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 Donner du pain à ceux qui ont faim [libre]

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Laelia Antia Protera

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MessageSujet: Donner du pain à ceux qui ont faim [libre]   Donner du pain à ceux qui ont faim [libre] I_icon_minitimeDim 4 Oct - 17:56


Le 16ème jour de Secundo Seminare,

« Domina, sois raisonnable je t’en prie… »
« Cesse ! J’en ai marre de t’entendre geindre Naïra. Cela va bientôt faire cinq lunes que je n’ai pas mis un pied dehors ; le medicus ne s’y oppose pas et j’ai déjà Caïus pour s’inquiéter comme une bonne femme ».
« Il est certainement la personne la plus censée qui t’entoure en ce cas ».
La patricienne se tourna vivement, les yeux froncés. Elle tolérait beaucoup de sa magistera, mais cette dernière, sous le couvert de son âge et du temps passé auprès de sa famille, se permettait parfois trop de largesses. Consciente d’être allée trop loin, elle ferma sa bouche restée entrouverte et accueilli la claque avec la même déférence qu’elle prenait les gestes d’attention de sa maitresse. Laelia n’aimait guère frapper ses esclaves, mais elle savait bien que c’était ainsi qu’on les éduquait parfois au mieux. Les Proterii était une bonne famille – et d’aucun n’avait jamais contesté cela ; tous mangeaient à leur faim, avaient le droit à des jours de carences et pouvaient prendre congé pour raison religieuse. En échange des privilèges obtenus, la domina attendait d’eux une parfaite dévotion. De manière générale, elle n’avait pas à se plaindre des services, mais la permissivité devait parfois être remis au clair afin que chacun puisse rester à la place qui était la sienne.
« Maintenant va prévenir les licteurs que nous sortons et envoie Tindu pour qu’elle finisse de me préparer ».
La créature d’outre-mer acquiesça et s’éclipsa presque aussitôt. Les deux femmes ne resteraient pas fâchées bien longtemps. Il y avait fort à parier qu’au soir même l’incident serait oublié. Encore quelque peu irritée, elle accrocha à ses cheveux nattés quelques broches brillantes de pierreries. Ces bijoux étaient fort à la mode lorsqu’elle avait quitté Ruvia, et elle aurait pu parier que ce n’était déjà plus le cas. Mais l’Oncmélie était si loin de la capitale que personne ne lui en tiendrait rigueur : ici les gens s’habillaient comme ses parents dans leur jeunesse. C’était dire leur intérêt pour les choses nouvelles, et les belles choses.

La silhouette de Tindu se présenta bien vite, le vêtement propre et correctement plié. Cela faisait peu de temps que son époux l’avait ramené du forum. La jeune esclave – issue bien certainement du même pays lointain que Naïra – était obéissante. Elle n’avait jamais encore eu à se plaindre de son travail, quoiqu’elle fut un peu gauche. Elle apprendrait. Au moins était-elle taiseuse, une qualité qu’elle appréciait dans sa maison. Servir au sein de la maison la plus respectable de la province impliquait forcément de savoir tenir sa langue et se faire discret. Ils recevaient du monde entre ces murs, et elle aimait à ce que la teneur des rencontres demeure secrète. Et pour cela, Caïus avait certainement bien moins de patience qu’elle. Tindu l’aida à passer la palla d’un vert émeraude qui allait très bien à son teint. Ainsi vêtue, elle ne passerait pas inaperçue ; ce qui fit naître un sourire sur son visage. Elle avait assez patienté dans la domus. Elle avait trouvé une excellente nourrice à Terencius. Une femme aux grosses mamelles et au lait riche qui donnerait à leur enfant tout ce dont il aurait besoin. Puis les magisterii de la famille talonnaient tellement la pauvre ère qu’il était difficile que quoique ce soit arrive à l’héritier.

Elle pouvait donc bien s’offrir quelques heures au dehors de l’imposante bâtisse. Elle avait même convaincu le medicus que c’était là quelque chose de nécessaire ; l’homme, d’abord sceptique, avait fini par abdiquer face à l’obstination de Laelia. On ne résistait jamais à la descendante des Julii. Fin prête, elle se dirigea d’un bon pas vers la porte s’assurant d’un coup d’œil que tout était en ordre. Son fils était à la sieste, sa fille auprès de son précepteur et il régnait une agréable agitation.
« Tindu, tu viens avec moi ».
« Oui Domina ».
Son accent à couper au couteau, elle baissa la tête en se joignant à la suite de sa maitresse. Quatre licteurs avaient été dépêchés ; c’était moitié moins que ce dont elle avait le droit à Ruvia. Mais ici, la ville était moins dangereuse et moins grande. Quatre gaillards devraient suffire à écarter les plus téméraires des opposants. Puis, bien qu’elle comptait se rendre loin des beaux quartiers d’Edelmia, ce n’était que pour peu de temps. Ce n’était certainement pas prudent, et le Chat trouverait à y redire une fois rentré, mais elle préférait que sa maison soit sous bonne garde. Elle craignait davantage pour ses enfants que pour elle-même. Ce fût donc sous un temps maussade qu’elle se glissa pour la première fois depuis sa délivrance vers le forum.
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Livia Acilia

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MessageSujet: Re: Donner du pain à ceux qui ont faim [libre]   Donner du pain à ceux qui ont faim [libre] I_icon_minitimeJeu 8 Oct - 10:53

« Es-tu prête, Livia ?
   – Je n’aime pas sortir du temple, tu le sais bien.
   – Les licteurs t’accompagneront, sois rassurée.
   – Est-ce seulement nécessaire que ce soit moi ?
   – Nous en avons déjà discuté, ajouta la prêtresse Calpurnia ».
   Calpurnia était de six années son aînée et était celle qui avait repris la tête de l’atrium tuodiae suite à la mort de leur défunte sœur Septima. Cette soudaine et tragique perte  avait plongé l’atrium dans le plus grand désarroi ; chaque mort de tuodiale étant un événement déchirant. Pour cette occasion, toutes les femmes de l’Atrium se réuniraient lors d'un rituel funéraire en huis-clos dès lors que la pénombre s’emparerait de la cité. Livia ne participerait pas à la préparation du rite. Une autre mission lui avait été donnée ; celle de remplacer la mort d’une des leurs par la vie d’une nouvelle sœur. Ses protestations n’y avaient rien changé, si tant est qu’elle ait réellement pu contester la décision de sa sœur aînée.
   Je me souviens du jour où l’on est venu me chercher en mon foyer, ce jour que j’ai longtemps maudit. Ce jour où j’ai perdu ma famille pour en trouver une nouvelle…
   Cet épisode remontait à longtemps, mais sa mémoire était restée intacte. Aujourd’hui, une nouvelle fillette subirait la même chose et se rappellerait toute sa vie de sa visite. Elle associerait à jamais sa venue à sa plus douloureuse journée.
   Lentement, Livia sortie du temple entourée de ses licteurs veillant autant sur elle que sur ses moindres faits et gestes. Dehors, elle incarnerait comme toujours la déesse en personne et nuls n’auraient le droit de la toucher ou de lui causer le moindre tort. Cela entraînait la plupart du temps de nombreux regards et attitudes gênées à son égard. Cela lui rappelait aussi à quel point sa vie pouvait être si différente du reste des autres mortels foulant les pavés d’Edelmia.
   Courage, Livia.
   Et il lui en faudrait pour braver la foule qui s’était amassée sur le forum en contrebas. Les licteurs l’entourèrent comme à leur habitude, demandant aux passants de faire place. Un voile blanc recouvrait son visage, de la même couleur que sa stola et sa palla protégeant la moindre surface de peau. Les yeux rivés sur le sol, elle avança sans se préoccuper des regards indiscrets pointant dans leur direction.
   Elle n’eut plus qu’à espérer une seule chose : plus vite elle serait arrivée à la demeure de la nouvelle tuodiale, plus vite elle pourrait revenir au temple.

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Laelia Antia Protera

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MessageSujet: Re: Donner du pain à ceux qui ont faim [libre]   Donner du pain à ceux qui ont faim [libre] I_icon_minitimeVen 23 Oct - 21:37

Le marché battait son plein. Le forum était mû par l’agitation familière d’une ville vivante, d’un poumon fonctionnel qui s’emplissait et se vidait d’une même mesure à chaque seconde. Les yeux de Laelia, encore à l’entrée de cette fosse aux lions, se baladaient de gauche à droite et de droite à gauche. L’assourdissant brouhaha lui conférait un étrange sentiment de quiétude, comme si l’espace d’un instant, elle parvenait à oublier tout à fait qu’elle n’était plus à Ruvia. La place était certes plus petite, moins richement drapée d’échoppes et bien moins peuplés de crieurs, mais elle ne pouvait nier le charme indéniable d’Edelmia. Cette métropole vibrait d’une atmosphère certaine, qu’elle pouvait presque palpé. Ici les gens étaient plus spontanés, de par sûrement une éducation plus rustre. Cela l’avait d’ailleurs surprise, pour finalement la séduire un peu : elle appréciait la sauvagerie modérée. C’était divertissant, elle qui n’avait connu que la pondération et l’hypocrisie Ruvienne.

Pas assez dupe pour se bercer de trop d’illusions, elle demeurait méfiante envers ces gens à la langue longue et à l’apparente chaleur. Elle avait appris que le plus doux des miels était excellent pour cacher le plus âpre des poisons. Sa rencontre avec le prêteur n’avait pas failli à cet adage ; et elle gardait rancune de cette visite aussi imprévue qu’impolie. Au moins pouvait-elle compter sur Caïus, qui malgré son absence, s’assurait chaque jour qu’elle ne manqua de rien. C’était peut-être cela qui avait fini par l’étouffer alors qu’elle se remettait sans peine de sa délivrance. Le petit Terentius se portait comme un charme, et elle-même avait su se remettre bien avant les espérances du medicus qui venait l’ausculter chaque jour. Mais là, enfermée entre quatre murs, elle ne tenait plus en place.

Aussi était-elle bien plus excitée que jamais elle ne l’avait été ici ; le monde autour d’elle lui gonflait l’enthousiasme aussi sûrement que ses pas la mêlèrent à la foule. Ses licteurs grommelaient en ordonnant à la plèbe de s’écarter, mais elle ne s’en soucia guère. C’était là un travail simple et à la contrainte facile : ils n’avaient pour seule tâche que de veiller à la sécurité de leur maîtresse. Tindu, elle, quoique discrète, s’assurait de son amusement. Elle s’arrêta un bref instant devant l’étale éphémère d’un potier, qui avec son tour, donnait une démonstration publique de son art. Ses mains habiles travaillaient la glaise, donnant une forme d’abord incertaine pour devenir une amphore bien équilibrée. Son œuvre attirait quelques badauds qui, comme elle, applaudirent une fois qu’il eut achevé. La glaise prendrait sa forme définitive qu’après un séjour au four, une fois rentrée dans son atelier.

Non loin de là, des éclats de voix commencèrent à se faire entendre. Sans qu’elle n’en chercha la cause, la patricienne tourna un peu la tête pour en chercher l’origine. Deux hommes se faisaient face, leurs visages déformés par la colère qui gonflait leurs veines. Des personnes s’attroupaient déjà, et les partis se mettaient peu à peu en place. L’air s’emplissait de venin à mesure que les invectives pleuvaient à droite comme à gauche. Puis une main se leva et ce fut l’action de trop. Ils étaient à moins d’une dizaine de mètre lorsqu’éclata la bagarre. Les cohortes n’allaient pas arriver dans la seconde, et déjà un mouvement de foule ébranla la place. Ceux qui ne voulaient être pris malgré eux dans le conflit, détalèrent aussi vite qu’ils pouvaient, mais à cette heure de pointe il était difficile de circuler librement. Alors ils commencèrent à chahuter et pousser. Dans la tourmente, elle aperçue la toge blanche d’une tuodiale, bien trop prêt de l’escarmouche pour pouvoir l’éviter sans heurt.
« Allez aider la prêtresse ! »
« Nous ne pouvons vous laisser avant que la cohorte arrive Domina ».
Elle fronça les sourcils et, dans la cacophonie ambiante, haussa la voix. Là où elle se trouvait, il lui suffirait de demander de l’aide au potier et de passer de l’autre côté de l’étal pour être protégée au mieux des passants affolés. La représentante de la Déesse devait être bien entourée, mais il lui sembla indispensable à cet instant de veiller à son intégrité. Si jamais il devait lui arriver malheur, Tuodé elle-même se vengerai sur sa famille pour son mauvais traitement.
« Allez l’aider, c’est un ordre ».
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MessageSujet: Re: Donner du pain à ceux qui ont faim [libre]   Donner du pain à ceux qui ont faim [libre] I_icon_minitimeVen 30 Oct - 10:29

Si seulement elle avait pu se trouver ailleurs en un tel moment. La cacophonie régnant entre les différents étals disséminés sur le Forum la rendait mal à l’aise. Pis encore, les odeurs s’émanant ici et là lui donnaient la nausée. Ses licteurs l’entourant n’y changèrent rien, et par-delà les regards curieux des badauds dont elle s’efforçait de ne pas s’occuper, il lui sembla tout de même être devenue une petite souri sur le point de se faire écraser. Ce sentiment redoubla d’ailleurs lorsqu’elle entendit non loin des hommes s’invectivant avec virulence. Ce genre de simagrées étaient monnaie courante sur le Forum, il lui  arrivait même de les observer et de les entendre aux portes du temple. Cette fois-ci pourtant, elle se retrouva malgré elle en plein cœur de la mêlée. Les hommes, remontés comme jamais pour une raison qu’elle ignorait  totalement, ne se soucièrent même plus de sa présence. Ses licteurs l’encerclèrent subitement pour repousser les gredins s’approchant trop près, repoussés par d’autres devant eux.
   L’air, mélangé à la poussière et aux répugnantes odeurs, commença à lui  manquer. Tout était devenu étouffant au point qu’elle eut  le sentiment de s’asphyxier sans que ses licteurs ne  puissent y  changer quoi que  ce soit… Il ne lui  resta plus qu’à implorer Tuodé en silence pour qu’elle la tire de cette mêlée infernale, mais même celle-ci ne sembla pouvoir la sortir de là…
   « Ecartez-vous !! gronda une voix  qui supplanta toutes les autres. Laissez la tuodiale s’en aller ou vous serez tous punis !!
   L’homme qui  avait usé de sa voix menaçante parvint enfin à arriver jusqu’à eux. Ses licteurs l’empêchèrent de l’atteindre dans un premier temps, mais son « sauveur » montra patte blanche tandis qu’il jouait des coudes  et des mains pour se frayer un passage entre les autres furieux.
   – Ma maîtresse m’envoie te chercher, tuodiale, elle m’a demandé de te ramener à elle pour être  à l’abri de ces voyous ».
   Elle acquiesça sans même lui répondre et se laissa extirpée sous bonne escorte à travers la foule. Ce ne fut qu’au bout de quelques pénibles pas qu’elle découvrit celle qui  avait envoyé ses hommes  pour  venir l’aider. Elle ne ressemblait aucunement aux autres femmes présentes sur le Forum et arborait le port fier et droit d’une noble patricienne. Son visage était tout aussi inquiet que  ferme à l’égard de la déplorable scène se déroulant derrière elle. Ce n’est qu’en arrivant à ses côté qu’elle la gratifia d’un discret remerciement en hochant seulement la tête ; préférant sans conteste rester cloitrée dans le silence plutôt que  de rajouter du bruit au vacarme ambiant. Leurs licteurs respectifs se dressèrent de toute leur hauteur entre l’étal devant laquelle elles s’étaient réfugiées et les « émeutiers » continuant de s’invectiver jusqu’à en venir aux mains. Ce ne fut qu’à cet instant qu’elle chercha à comprendre pour quelle saugrenue raison ces hommes pouvaient être si remontés les  uns contre les autres.
   « Ils n’apprendront jamais à ne pas utiliser les mains pour  se faire  entendre… déplora-t-elle avant de se décider à faire face à sa « sauveuse », merci d’avoir envoyé tes licteurs, ils m’auraient écrasé sans même se soucier du châtiment qui  les attendait ».

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Laelia Antia Protera

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MessageSujet: Re: Donner du pain à ceux qui ont faim [libre]   Donner du pain à ceux qui ont faim [libre] I_icon_minitimeSam 14 Nov - 14:46

L’œil morne de la patricienne contemplait l’ampleur du carnage. La foule se dispersait dans un brouhaha sordide, alors qu’au centre, non loin d’elle, se frappaient encore quelques hommes puérils dont les cliquetis réguliers de la course de la cohorte qui approchait. Elle, se tenait droite, derrière l’étale qui offrait une maigre protection. Le potier qu’elle avait vu œuvré avant n’avait guère eu le loisir d’accéder ou non à sa requête ; après tout, elle était une patricienne. Plus encore ! Si son sang venait à souiller le sol, c’était une descendante de Ruvios qu’ils auraient bafouée. Alors elle comprenait ; oui elle comprenait sincèrement les paroles qu’avait prononcé la tuodiale sous son linge immaculé. Toutes deux étaient faites d’une chaire divine, qu’aucun ne devait jamais vicier. Les hommes furent rapidement stoppés et pourtant il demeurait une étrange agitation, comme si les brides malsaines ne parvenaient à se dissiper dans l’air qu’ils inspiraient. Les licteurs se détendirent et Laelia lança une pièce à l’artisan pour le remercier. Il n’avait pas fait grand-chose, mais c’était un acte qui saurait être récompensé un jour. Elle ne doutait pas que l’homme, non content de se vanter d’avoir su mettre à l’abris une prêtresse et une patricienne, parlerait également de la bonté de cette dernière. Elle ne sous-estimait jamais le pouvoir d’une langue bien pendue.

On embarquait les vindicateurs, qui à grand renfort de cris désespérés, tentaient de repousser la faute l’un sur l’autre. Il n’y avait pourtant personne pour juger de leurs actes ici, et ils ne faisaient ajouter que du bruit au bruit. L’inutilité de l’entreprise l’exaspéra, partageant un soupir sonore. Les hommes ne comprendraient-ils jamais ? Voilà une question pertinente, pour peu qu’elle eut été posée par une femme qui ne connaitrait jamais la vie auprès d’un de ceux-ci. Un sourire naquit sur les lèvres de l’altière Laelia ; ils n’étaient pas tous ainsi, fort heureusement. Mais cette réflexion, elle se retint de l’avouer à la prêtresse ; elle doutait que Tuodée apprécie l’acidité de ses propos. Plutôt, elle se contenta de répondre avec déférence.
« A dire vrai, je n’aurais pu supporter mon propre châtiment si je n’avais pas agi pour te sauver en te sachant en danger, prêtresse ». Elle parlait avec une sincérité déconcertante. Car par-là, elle avouait à mi-mot avoir songé, l’espace d’une demi-seconde, à se protéger elle-même au détriment de la représentante de la Déesse. « Mais puisses-tu pardonner ma franchise. Je suis Laelia Antia Protera. Puis-je te demander où tu te rendais ? Il est si rare de voir les tuodiales sortir et la ville est trop dangereuse pour que je te laisse partir sans te proposer mon aide».
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MessageSujet: Re: Donner du pain à ceux qui ont faim [libre]   Donner du pain à ceux qui ont faim [libre] I_icon_minitime

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