rumeurs et d'anciens empires déchus.

Un sifflement, d'abord lointain, s'intensifia et passa juste à côté de l'oeil de Volken. Une douleur aigüe le prit à l'oreille et il mit sa main machinalement en poussant un cri rauque. Les camarades de Volken firent volte-face en entendant leur jeune camarade râleur crier. Une nouvelle flèche siffla au-dessus de sa tête et bientôt, une voix grave retentit.

Nie ruchacca !!

Les montures commençèrent à renacler en sentant le danger. Des dizaines d'hommes armés d'arcs apparurent, tenant en joue les cavaliers. Serilios dévisagea leurs agresseurs. Les longs cheveux blonds tressés et l'étrange langage qu'ils parlaient laissait présager des castaniens. Le vieil Athair avait déjà rencontré quelques marchands voyageant depuis ces lointaines contrées, venus vendre leurs fourrures jusque dans le Cnuiclarann. Il siffla pour attirer l'attention de ses hommes et leur fit signe de garder leurs épées au fourreau. Il raccourcit les rênes pour maitriser son cheval et se plaça devant Volken qui serrait les dents.

Calmez-vous ! On ne vous veut pas de mal !

Les étrangers étaient amaigris et des cernes violettes soulignaient leurs yeux gonflés de fatigue. Les quelques archers qui avaient bandé leur arc, tremblaient en peinant à maintenir la tension de la corde pour rester menaçant. Ils étaient bien plus apeurés que réellement vindicatifs. Un homme sortit du groupe en faisant signe à ses camarades de baisser les armes. Il s'adressa à Serilios avec un accent très prononcé.

Je ... Nous désolé. Nous entendre cheval et croire vous chasser nous.

Au-delà des Gàrradh Ltuv

Sirelios le Gros adressa un petit hochement de tête à Reli pour qu'il s'occupe de Volken et descendit de son cheval. Il avança vers l'étranger en parlant assez lentement pour être sûr qu'il fût compris par ce dernier.

Pourquoi on vous chasserait ? Le roi Magetobrigos nous a envoyé. On vient du Pays des Collines. Tu connais ?
Oui, Cléirigh. Moi, marchand et avoir visité les pays de l'Ouest. Plaincridhe, Caladh, oui j'ai connu. Nous, penser vous Ghotaï à cause cheval.
Ghotaï ?
Nous venir de Nevra, de Bizoly et Skov. Là-bas, Ghotaï tout brûler.
Attends, je comprends rien. Vous avez brûlés des Ghotaï ?
NON !! Eux ... Hm ... Ghotaï brûler nos villes ... Plus rien chez nous à part mort et ruines.

Le vieux Serilios déglutit et il sentit quelques gouttes de sueur rouler le long de ses tempes grises. Il se tourna vers ses camarades en soufflant à mi-voix.

Feareich.

Les éclaireurs échangèrent des regards concernés et Volken croisa le regard du Gros, qui semblait le défier de la ramener une fois de plus au sujet de l'Est. L'étranger reprit.

Nous chercher abri ... À l'Ouest ... Loin des Ghotaï.
Ah ... Euh ... Ouais j'sais pas ... Vous êtes nombreux ?
Nous être ... Hm trois fois vingt hommes.

Serilios se frotta le menton, essayant de réfléchir rapidement aux paroles de l'étranger qui surenchérit aussitôt.

Nous premier groupe ... Encore dizaines, non, centaines qui fuient Ghotaï.
Quoi ? Attends, attends, attends ... Mais ils sont encore loin tes Ghotaï, non ?
Pas vu depuis quatre jours ... Mais ville de Kimska plus au sud ... Eux sûrement attaquer avant continuer vers l'Ouest. Nous fuir vite !

Alors que Reli achevait d'enrubaner la tête de Volken, le jeune guerrier écoutait d'un air grave les paroles du castanien. Il devait bien se rendre à l'évidence à présent. Il y avait bien quelque chose à l'Est. Et ce quelque chose se dirigeait vers eux et était dorénavant précédé par une horde de réfugiés fuyant la mort.
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