Votre hantise des bancs de l'école est de retour, pour vous jouer un mauvais tour ! Nous nous sommes tous déjà trompés sur un accord. Doit-on mettre un "S" ? Mais le COD est avant, je ne l'accorde pas... Attend qu'est-ce qu'un COD déjà ? Oui, inutile de vous cacher, les accords sont certainement la huitième plaie d'Egypte. Pour autant nous allons tâcher d'éclaircir un peu le mystère qui les entoure.
LES ACCORDS AUX ADJECTIFSL'adjectif s'accorde
toujours en
genre et en nombre avec le nom ou le pronom auquel il est attaché. Peu importe qu'il s'agisse d'un adjectif épithète ou attribut : cet accord marque la
cohésion entre le sujet, le verbe et ce qui le qualifie/détermine.
Bon et là c'est le moment où les cours de collège vous semblent très loin. Qu'est-ce qu'un adjectif épithète ? Et bien, mon cher Jamy, c'est un adjectif qui se rattache à un nom auquel il est le plus souvent
lié directement sans préposition. En gros, l'épithète le suit ou le précède immédiatement. Elle peut être suprimée
sans modifier profondément le sens de la phrase. C'est un peu un supplément d'information. Et oui, épithète est un mot féminin, n'en déplaise aux machos.
Ex : Le Patricien véreux attend dans sa domus.Petite subtilité : l'épithète peut être séparée du nom auquel elle se rapporte par une virgule ou même se trouver en début de phrase. C'est alors une
épithète détachée. Elle peut même être introduite par la préposition "de".
Ex : Plus ravissante que jamais, la jeune Ottavia brillait par son absence.Il n'y a rien de plus beau.Pour l'adjectif attribut, c'est une
qualité, une manière d'être etc. qui est exprimée. Il se rapporte au sujet ou au complément d'objet direct (el famoso COD). Il se construit le plus souvent
sans préposition.
Ex : Caïus est content.
La Curie trouve le projet trop avangardiste. Bon en gros, l'attribut du sujet est rattaché au sujet par
un verbe d'état (être, demeurer, sembler, paraître etc.). L'attribut du COD lui s'emploie avec des verbes qui expriment
un jugement, un changement d'état etc. (considérer, croire, trouver, élire...). Il ne faut pourtant pas confondre l'attribut et le COD qui se construisent tous les deux sans préposition et qui peuvent souvent répondre à la question "qui ? / que ?". Alors comment peut-on faire Docteur ? Eh bien sachez que contrairement à l'attribut, le COD ne représente pas la même chose que le sujet. Vous savez tout maintenant.
Bien bien, et concrètement ça donne quoi en terme d'accord ? Comme dit plus haut, tout s'accorde en genre et en nombre. Donc on féminise et on met des s quand cela est cohérent avec le sujet.
Ex : La stola blanche est sale.
La Curie ne présente rien d'inhabituel.
Les Plébéiens restent prudents.Et c'est la même chose pour l'attribut du COD, qui s'accord avec le nom ou le pronom objet direct.
Ex : Ils trouvent ces mesures trop avangardistes.Et là, normalement vous vous dîtes que ce n'est pas normal, que c'est trop simple. Normal, nous n'avons pas encore abordé le cas où des participes passés sont
employés comme adjectifs ou même les formes en -ant des
participes présents. Bon rassurez-vous, mis à part des termes barbares, cela suit exactement la même règle du "
on accorde tout";
Ex : La palla rangée sur le meuble attend d'être portée.
Il n'y avait pas de mosaïque correspondante.Un adjectif peut parfois se rapporter non pas un nom comme vu précedemment, mais
à un verbe ou à un autre adjectif. Il devient alors similaire à un
adverbe, et suit les règles d'accord spécifiques.
Ex : Cette réception vous reviendra bien moins cher.L'attribut du sujet s'accorde même s'il précède le sujet. Ouais ouais, le genre de petit détail qu'on oublie alors qu'on l'utilise tous.
Ex :
Rares sont
ceux qui sont revenus du territoire Broin.
Bon et tant qu'à être dans les petites spécificités relou, sachez que l'attribut du COD, s'il est employé avec la restriction "ne...que" reste
invariable s'il précède le COD. En fait, ce dernier est clairement sous-entendu dans la phrase.
Ex : Laelia ne trouve de joli à cette ville que les temples.Et ça, c'était la base. En RP, souvent ce qui pose problème c'est
les couleurs. En effet, qui n'a jamais parlé d'une somptieuse
stolla bleue ou des
fleurs rouges ? Il faut savoir que les couleurs
ne s'accorde pas toujours. Des fois oui, des fois non. C'est comme ça. On adore la France. En vérité c'est très simple si c'est
un adjectif on accorde en genre et en nombre, sinon c'est des
noms invariables.
J'ai peut-être un peu mentit en disant que c'était simple. Car si l'adjectif de couleur est précédé d'un article ou un déterminant (le, la, des, cette etc.) il est alors
considéré comme un nom. Lorsque les adjectifs de couleurs sont utilisés avec un nom, alors
là ils s'accordent. Et quand je vous parle de couleur, ça va des teintes connues (rouge, jaune, bleu etc.), à celles vues que par les femmes (taupe, lavande, menthe-à-l'eau etc), aux cheveux ou même à la robe des animaux.
Il existe néanmoins des noms désignant une couleur qui sont considérés comme des
adjectifs : écarlate, fauve, incarnat, mauve, pourpre rose et vermeil. Idem pour les mots comme grisâtre, jaunâtre etc.
Les mots composés (rouge sang, bleu turquoise etc.)
ne s'accordent pas en genre et en nombre. Ils sont tout bonnement invariables et ne prennent pas de trait d'union entre les mots. On ne met ce dernier que lorsqu'il s'agit de deux noms de couleurs ou d'un nom composé (bleu-vert ou arc-en-ciel).
Parlant de trait d'union, l'adjectif qui se rapporte à plusieurs noms coordonnés par une conjonction (et, ou) se met au
pluriel. Et par la magie de l'accord au masculin l'emporte, il sera
masculin si au moins l'un des deux termes l'est.
Ex : Le grand-père et la grand-mère maternels de Galba
La tante et la grand-mère paternelles de ScorpaIl est possible, afin de ne pas répéter un nom au singulier, de l'exprimer une seule fois, mais au pluriel. Dans ce cas, les adjectifs, qui se seraient employés avec chacun des noms au singulier restent au singulier.
Ex : Mes grands-mères maternelle et paternelleLES ACCORDS AU PARTICIPE PASSEAh on y est enfin ! Le zéro pointé de vos dictées, je parle bien sûr des accords du participe passé ! Le participe passé est employé avec
l'auxiliaire être ou avoir dans la conjugaison des temps composés, généralement afin d'exprimer une
action passée (d'où son nom). Il est utilisé notamment dans la construction du passé composé, du plus-que-parfait, du passé antérieur, du futur antérieur mais aussi dans les temps conditionnel passé, passé du subjonctif et plus-que-parfait du subjonctif. Autant de temps dont on ne se souvient même plus.
Le participe passé des verbes conjugués avec l'auxilière avoir
ne s'accorde jamais avec le sujet. Il est invariable
SAUF si un COD le précède.
Ex : Arnec et Gaukka ont parlé tout l'après-midiLe participe s'accord en genre et en nombre avec le COD qui le précède.
Ex : Les patriciens ont suivi
les conseils que Livia leur
avait donnés.
Le COD précède le participe passé si :
C'est un pronom relatif | Elle a fait quelques propositions que la Curie a acceptées |
C'est un pronom personnel | Elle a fait quelques propositions et la Curie les a acceptées |
La question ou l'exclamation portent sur le COD | Quelles propositions la Curie a-t-elle acceptées ? |
Le pronom relatif "que" n'a pas de forme particulière selon son genre et son nombre. Il est capable néanmoins de
transmettre les marques de genre et de nombre de son antécédent au participe passé qui s'accorde avec lui.
Ex : La femme qu'il a vuePour les pronoms personnels il est indispensable de connaître le genre pour faire correctement les accords.
Ex : Il l'a reconduit à sa domus. Il nous a reconduites à notre domus.Il existe également quelques petites particularités pour certains verbes. Aussi le participe passé des verbes tels que peser, coûter, mesurer, valoir etc.
ne s'accordent jamais avec le complément circonstanciel qui exprime la mesure (celui qui répond à la question combien ?). Cependant il
s'accorde avec son COD (qui répond à la question que ? ou qu'est-ce que ?).
Ex : La stola ne vaut plus les 10 000 denarii qu'
elle a coûté autrefois.
La récompense que nous
a value cet édit.
Quand le COD est le pronom "en" ou quand "l'" représente une proposition, le participe est toujours au
masculin singulier peu importe le nombre et le genre qu'il represente. Le participe passé des verbes impersonnels est toujours
invariable.
Ex : Des ennuis, il n'en ont jamais eu.
Cette solution est meilleure que Galba l'avait imaginé.Jusque là, ça allait à peu près. Maintenant nous allons pouvoir parler du participe passé lorsque celui-ci est suivi d'un infinitif. Dans ce cas, il faut se demander si le complément qui précède le participe passé est un COD à l'infinitif ou non. Si le complément est un
COD à l'infinitif, il ne se
rapporte pas au participe passé qui ne s'accordera pas.
EXEMPLES | ANALYSES |
Quelles oeuvres auriez vous préféré entendre ? | "Quelles oeuvres" est le COD de "entendre", qui ne commande pas l'accord de "préféré" |
C'est une dramaturgie qu'ils avaient déjà entendu jouer plusieurs fois. | "que", mis pour "dramaturgie", est COD de "jouer". Il ne commande pas l'accord de "entendu" |
Quand les verbes ci-dessous sont
construits avec un infinitif, le COD est toujours
celui de l'infinitif. Leur participe passé ne s'accorde donc
jamais.
- aimer - dire - permettre - souhaiter
- croire - faire - pouvoir - vouloir
- demander - interdire - préférer - etc.
- devoir - penser - refuser
La participe passé de faire est toujours
invariable quand il est suivi d'un infinitif, même quand il est pronomial.
Ex : Elles se sont fait construire une villa à l'extérieur d'Edelmia.Et on est bien d'accord : sans infinitif, tous ces participes passés s'accordent !
Ex : Ce sont les bijoux qu'ils avaient choisis.Et si le complément n'est pas un COD à l'infinitif ? Ce cas ne se présente qu'avec
quelques verbes, tels que laisser, voir, regarder, écouter, entendre, sentir, etc. qui peuvent se construire avec des infinitifs dont le sujet est exprimé. Quand ce sujet exprimé est placé avant le participe passé, la règle veut que l'on
accorde ce dernier avec le sujet de l'infinitif.
EXEMPLES | ANALYSES |
Cette tuodiale, nous l'avions déjà vue plusieurs fois | Le sujet exprimé de "voir" est le pronom "l'", mis pour "tuodiale" : le participe passé "vue" s'accorde donc avec ce pronom. |
Elles se sont laissées tomber | Le sujet exprimé de "tomber" est le pronom "se" mis pour "elles" : le participe passé "laissées" s'accorde donc avec ce pronom. |
LES ACCORDS AUX VERBESThéoriquement, c'est la partie la plus facile ! Dans le cas général, le
verbe s'accorde avec son sujet. Il faut donc se demander quel est le sujet de la phrase. Depuis l'école, l'on sait que le verbe s'accorde en nombre et en personne avec le sujet. En général nous avons appris qu'il répond à la question "qui est-ce qui ?", mais attention ! Une étourderie et on a vite fait de dire des bêtises. Alors on inspire et on prend le temps de trouver le sujet réel d'une phrase avec un question un peu plus précise : "qui est-ce qui fait l'action de ?". La grande majorité du temps, le
sujet précède directement le verbe mais il arrive parfois qu'ils soient séparés.
Ex : Les ruviens, vêtus de leurs plus belles tenues, traversent la région.Il existe également des cas où le verbe a
plusieurs sujets de même personne. Ici, plusieurs possibilités : s'ils s'ajoutent les uns aux autres, le verbe est mis au
pluriel comme dans les sujets coordonnés par "et" par exemple.
Ex : Caïus et Laelia s'en viennent.Si les sujets sont coordonnés par "ainsi que", "comme", "de même que" et "surtout",
l'accord ne se fait pas si le second sujet est placé entre virgules puisqu'elles servent alors de
parenthèses.
Ex : Le chariot ainsi que les sangles avaient rompu.
Le chariot, ainsi que les sangles, avait rompu.Si les sujets sont coordonnés par "ni" et "ou", c'est le sens qui indique s'il y a lieu d'employer le singulier ou le pluriel. Par exemple s'ils s'excluent ou se comparent l'un à l'autre, un seul est considéré sujet. A l'inverse, s'ils s'ajoutent, le verbe est au pluriel.
Ex : C'est un prêteur ou un édile qui
est venu.
Ni le préteur ni l'édile ne
sont venus.
Si le sujet est constitué de plusieurs groupes au singulier désignant la
même chose, alors le
verbe reste au singulier.
Ex : Un parfum merveilleux, une odeur de vanille, une senteur fruitée se répandait alentour.Après plusieurs sujets introduits chacun par 'aucun', 'chaque', 'nul' ou 'tout' répétés, le verbe s'accorde avec le
dernier sujet :
Ex : Chaque objet, chaque détail, chaque meuble nous indiquait que l'endroit n'avait pas reçu de visiteurs depuis très longtemps. Il se peut aussi que le verbe à
plusieurs sujets désignent des personnes différentes. Le verbe est au pluriel et c'est toujours la personne de
rang inférieur qui l'emporte de telle façon que la première prime sur la deuxième et la troisième ; la deuxième personne prime sur la troisième. On a donc moi (1re pers.) ou nous (1re pers.) + toute autre personne = nous (1re pers.) ou encore toi (2e pers.) ou vous (2e pers.) + 3e personne = vous (2e pers.)
Ex : Toi, moi et lui (nous) avons beaucoup de points communs.Toi et lui (vous)
avez beaucoup de points communs.
Lorsqu'un verbe a pour sujet le pronom relatif "qui", il s'accorde
par référence avec la personne désigné par ce dernier. Si l'antécédent est un pronom personnel, l'accord se fait avec l'antécédent (donc le pronom personnel).
Ex : C'est lui qui est Caïus, Procurateur d'Oncmélie mineure.Si l'antécédent est attribut d'un pronom personnel de la 1re ou de la 2e personne, l'accord se fait toujours
avec l'antécédent, donc à la
3e personne.
Ex : Vous êtes la personne qui m'est la plus chère.Si l'antécédent est "le seul" ou "la seule", l'accord se fait
avec le pronom qui est sujet de la proposition principale. Attention, après "les seuls" ou "les seules" l'accord
est libre. Ex : Arnec est le seul qui avait compris Gaukka.
Les patriciens sont les seuls qui comprennent la situation.Dernier cas de figure pour l'accord du verbe : si le verbe a pour sujet un mot du sens collectif. Lorsque le mot sujet
n'est pas déterminé par un complément ou lorsque le sujet est précédé de l'article défini, le verbe se met au
singulier :
Ex : La foule, vers six heures, se mit à grossir.Lorsque le mot sujet est déterminé par un complément,
l'accord dépend de l'interprétation du texte ou encore du sens que l'on veut donner à la phrase et de ce sur quoi on veut insister. Si l'accent, le poids du sens portent
sur le complément, le verbe se met
au pluriel lorsque ce complément est au pluriel, c'est-à-dire que l'accord se fait au pluriel avec le nom complément du collectif.
Ex : Une multitude de gladiateurs ont été tués. (les gladiateurs sont les principaux concernés)
Une foule de curieux attendait. (ici, c'est l'idée de foule que l'on veut faire dominer)Lorsque le sujet est beaucoup (de), combien (de), la plupart (de), trop (de), tant (de), un grand nombre (de), bien des, une infinité (de), peu (de), assez (de), quantité (de), le verbe
s'accorde toujours avec le complément.
Ex : Beaucoup de monde est venu nous voir.
Beaucoup de spectateurs ont applaudi.ATTENTION : On emploie le
pluriel après "beaucoup", "la plupart" lorsqu'ils
ne sont pas suivis d'un complément.
Et voilà ! Maintenant, impossible de faire des fautes d'accord !