Nom/Prénom : Belhiane le Rouge-Gorge. Âge/ Date de naissance : 21 ans. Il est né le 36ème jour de l’automne 377. Sexe : Masculin Faction : Clans barbares (Aonghusa). Liens notables : -
Fonction : Belhiane est un guerrier. Il est l’héritier d’un domaine suffisamment grand pour largement garantir les finances de sa famille. Il a aussi un petit talent pour travailler le bois, il n’est pas rare de le voir réparer ou façonner aussi bien des arcs que des instruments. Toutefois son habileté n’égale pas ceux dont c’est le métier même.
HISTOIRE
Le préféré de Céol.
Oui c’était moi. C’est ce que mère me disait avec tendresse alors que je chantai pour elle. Au printemps de ma vie la musique qui me berçait m’avait pénétré tant et si bien que j’avais naturellement embrassé cette voie sans rien décider, c’était en moi, c’était inné. Sur le sentier qui conduisait auprès de l’enseignement du druide je fredonnai le matin sans m’arrêter ce qui remplissait mon cœur de joie. Cependant, ce n’était pas la seule raison, car le sourire de mon frère Andhalehm me tenant la main et veillant sur moi me réchauffait tout autant l’âme.
Le matin nous apprenions l’histoire, la nôtre et celle des Dias, des Tuas et des Spiors. La poésie était ce que je préférais, mais je refusais de perdre en duel contre Andhalehm de deux ans mon ainé. Et pourtant rien n’y faisait, il était meilleur à l'épée. Nous nous affrontions dans des joutes ou le bois remplaçait le fer. Par Ruigsin il était doué. Il esquivait un coup vertical avant de frapper la lame factice du pied pour l’envoyer au loin et me mettre la sienne sous la gorge.
L'art du chant et cette journée particulièrement m’ont valu le sobriquet de Rouge-Gorge. D’abord enragé, j’avais refusé de rentrer avec Andhalehm à mes côtés. Je traînais des pieds et une fois arrivé au domaine, mon visage racontait tout de la mésaventure. Père riait et mère me consolait. Elle aimait ce nom, alors après avoir haussé les épaules, la tristesse venait de me quitter et je m’y étais fait, j'étais Belhiane le Rouge-Gorge, le préféré de Céol.
Ici mon domaine.
Le domaine de Père portait plus loin que l’horizon. Mes yeux ne pouvaient pas tout voir, car les champs de céréales dorés sous les feux du soleil n’étaient qu’une partie des lieux. La terre faisait aussi pousser les légumes et tout cela grâce aux prières que nous réalisions envers Grha. D'autres domaines se tenaient près du notre, ceci afin que jamais nous ne soyons isolé. Ceci afin de pouvoir agir rapidement et se regrouper pour pouvoir parer à diverses éventualités. Me promenant à cheval dès mon plus jeune âge et sous la tutelle de mon père nous arpentions notre territoire chaque jour. Toute comme moi, père était un être entier. Son faciès traduisait parfaitement ses pensés et tous savaient alors lorsqu’il était mécontent ou bien en paix.
Privilégié, je l’étais et il me le rappela souvent. Ce qui me différenciait des hommes aux champs était le sang qui me valait ce rang. Cet héritage dont je devais me montrer digne. Mais jamais il n’insistait plus que de raison. Il connaissait les voix de mon cœur. Ainsi, il n’était pas aussi dur avec moi qu’il pouvait l’être envers mon aîné dont les responsabilités du domaine l’incomberaient lorsque le temps serait venu.
Père était un cavalier émérite et souvent mère disait qu’il préférait la compagnie des bêtes à celle des hommes. Et parmi toutes les créatures que Ruigsin avait créé, le cheval était son préféré. Ce n’est que bien des années plus tard que j’appris que les chevaux représentaient le principal revenu du domaine et qu’un seul d’entre eux avait plus de valeur que la vie d’un esclave.
Malgré son amertume aux premiers abords, jamais je n’ai douté une seule seconde des sentiments qu’il me portait. J’étais son fils, son cadet et ainsi il m’aimait. Cependant, je n’ai jamais perçu cet éclat dans ses yeux, celui qui nimbe ses rétines à la vue d’Andhalehm…
La vie d’un homme.
Le soleil était à son zénith. Les nuages couraient dans le ciel surplombant cette journée qui s’annonçait sous les meilleurs présages. Du sud, des convives arrivaient depuis la rive de l'Abhainn Uaine. Quelques clans de la forêt blanche avaient aussi fait le déplacement rejoignant alors les invités venus de la capitale. Tous présent pour ce jour important en l’honneur de l’amitié qu’il portait à notre clan.
Andhalehm devenait un Inbheach à partir d’aujourd’hui. Il rejoignait les rangs des guerriers et à présent il mangeait avec eux. La boisson coulait à flot, Céol avait béni ma voix en ce jour si particulier et mes mots rendaient grâce à mon ainé et à ma famille. La musique battait son plein, la fête était rythmée par les danses et les femmes faisaient tourner en bourrique les plus téméraires qui s’étaient essayé à la flatterie, mais l’haleine chargée.
Comme un oiseau je virevoltai ici et là, souriant à mon tour. Je n’étais pas dans la lumière, mais j’étais heureux de pouvoir lire la fierté dans le regard de père et la satisfaction dans celui de mon frère. Mère ajustait ma tenue et à présent un silence régnait en maître. L’instant était arrivé, le Fàinngàirdean finement ciselé par de bons forgerons ornait à présent le bras d’Andhalehm. Une épée longue et large était enfermée dans un fourreau au cuir tanné et décoré. Père lui avait apporté ce cadeau et lorsqu’il lui remit, la foule s’était mise à applaudir ce moment.
A l’ombre de cette journée, j’ai eu le cœur qui battait à m’en rompre la poitrine. Les rires et les chants étaient partout. L’alcool accompagnait les plats de viandes. Les Tuas nous avaient bénis et l’avenir s’annonçait plus radieux encore, enfin c’est ce que l’enfant que j’étais pensai à cet instant.
La mort d’un enfant.
Sauve-toi !
C’est ce que père criait alors qu’il croisait le fer. Sous couvert de la nuit, à l’heure ou les braves dorment, ils étaient apparus. Des voleurs, descendus du massif du Nord, venaient d’attaquer le domaine. Les flammes de Lochrane dévoraient tout. La fumée âpre et ocre drapait les fourbes d’un manteau d’impunité. Les flèches sifflaient et se figeaient sur la poitrine d’hommes à présent mort. C’était la débandade, les cris et les hennissements résonnaient dans ma tête. J’étais perdu, fuyant pour sauver ma vie comme père me l’avait dit. Je regagnai la villa après avoir couru comme un dératé, poursuivit et je le savais, par la mort venue nous chercher cette nuit-là.
Un faux pas et j’étais à présent à terre. Je me relevai après avoir découvert une dague sur le sol près d’un corps qui portait autrefois le nom de Jora. La lame à la main je tremblai de tout mon être avant de reprendre la course. Animé par une seule pensée, j’étais enfin arrivé.
A bout de souffle, le corps transit par la peur et l’effroi j’assistai impuissant à un duel. Andhalehm était aux prises avec un de ces immondes lâches. Le fer se rencontrait et des étincelles jaillirent illuminant le visage plein de détermination de mon ainé qui avait fait le choix de garder l’entrée de notre demeure.
Lui et son opposant s’observaient. Bien que jeune, il était calme, il était né pour faire la guerre et je l’avais toujours su. Après des échanges rythmés, l’avantage du voleur se dessinait très nettement. La surprise et la stupeur m'accompagnaient. Jamais il n'aurait pu être mis à mal dans des conditions équitables. Moi, j’avançai. Sans but précis d’abord, machinalement comme poussé par la nécessité de venir en aide à mon frère sans trop savoir comment. Et c'est là que je la vis. Cette maudite pointe de flèche qui s'était logée au dessus de son omoplate et qui l'amoindrissait terriblement.
Mes sens étaient aiguisés par cette envie irrépressible de mettre fin à la vie de ce rebus. Les larmes me gagnaient lorsque je voyais Andhalem repoussé sans cesse, il ne tiendrait pas encore longtemps. Sa lame venait de le quitter et lui demeurait à terre, vaincu par un homme rompu aux vols et aux tueries. Le cri de ma mère qui venait de quitter la maison attira l’attention du voleur et subtilement, je bondis derrière lui, le fer de ma dague rougit par le sang impur.
Père et d’autres étaient à présent là. Moi je n’avais pas bougé, j’étais prostré dans un mutisme profond. J’avais ôté la vie et j’étais sonné errant ailleurs entre le monde des vivants et celui d’après. Les cris de mes parents me ramenèrent à la réalité… A ce rouge qui étreignait mes mains comme à celui qui recouvrait la tenue de mon défunt frère inerte sur le sol.
Loin derrière la nuit.
Les sacrements venaient d’être prononcés. Le druide récitait des prières, louant le caractère courageux de mon frère et suppliant Baran Didom de bien vouloir guider l’âme du brave auprès du créateur de tout. Pendant ce temps, le chaman avait recouvert du sang d’un corbeau la dépouille. L’instant d’après le feu dévorait le bucher. La nuit était tombée et une fine bruine recouvrait paisiblement la terre. Je me souviens du visage fermé des quelques proches qui étaient là en ce jour. Je me souviens de la posture de mon père, droite et fière. Toutefois son visage ne pouvait masquer la colère et la tristesse.
Peut être qu’à cet instant j’arborais les mêmes traits. J’étais à nouveau au croisement de la réalité et d’un rêve secret. Celui dans lequel Andhalem viendrait me toucher l’épaule pour me sourire et me sortir enfin de cette torpeur. Cependant, ce n’est jamais arrivé. Son corps brulait sous mes yeux quant à son âme, je priai pour qu’elle soit acceptée auprès de l’Incréé.
Etrangement la peine n’avait pas été aussi brutale sur le moment. Non, c’était une plaie qui devenait béante avec les jours qui s’écoulaient, avec ce vide qui se créait et qui engloutissait la meilleure partie de ce que nous étions ma famille et moi. Se rendre compte qu’il n’était plus là, croire à sa présence au moindre bruit de pas, à la simple petite évocation de ce qu’il pouvait être… C’est là que la peine commence, quand le silence s’installe et que les souvenirs tentent de combler ce que la réalité ne pouvait plus nous apporter.
Les nuits de père étaient agitées. Son sentiment de culpabilité le rongeait. Et même si son premier fils était devenu un adulte et un guerrier, il n’en demeurait pas moins son successeur, son préféré. Je l’entendais crier la nuit. Je l’entendais blasphémer et blâmer le ciel. Je l’entendais hurler aux Tuas à l’heure ou le ciel était zébrer par les éclairs. Et après la colère, le silence du silence et du deuil était arrivé.
Sur les pas du loup l'agneau ne marche pas.
La Coille Geal, immense et majestueuse. Si dense que l’on s’y perd si jamais on ne prête pas garde. Comment cela s’était-il déroulé déjà ? Si vite, oui, le cheval galopait et avalait les plaines. Cela faisait quelques années déjà que mon frère s’était éteint. Et moi ? Moi dans tout cela j’avais erré des jours entiers de mes jeunes années. A chercher un sens à ce qui s’était passé, à chercher une réponse. La naïveté qui était la mienne m’avait étouffée. Un jour paisible en chassait un autre, une situation confortable et la bienveillance d’une famille aimante. Tout ce climat avait participé, malgré nos entrainements quotidiens, à m’éloigner de ce que nous étions, de ce que j’étais réellement : un guerrier.
Le destin m’avait rappelé à lui. Non, c’était en réalité mon propre choix. Un choix né dans la douleur d’être appelé non pas par son nom, mais par celui qui n’était plus. Oui, père était parfois ainsi. A oublier, ou plutôt, à faire en sorte de nier la vérité et de me faire endosser des responsabilités qui n’auraient jamais dû m’étreindre. Cependant la liberté a un coût, un prix à payer. La vie est un combat. Un combat qui n’a pas de fin si ce n’est le jour où Ruigsin nous rappelle à lui.
N’avais-je jamais eu autant l’envie de vivre qu’à ce moment où mon regard s’était noyé dans celui du loup. Ma monture avait une entorse, elle boitillait et à l’orée des bois, à l’heure où la lune était haute et pleine, ils ont fondu sur moi. Une meute de loup avait surgi. Tiraillé par la faim et profitant de cette opportunité unique, ils étaient la parfaite représentation de ce que pouvait être la vie.
Inattendue, implacable et sans pitié. Tout s’est déroulé en une fraction de seconde, comme cette fameuse nuit qui m’avait tant coûté. Mon cheval était à terre, le cou pris dans l’étau de cette mâchoire prête à ôter la vie. J’étais tombé moi aussi. La peur et l’instinct de survie m’avaient donné la force de me relever et de tirer mon épée de son fourreau. Trois bêtes entamaient déjà le cheval quand au dernier, il était sur moi. A me tourner autour. Je criai pour le faire reculer, pour lui prouver ma férocité. Cependant, il ne reniflait que la peur qui s’était emparé de moi.
Je m’éloignais encore, courant comme je pouvais tout en le gardant à l’œil, car il ne lâchait pas. Après plusieurs pas, les trois autres loups n’étaient plus en vue. Trop occupé à dévorer l’animal fidèle qui me portait jusque-là. Ainsi il ne restait que ce loup noir et moi. J’étais fatigué par mon périple, la lame était à présent lourde, aussi avais-je décidé de la troquer contre ma hachette. J’avais ralenti, je reprenais mon souffle, mais pour mon opposant c’était un signe de faiblesse. Une faille qu’il se devait d’exploiter en bondissant sur moi. Tombant à la renverse, mon bras faisait rempart à une mort certaine. Ses crocs s’approchaient inexorablement jusqu’à ce qu’ils puissent entailler la peau de mon visage.
L’étreinte de Baran Didom était sur moi, mon destin scellé. Puis, un cri m’avait délivré de la peur et d’un geste, la tête de la hachette s’était plantée avec force sur la trachée de la bête qui poussait un gémissement avant de s’immobiliser et de rendre son dernier souffle. Combien de temps étais-je resté sous la bête, les yeux grands ouvert à tenter de retrouver un semblant d’esprit ? Je l’ignorai. Tout ce que je savais, c’était que ce cri qui avait déchiré le silence de la nuit m’avait aussi sauvé la vie. Un cri plein de rage et épris de liberté. Mon propre cri habité par la rage et par l’envie de vivre afin de combattre un jour de plus.
Je me souviens.
Et ainsi, aujourd’hui alors que je me souviens de tout. Des jours bénis jusqu’à la nuit et le loup, pas un seul jour ne s’écoule sans que mes chants ne rendent hommage à ce que j’ai perdu et à ce que j’ai appris. Le temps a fait de l’enfant que j’étais l’homme que je suis aujourd’hui. Un guerrier au service de sa reine et de son peuple. Un homme qui rend hommage aux Dias et qui est conscient du monde qui l’entoure.
Un guerrier qui héritera d’un domaine et de responsabilités. Malheureusement, manier les mots s’avèrent plus difficile que manier le fer, alors il me faut apprendre. Découvrir ce que ce monde a à offrir afin de ne rien regretter. Combattre et survivre un jour de plus. Chaque levé de soleil est une victoire et une opportunité de pouvoir chevaucher jusqu’au lendemain en toute liberté.
Et à la croisée des chemins, quand mon destin m’aura rattrapé et que le dénouement final sera arrivé, mon âme portée par l’esprit-corbeau viendra te trouver et je pourrai me tenir fièrement devant toi créateur et te conté sans rougir celui que j’étais.
Sujet: Re: Belhiane le Rouge-Gorge Dim 24 Mai - 22:57
Plop !
J'ai suivi la construction de ta fiche tout le long. Malgré les petites erreurs qui ponctuaient celle-ci en cours de rédaction, tu as su t'imprégner du BG et corriger ce qui pêchait pour offrir un joli personnage.
Nul doute que la Reine Morgana sera fière de compter parmi ses sujets, le Guerrier qui voulait devenir Barde.
Bienvenue à toi, Belhiane le Rouge-Gorge !
Belhiane le Rouge-Gorge
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