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 Riga la Fourbe

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Riga la Fourbe

Cléirigh

Riga la Fourbe

Messages : 20
Date d'inscription : 04/12/2020

Personnage
Âge: 25
Métier: Epouse de l'eorl d'Òmargleann
Statut: Cléirigh


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MessageSujet: Riga la Fourbe   Riga la Fourbe I_icon_minitimeMar 22 Déc - 19:59






   
RIGA LA FOURBE

 











Nom/Prénom : Riga la Fourbe

Âge/ Date de naissance : 25 ans, née le 3ème jour de l’été 374
Sexe : Féminin
Faction : Clans barbares
Liens notables :

- Wylan, son époux
- Gorlan, son fils de huit ans

Fonction : épouse de l’Eorl d'Òmargleann

Personnage
POSSESSIONS : son époux (oui), une maison de pierres sur un petit promontoire, une lance adaptée à sa taille, une dague accrochée à une ceinture de cuir, un arc et des flèches, un collier de perles ambrées et une broche d’ambre.

APPARENCE :

Riga a toujours été plus petite que les autres. Un tout petit format en comparaison à certaines femmes du village, ce qui lui a souvent valu la moquerie, voire le dédain de ses comparses féminines. Pourtant, à l’image de ces petits animaux qui sont doublement agressifs parce qu’ils se savent un tantinet dépréciés à cause de leur taille, Riga a démontré au fil des ans que ce qui est petit n’est pas toujours mignon et inoffensif, avec ses poings, souvent, avec des armes, parfois, tant et si bien que certaines cicatrices ont grandi avec elle, sur les avant-bras, les épaules et les jambes.

Des yeux vifs, d’un gris d’orage, toujours posés sur vous de manière directe, comme s’il était en train de vous fouiller le corps à la recherche de vos faiblesses, sont sertis dans un visage ovale, aux traits fins et délicats, des traits à la douceur trompeuse qui inspirent le plus souvent une certaine appréhension quand ils ont tendance à se fermer, sous le coup de la colère ou du simple mécontentement. Une volumineuse chevelure rousse encadre ce portrait. Un seul homme sur cette terre peut en connaître la douceur et la texture soyeuse, quand elle défait cette coiffure, toujours la même, celle qu’elle affiche en permanence en dehors de sa maison, rabattue sur l’arrière, de manière à avoir le visage dégagé, quelle que soit sa tâche, quel que soit le combat.

Pour le reste, elle est donc petite et mince, pourvues de muscles finement sculptés et secs, un corps élancé et souple, qui lui confère une agilité et une rapidité supérieure à celle des combattant plus grands et plus lourds.

Elle n’est pas une resplendissante et voluptueuse beauté aux formes pleines, Riga est au contraire le genre de silhouette rapide et furtive qui glisse le long des murs, celle qui vous surprend par sa démarche silencieuse et par la célérité de ses mouvements. Un petit renard au milieu de tous les loups.

Il n’y a que quand elle rit, quand elle s’apaise et qu’elle se sent bien que toute cette apparence revêche et peu engageante disparaît pour laisser la place à un personne plutôt jolie à regarder, aux grands yeux pétillant de malice et au sourire radieux.


PERSONNALITE :

Derrière chaque grand homme, il y a une femme, dit-on. Or, derrière Wylan, Lecteur, tu ne trouveras personne. Tout simplement parce que Riga se tient et se tiendra toujours aux côtés de son époux. Ni devant, ni derrière. Elle a une conscience aigüe de sa position auprès de lui et le respecte, tout autant qu’elle aime. Elle lui est loyale et fidèle, tout comme elle l’est envers ses quelques rares amis proches.

Le monde de Riga n’a pas d’autres limites que celles qu’elle s’impose. Née homme, il ne fait aucun doute qu’elle aurait fait partie de l’élite, tant elle a à cœur la sauvegarde de son peuple, de ses terres et de ses valeurs. Même si elle sait parfaitement se défendre et se battre, elle préfère entièrement se vouer à son époux et à son fils en priorité, enseignant à ce dernier les exploits d’antan, les chants glorieux, entretenant dans le cœur de son fils une flamme allumée par les passes d’armes auxquelles s’adonnent Wylan et son enfant. L’Eorl n’aurait pu trouver compagne plus attentive et plus à son écoute que Riga.

Loyale, fidèle et aimante, pieuse, Riga est également farouche et une combattante acharnée, possessive envers son époux.

Sa petite taille a toujours été une source de moqueries de la part de ses comparses féminines. Des moqueries qui l’ont souvent blessée, si souvent d’ailleurs qu’elle a fini par s’endurcir, répondant avec ses petits poings à tout sourire narquois ou toute remarque déplacée sur le sujet. Bien vite, elle a du développer des techniques d’esquive et d’attaque adaptées à sa taille, ce qui en fait une combattante souple et rapide, leste, prompte à planter une lance entre les omoplates ou à tirer des flèches à des endroits judicieusement choisis, privilégiant la rapidité et l’observation à la force brute afin de bien placer ses coups.

Le petit renard parmi les loups a eu tôt fait de se créer sa propre place, creusée à coups de torgnoles et de griffes, de coups de poings et parfois de lacérations parfaitement placées. De manière générale, les habitants du village évitent de lui chercher des noises, car en plus de vous clouer le bec d’une pique bien sentie, elle peut s’enflammer et décider d’en découdre, peu lui importe le poids, la taille, le rang de celui qui lui fait face, si on lui a manqué de respect.

Parce que le sujet est là. Le respect. Riga est absolument intraitable là-dessus et bien fou serait celui qui en viendrait à se comporter comme un Broin sans honneur en face de Wylan, de son fils ou d’elle-même.

En-dessous de cette apparence revêche et froide se cachent pourtant une personne pourvue d’un solide sens de l’humour, un sens assez particulier, difficile à cerner tant et si bien qu’on ne peut jamais vraiment affirmer avec certitude quand elle plaisante ou non. Seul un léger sourire en coin peut ôter le doute. Riga aime aussi s’amuser et n’est jamais la dernière quand il s’agit de chanter ou de danser lors des festivités.

Quand on prend le temps de la connaître, on découvre, sous la cuirasse d'apparence hostile, une personne dévouée et aimante, drôle et enjouée, une épouse fidèle, une amie loyale et une combattante déterminée.



HISTOIRE


L’histoire de Riga a la banale simplicité de tous ces récits qu’on se raconte lors de conversations ennuyeuses. Une enfance, une adolescence, et une vie d’adulte commune à toutes les femmes barbares l’accompagnent, sans rien pour la démarquer du reste si ce n’est peut-être son extraordinaire pugnacité et son sens de la chicane qui lui a valu, bien plus tard, son surnom. Rien ne prédestinait Riga à devenir la femme de Wylan, à devenir celle qu’elle est aujourd’hui, absolument rien.

Dernière née d’une fratrie uniquement composée de mâles, on ne peut pas dire que l’enfance de la petite rouquine a été d’un calme et d’une béatitude absolue. Toujours à se chamailler, à se taper dessus pour avoir le dernier mot, ses frères n’ont fait aucune différence à cause de son sexe et l’ont mêlée, quand elle a été en âge de les rejoindre, à toutes les disputes, à toutes les bagarres et, partant, à toutes les punitions, parfois terribles quand la faute était grave, données par les parents de la petite. Jamais attendris par son regard d’orage, ses frères ont les premiers forgé une personnalité trempée dans l’acier des désillusions et des premiers espoirs déçus. Bagarreuse, tout autant que ses frères, elle était pourtant plus petite, plus mince, toute maigre, flottant parfois dans des habits masculins habilement reconvertis à sa taille sous l’aiguille experte de leur mère qui se fendait d’un :

- Elle grandira dedans, ce n’est rien.

Comme pour la contrarier, Riga a pris tout son temps pour grandir, mais revenait souvent en la demeure de son père les frusques dérangées et trouées, copieusement salies de traînées vertes et de traces de boue, les genoux écorchés et les cheveux en broussaille. Bien souvent, toute la maternelle sollicitude de sa génitrice se limitait, dans ces jours-là, à un regard levé au plafond suivi d’un hochement de tête désespéré. Pourtant, elle n’était jamais punie pour cela. Non. Pas plus qu’elle ne l’était quand elle revenait au logis avec un nez gros comme un navet ou l’arcade en sang. Là encore, sa mère apportait les soins essentiels, demandait un résumé de l’histoire et finissait souvent par ébouriffer davantage, d’un geste approbateur de la main, l’épaisse chevelure emmêlée de feuilles et de brindilles.

Bien entendu, les parents de Riga n’ignoraient rien de ses déconvenues, de ses disputes incessantes, de ses bagarres continuelles, aussi bien avec ses frères avec les quelques filles du village qui jouaient avec elle. Pour se faire une place, il faut avoir les bons outils au bon moment. Riga n’était peut-être pas de la même taille que les autres, peut-être pas aussi jolie et agréable à regarder que les autres, mais elle compensait par autre chose : une soif terrible d’être admise au même titre que tous les gamins aux jeux organisés entre eux et non d’assister à tout cela en retrait, assise sur une souche, parce que trop petite pour participer. Alors, quand un sourire narquois se dessinait sur un visage en la regardant, quand une remarque se faisait entendre, à propos de cette différence, elle réagissait, avec toute la force dont elle était capable alors. Bien des fois, celles et ceux qui les premiers se moquaient finissaient par fuir, la mine basse et la lèvre en sang, laissant la sauvageonne les deux pieds campés dans le sol, le poing sur la hanche et le regard luisant de triomphe.

Pour le reste, quand le froid rendait impossible toute expédition et aventure là dehors, elle passait son temps à apprendre le tissage de cette étoffe particulière et colorée, à son petit niveau, observant sa mère pendant des heures, désireuses d’apprendre elle-aussi à confectionner d’aussi jolis motifs. Intelligente et observatrice, la fillette a ainsi appris à utiliser le métier à tisser, au fil des ans et n’a jamais cessé de le manier depuis.

L’adolescence de Riga a, elle aussi, été à l’image de cette enfance faite de luttes et d’instants de grâce. Là où toutes les autres gagnaient en rondeurs et en féminité, Riga, elle, demeurait aussi plate et maigre qu’une planche à pain. Là où une extraordinaire poussée menait les filles à égaler les garçons, elle demeurait plus petite que les autres, ce qui ne fit qu’augmenter sa combattivité. Une combattivité désagréable, puisque les jeux de l’enfance se sont évanouis pour laisser la place à d’autres choses, des œillades, des gestes tendres, des histoires romanesques qui lui faisaient hausser les épaules tout en croisant les bras sur ses seins inexistants. La jalousie…Cette frustration d’être toujours reléguée à cette image de sauvageonne lui faisait souvent taper du pied dans des cailloux ou coller des torgnoles à ses frères.

Revêche, agressive, n’ayant pour le surplus qu’un seul véritable ami, elle a suivi ses frères dans le maniement des armes, utilisant la lance de prime abord, comme si elle abattait ces filles qui se moquaient si souvent d’elle. Elle devint une élève assidue, pratiquant tous les jours, avant de varier les plaisirs et d’apprendre le tir à l’arc. La portée de son bras ne lui permettant pas d’atteindre ses cibles uniquement armée d’une lame, elle a préféré cette arme-là, elle la préfère à la lance d’ailleurs. L’arc et les flèches permettent de blesser, d’estropier à distance, voir même de tuer, quand Ana ne danse pas trop fort en répandant les vents dans toutes les directions.

Cet arc, ces flèches, ces armes devinrent, en une période difficile où l’on se construit, pleine d’incertitude et de doutes, des repères. Le soutien indéfectible. Il n’était donc plus rare de voir Riga s’éloigner de tous ceux qui grimaçaient en la voyant, s’éloigner pour tirer, dans une solitude apaisante. Et c’est pourtant dans cette paix qu’elle cherchait désormais, loin des autres, que deux rencontres vinrent changer le cours de sa vie.

La cruauté des gamins, entre eux, n’est plus à démontrer. L’effet de meute, l’effet de groupe, distillé par un meneur à toute une troupe de suiveurs est un effet puissant qui initie bien des drames et bien des erreurs.

Un jour d’été, alors que le soleil tapait fort, on avait vu Riga s’éloigner, comme elle en avait coutume, pour reprendre ses exercices de tir. La jeune fille de quinze ans, au moment des faits, s’était éloignée sans dire un mot, le visage fermé comme à son habitude, l’arc sur le dos, le carquois rempli de flèches. C’était une belle journée, sans vent, à la bienfaisante chaleur. Toutes les conditions étaient donc réunies pour qu’elle passe d’agréables heures à tuer d’imaginaires ennemis munie de son arc et de ses flèches.

C’était évidemment sans compter sur l’imbécilité crasse de Wulfric, ce gamin d’un an son aîné, au menton agrémenté de quelques poils blonds qui se faisaient la guerre. Wulfric n’avait qu’un désir : obtenir les faveurs de la belle et plantureuse Frieda qui ne pouvait voir Riga en peinture. Les deux filles, ennemies depuis l’enfance pour d’obscures raisons, n’ont jamais réussi à se supporter et les fuites incessantes de la rouquine n’avaient bien évidemment pas échappé à Frieda, décidée de prendre sa revanche après une raclée bien sentie donnée par le petit renard aux griffes acérées. L’œil encore cerclé de chatoyantes nuances de bleu et de violet, Frieda s’est donc rapprochée de ce grand dadais au regard vide, lui promettant monts et merveilles s’il parvenait à rosser Riga pour elle. Quelques battements de cils, un sourire plein de promesses, presqu’autant que cette poitrine innocemment suggérée par un lacet qui lâche subrepticement, et voilà Wulfric parti sur les traces de Riga, le cœur gonflé d’importance, presqu’autant que son entrejambe, afin de donner à la demoiselle la correction qu’elle mérite pour avoir si méchamment blessé sa bien-aimée.

Sauf que Wulfric n’était pas très fin. Ni très subtil dans sa façon de se déplacer. Riga, habituée au silence des forêts et des vallons, l’a entendu venir de loin et s’est bien entendu inquiétée de se savoir suivie, chose qui n’arrive jamais. Fûtée, elle a bien compris qui envoyait cet imbécile au regard de veau mort sur ses traces et a donc retourné le jeu en sa faveur, restant à bonne distance tout en restant à vue de celui qui la suivait. Elle s’arrêta pourtant, au milieu d’une étendue herbeuse, dans laquelle dansaient des fleurs d’un jaune d’or. Riga était à genoux, occupée à cueillir certaines de ces fleurs fragiles, en chantonnant un air doux, de l’air le plus tranquille du monde avant de voir Wulfric surgir devant elle.

- Tu t’es perdu Wulfric ?
- Non je te cherchais.
- Tu me cherchais ? Pour ???

La réponse lui parvient directe et brutale, un coup de pied lancé dans sa direction pour la faire basculer avant de se jeter sur elle. Pas un cri n’est sorti de sa bouche, y compris que cet imbécile s’est ainsi vautré sur la jeune fille pour la bloquer de tout son poids, la maintenant à la gorge d’une main tout en levant l’autre, menaçant de l’abattre sur son visage.

- T’avais pas le droit de la frapper ! Et…

Une violente douleur lui traverse alors les flancs lorsque Riga tranche dans le gras, à l’aide de sa petite dague extirpée de sa ceinture. Puis une seconde vague de douleur et encore une autre. Wulfric recule, en hurlant, tenant son ventre de ses deux mains. Riga, elle, se relève, la lame pleine de sang maintenue par ses petits doigts, la robe souillée de rouille et de fer, l’œil étincelant de satisfaction.

- Tu as parié sur la mauvaise jument, Wulfric. Je t’ai entendu me suivre depuis un bon moment…Et tu sais ce qui va se passer, maintenant que tu es loin du village et blessé ?

Elle replace sa lame à sa ceinture et extirpe son arc malmené de derrière son dos, vérifiant l’élasticité de la corde d’un air parfaitement ostentatoire, avant de se saisir d’une flèche qu’elle encoche avec toute la dextérité que lui confèrent l’habitude et l’entraînement. Wulfric, lui, pâle comme un mort, recule, encore et encore, avant de s’enfuir en hurlant, craignant pour sa vie. Et de fait, Riga avance, l’arme à la main, prête à tirer, profitant de son état de faiblesse pour l’obliger à avancer encore et encore, tout en répandant son sang sur le sol.

- Je vais te garnir le cul de quelques flèches, ça te fera un souvenir à raconter à vos enfants. Si toutefois tu es capable de les lui faire.

Elle sourit en visant, tirant une première flèche qui passe à quelques centimètres des jambes de Wulfric qui redouble d’efforts, malgré la douleur. Et Riga avance toujours, récupérant ses flèches petit à petit avant d’enfin apercevoir le village et de tirer une dernière flèche, en plein dans le gras de ses fesses. Wulfric tombe, s’époumonant assez pour rameuter quelques personnes sauf Frieda qui s’enfuit, un petit manège qui n’échappe pas à la rouquine. Elle se saisit alors d’une pleine poignée de cheveux pour relever la tête de son agresseur et obliger Wulfric à regarder sa douce s’enfuir avant de susurrer à son oreille :

- La voilà, ta bien aimée. Ne me remercie pas, je t’épargne une solide déconvenue pour plus tard.
- Espèce de…de…fourbe !, dit-il en grognant.

Elle le relâcha et sourit. La Fourbe avait gagné. Après cet incident regrettable qui laissa des traces profondes sur le corps et l’orgueil de Wulfric, la vie fut un peu plus facile pour Riga. De manière générale, on évitait désormais de lui chercher des noises.


L’autre rencontre qui bouleversa sa vie fut bien différente.

Même en étant ce petit renard prêt à en découdre avec quiconque ne la respectait pas, Riga n’en demeurait pas moins un être pourvu d’une certaine sensibilité. L’incident qui l’avait opposée à Wulfric avait réussi à apaiser les menaces et les tensions, les brimades et les bagarres, certes, au point que désormais plus personne ou presque n’osait réellement l’approcher. Mais…Le moyen de se faire des amis quand on a la réputation d’une Fourbe doublée d’un caractère de merde…Nimbée de cette aura de combattante toujours en colère, personne ne voulait réellement s’en approcher et pouvait-on seulement le reprocher à ces jeunes gens ? Pourtant, Riga avait elle aussi des sentiments secrets, qu’elle ne pouvait partager avec personne puisque tout le monde, absolument tout le monde, s’en serait moqué compte tenu de sa réputation.

Il y avait dans toute cette jeunesse un jeune homme qui a très tôt éveillé son intérêt, dès le jour où elle l’a vu quitter la maison de son père, ivre à en flétrir les murs rien qu’avec son haleine, pour se réfugier, solitaire, dans les vallons. La fillette l’avait suivi, en douce, mais n’avait jamais osé l’approcher. Il faut dire qu’il était beau. Bien plus beau qu’elle. Des yeux d’un bleu de ciel, des cheveux noirs, épais, un visage avenant, une allure de meneur, une certaine dignité, beaucoup de charisme. Il ne ressemblait pas à tous ces autres. Il était différent. En mieux. Silencieux. Secret. Bien entendu, un tel homme ne pouvait qu’avoir tout ce qu’il souhaitait, les filles en étaient toutes éprises, il suffisait de voir les regards attendris suivre le fils de l’Eorl pour s’en rendre compte.

Riga savait qu’elle n’avait aucune chance. N’était-elle pas un vilain renard au milieu de toutes les autres qui lui tournaient autour ? Et pourtant, cela ne l’a pas empêchée de se battre, à chaque fois que cela a été nécessaire, gagnant peu à peu ses propres galons, se distinguant par sa façon particulièrement retorse d’estropier les opposants en tirant des flèches parfaitement ajustées.

Quand il devint Eorl à son tour, les choses furent bien plus compliquées. Se plaçant en leader charismatique, certaines choses commencèrent à circuler à son sujet, on le disait calculateur et froid, insensible et violent, rusé. Des choses, des termes qui lui trottaient dans la tête à chaque fois qu’elle le voyait, de près ou de loin, sans que jamais elle n’ait assisté à quoi que ce soit qui corrobore tout ce qu’on disait à propos de Wylan. Il est un meneur et à ce titre, il est amené à prendre des décisions difficiles, qu’elle n’a jamais contesté. Elle est devenue, avec le temps, une de ses plus ferventes combattantes, une guerrière sur laquelle il fallait compter, un appui précieux, sans que jamais elle n’ose lui avouer ses sentiments, parvenant sans peine à distinguer le chef et l’homme. Et celui qu’elle voyait le plus souvent, c’était le chef, il faut bien l’avouer.

Peu à peu, Riga découvrit, avant chaque combat qu’il devait mener, toute l’inquiétude distillée par des sentiments qu’elle ne pouvait plus contenir, un attachement sincère et loyal envers lui. Or, Riga, en grandissant, avait appris à ne plus craindre les situations nouvelles. Ayant honte de sa lâcheté à ce niveau bien précis, elle enfila un soir sa plus jolie robe, para ses cheveux de quelques tresses et déroba la plus jolie broche d’ambre de sa mère pour se rendre à une fête donnée en l’honneur de l’Eorl.

Il fallait les voir, ces filles, toutes à jouer de l’œil ou de décolleté sous son nez sans aucune gêne. De jolies femmes, dont Frieda, encore et toujours elle, occupées à rouler des hanches et à lui sourire dans de silencieuses invitations. Un affreux serpent s’insinua en son esprit. La jalousie accompagnée de son frère, l’esprit de compétition. Elle attendit juste le bon moment, au lieu de se complaire dans de lascifs appels aussi indiscrets qu’indignes. Longtemps, elle resta là, assise sur un banc, une bière à la main, à le regarder, sans que jamais il ne tourne la tête vers elle. Puis il se leva pour se diriger vers un fût en perce. On vit alors la petite rouquine, pas farouche pour un sou, approcher de Wylan, interrompre son geste pour remplir le broc elle-même, sans le regarder, un fin sourire aux lèvres.

- Toutes les beautés du monde sous tes yeux et pas un geste pour elles ?, dit-elle en désignant d’un geste de la tête la troupe de brebis qui les regardaient de loin, totalement sous le choc.

Riga planta ses yeux dans ceux de Wylan, avec un sourire effronté et ajoute, en lui tendant la bière :

- Es-tu donc aussi insensible qu’on le dit ?

Puis sans prévenir, profitant du fait qu’il posait sa main sur le récipient, Riga en profita pour se hisser sur la pointe des pieds et lui voler un baiser. Des rires éclatèrent dans l’assemblée, des exclamations outrées aussi. La rouquine n’en avait cure. Le petit renard venait de tout avouer, en un baiser, au plus grand de tous les loups. Le reste n’avait plus aucune importance.

Wylan était le seul choix possible selon le cœur, le caractère et les ambitions de Riga. Un homme capable d’absolument tout. Et elle l’a bien compris. A ses yeux, seul un homme tel que lui pouvait être digne d’elle, un homme au courage indiscutable, à la force et à la brutalité dépassant la sienne, un homme selon ses vœux. Jamais elle n’aurait jeté son dévolu sur un faible ne sachant pas manier ses armes, ou fuyant devant l’ennemi. Jamais elle n’aurait toléré cela de son propre époux, auquel cas elle l’aurait tué de sa main, pour se libérer d’une union honteuse. Bien présomptueusement, la rouquine s’était fixé le plus haut de tous les objectifs et s’est entraîné dur, tous les jours de sa vie, pour y parvenir, devenant une guerrière aussi brutale et acharnée que lui, au fil des ans.

L’a-t-il remarquée, cette fureur toujours contenue sous un visage fermé ? L’a-t-il deviné, ce cœur ardent tout entier dédié à leur cause et à la défense de leur territoire ? L’a-t-il compris, ce besoin de se battre, de se faire sa place, de faire ses preuves, en tout temps et en tous lieux, au mépris de l’amitié, illusion des dociles, qu’elle a un temps recherchée ? Peut-être. En tout cas, ce soir-là, il ne l’a pas repoussée. Loin de là.

Détachant ses lèvres de celles de l’Eorl, Riga a un sourire totalement sournois, un sourire de triomphe absolu en regardant toutes ces autres qui reniflent avec dédain avant de se détourner et de s’en aller. Marquer son territoire, de cette façon, aux yeux de tous, avait couronné son audace de succès. Les mauvaises langues auraient dit que la bière a apporté son soutient à ce geste. On ne les entend plus, désormais.

Quand Wylan et Riga s’unirent et que de cette union naquit un fils, elles se turent à jamais. Nimbée de cette aura unique d’épouse d’Eorl, de combattante et de mère, Riga est désormais la louve qui seconde le loup, celle qui veille sur lui et sur leur progéniture, un fils qui fait sa fierté, élevé aussi bien par Wylan que par sa mère. Il y a fort à parier qu’un tel enfant, issus de pareils guerriers, ne pourra qu’être, à son tour, un meneur d’envergure, charismatique et un guerrier accompli.

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MessageSujet: Re: Riga la Fourbe   Riga la Fourbe I_icon_minitimeJeu 24 Déc - 15:16

Hàlo, Guerrière !

Les modifications et ajouts ont été vus en mp, il n'y a pas grand chose d'autre à ajouter que bienvenue (une nouvelle fois)

VALIDATION
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Te voilà enfin validé par l’équipe administrative. Nous te souhaitons tous la bienvenue officielle parmi nous. Afin de te faciliter la tâche, voici quelques liens qui pourraient t’être utiles très prochainement :
Demande de RP : Si tu souhaites te lancer séance tenante il n’y a pas mieux. Les joueurs se feront un plaisir de partager un bout d’aventure avec toi.
Journal de bord : Afin de garder une trace de tes différents rps, et aussi pour te permettre d’établir une timeline claire pour toi et tes partenaires, nous t’invitons vivement à créer ton journal de bord où tu pourras archiver tes pérégrinations.
Si jamais tu as encore des questions, n’hésite pas à contacter l’équipe administrative ou à poser tes questions dans le sous-forum adéquat.
Bon jeu !
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