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 Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé]

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Caïus Protero Feles

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MessageSujet: Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé]   Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé] I_icon_minitimeSam 20 Juin - 12:13


27e jour de Primo Seminare de l’an 399
Telioprate

Aussi vrai qu’Edelmia avait des faux airs d’une petite Ruvia avec ses rues foisonnantes d’activités et ses bâtiments aux hautes colonnades blanches, aussi vrai que Valtaia offrait des paysages magnifiques, à mi-chemin entre terre et mer, jonglant entre les architectures à chaque nouveau quartier qu’on arpentait, Telioprate était la cousine morne et disgracieuse. Les nuages bas semblaient s’accrocher ici plus qu’ailleurs aux toitures ternes des bâtiments du forum. Un siècle après les terribles évènements de la Longue Guerre contre les hirsutes qui vivaient hors des frontières de l’Empire, la ville semblait encore se remettre des combats qui l’avaient détruite en grande partie, comme une plaie purulente qui ne parvenait pas à cicatriser malgré les attentions des medicus et la désinfection régulière. Seules les villa rusticae qui entouraient la bourgade témoignaient d’une activité ruvienne honnête. Dans les rues, nombre de mendiants estropiés haranguaient les badauds pour récupérer quelques piécettes sous le regard des prostitués au tenues légères qui ne laissaient que peu de place à l’imagination sur ce que les clients découvriraient une fois dans le lit.

Le périple du Procurator le long de la frontière s’achevait ici. Plus de dix jours à arpenter le Limes et à rencontrer ses hommes en faction dans les castrae. La Legio VI Aquila comptait des hommes fiers et disciplinés, qui faisaient honneur à leur patrie mais ici, dans cette ville grise, lieu des permissions, des vices et des acteurs, il aperçut quelques uns de ces fiers soldats sous un jour bien moins glorieux, titubant une amphore à la main et chantant des comptines paillardes où la vinasse et le galbe des cuisses des femmes de petites vertues étaient à l’honneur. Malgré les efforts du Tribun Laticlave en faction dans la cité et les vociférations du Primus Pilus qui faisait tout pour que les soudards soient amenés loin de la vue du chef de la légion, Caïus en croisa plusieurs en les jaugeant de son regard sévère. Il eut une pensée pour son épouse en arpentant les ruelles crasseuses. Telioprate représentait tout ce que la nièce de l’Imperator craignait de l’Oncmélie et il se promit silencieusement d’éviter autant que faire se peut de lui faire découvrir le charme “pittoresque” de la cité.

Quelques patriciens l’accueillirent à l’entrée du forum, à grand renforts de sourires et de courbettes, distillant moults compliments avec la bouche en cul de poule et les bas-joues suintant de miel. Une fois de plus, on avait préparé un convivium pour lui rendre hommage et les quelques pontes de la cité s’étaient amassés autour de lui pour se faire connaître et attirer sa sympathie. Loin de la fastueuse réception qu’avait fait donné le Tribun à Edelmia, le banquet était plus sobre et les mets moins goûteux, mais l’intention d’en mettre plein la vue du Diumvir était bien palpable. Au détour d’une conversation qui se voulait banale et informative sur les alentours de la cité, le Questeur de Telioprate, un grand escogriffe maigrichon et au visage émacié évoquant un vautour, aborda les habitants de la forêt de Quenicum.

Certains plébéiens te diront que la forêt est hantée, Procurator, mais ces étranges créatures sont bien vivantes. Les Lamias sont aussi repoussants que puants, mais leurs augures sont d’une précision remarquable.

Caïus recracha dans sa coupe la gorgée de vin qu’il venait d’avaler. Une grimace de dégoût tordit sa bouche alors qu’il tendait son verre à un esclave et se saisissait d’un petit carré de linge pour s’essuyer le menton qui ruisselait du liquide carmin et sucré. Il arqua un sourcil en écarquillant les yeux, ne parvenant à masquer son étonnement teinté de colère.

Tu … Tu veux dire qu’il y a … Des … Des barbares au coeur de la province ?

Le sourire fin qui étirait les lèvres du Questeur s’estompa devant la mine effarée du Feles et il balbutia.

Je … Oui … Tu l’ignorais ? … Ils … Ils font parti du folklore de …
Sont-ils civilisés ?
Je te demande pardon ?
Croient-ils en Ukko et en nos Dieux ? Payent-ils l’impôt ? Leurs fils servent-ils dans la légion ?
Je … Non, Procurator … Nous les laissons en paix … Ce sont des devins … au mode de vie millénaire qui …

Les mâchoires du Procurator grinçèrent à mesure qu’il entendait les paroles du patricien hésitant. L’existence de ces hirsutes était une véritable insulte à la gloire de l’Empire, peu importait leurs prétendus pouvoirs de divination. Il retint un juron avant de se diriger vers le Laticlave qui devisait avec une jeune femme aux cheveux qui cascadaient en larges boucles sur ses épaules. La voix de Protero cingla comme un fouet sur les épaules d’un esclave rebelle.

Tribun ! Demain à l’aube, j’aurai besoin d’une grosse escorte en arme. Des vétérans disciplinés et prêts à en découdre. Je vais dans Quenicum !

Le ton et le regard de Caïus ne souffrait d’aucune forme de contestation possible. L’officier opina du chef en frappant son poing contre son coeur.

***

28e jour de Primo Seminare de l’an 399
Sentier Gris de Quenicum

Sous les frondaisons épaisses et sombres de la forêt, Caïus chevauchait à l’avant de son escorte massive. À ses côtés, le centurion Primipile observait d’un regard noir les ombres qui les entouraient. Quelques torches vacillaient au-dessus de la cinquantaine de légionnaires qui avançait en bon ordre dans un silence que seul la cadence des caligulae sur le sol humide brisait. Son casque solidement vissé sur son crâne, le Procurator toisait d’un oeil mauvais l’horizon en tentant d’imaginer ce à quoi ressemblait ses maudits des bois. Il avait passé une nuit horrible, tournant sans cesse dans son lit en pensant à ce furoncle qui purulait au coeur de la province dont il avait la charge. Comment et pourquoi ses prédécesseurs n’avaient pas nettoyé ses bois de cette vermine ? Même parmi les soldats, on s’était étonné de cette expédition au coeur de Quenicum et certains avaient même osés contester cette décision avant le départ. Un voile de superstition couvrait les futaies grises des sous-bois et ces Lamias semblaient se draper dedans sans vergogne.

Quelques murmures bruissaient dans les rangs des légionnaires mais les contestations du petit matin s’étaient tus lorsque le Procurator avait fait mettre aux fers les deux soldats qui s’étaient montrés les plus vindicatifs face aux ordres. Cependant, tout ce remue-ménage faisait gamberger le Feles. Si ces misérables parasites étaient en effet de puissants augures, capables de voir l’avenir et protégé par leurs dieux, il fallait rester prudent. Il devait en avoir le coeur net et de cette journée dépendrait sa décision de massacrer la vermine barbare et de brûler cette verrue sur le visage de la province ou non. Le bruit des haches de quelques soldats du génie qui élargissait la sente misérable que les locaux surnommés “sentier” précédait la colonne qui avançait au pas entre les arbres tordus. On aurait dit que Maa, la Déesse-Mère, était corrompu en ces lieux lugubres. Il ne put retenir une prière silencieuse envers la Mère des Dieux pour qu’elle pardonne aux oncméliens d’avoir laissés ces immondes êtres polluer ces sous-bois. De temps à autre, la colonne passa à côté de grosses pierres dressées ou couchées, couvertes de mousse et de lichen odorant. D’après le Primus Pilus, ils étaient le signe qu’ils étaient sur le bon chemin pour rencontrer les devins. Caïus cracha sur le côté pour maudire ces autels impies et insultants envers les Palais Célestes.

Les ruviens débouchèrent enfin sur une clairière en pente douce, sorte de petite colline chauve au milieu de la futaie où des bicoques branlantes et sordides s’adossaient contre des troncs séculaires et noueux. Un peu plus loin, une tour délabrée dominaient la silhouette miteuse de ce semblant de village. Sous lui, sa monture piaffait et renâclait en respirant l’air vicié de cet endroit misérable. Même dans les rangs, une agitation presque indigne de la légendaire discipline ruvienne animait les rangs. Les torches projetaient une lumière orangée sous les branches basses et les murs moussues des cahutes primitives. Il ne semblait pas y avoir âme qui vive dans cette semi-ruine répugnante. Tirant légèrement sur la bride de son cheval, Caïus se tourna vers ses hommes avant de s’écrier.

Fouillez cet endroit !

Un nouveau bruissement de murmure parcourut la troupe avant que les hommes ne se dispersent en bon ordre. Pendant quelques instants, seul le cri de quelques corneilles moqueuses, qui observaient les ruviens depuis le ciel, retentit. Flanqué de ses licteurs, le Procurator attendait les rapports de ses légionnaires à l’entrée du hameau en observant les alentours, à l’affût d’une embuscade. De ce qu’il pouvait témoigner jusqu’ici, il n’y avait aucune trace de ces soit-disant augures et il commençait à se demander si ses histoires n’étaient pas une sombre légende qui se jouaient des plus crédules. Un peu comme ces hommes de science qui avançaient que la terre était une sphère. De sombres crétins qui pensaient que leurs fables suffiraient à convaincre les foules. La colère s’ajouta au dégoût de l’endroit lorsqu’un décurion s’avança pour annoncer que les masures étaient vides. Il était venu jusqu’ici à cause de la crédulité des habitants de la cité pourrie qu’était Telioprate. Caïus prit une profonde inspiration exaspéré avant de donner ses ordres.

Brûlez tout !
Procurator !!

Un légionnaire accourut au pas de course avant de saluer son supérieur. Le soldat avait le teint blême et le regard légèrement vitreux, comme s’il avait vu un fantôme. Il déglutit avant de faire son rapport.

Dans la bicoque, là-bas … Il y a deux vieillards allongés …

Il pointait du doigt la cabane bancale qu’il venait de quitter et bientôt un autre légionnaire arriva de l’autre côté de l'espèce de petite place centrale où attendait le Feles et ses gardes. À son tour, il évoqua un vieux bonhomme malingre et silencieux dans une bicoque. Bientôt, d’autres soldats vinrent effectuer le même compte-rendu de leur fouille. C’était donc ça, les augures du bois maudit ? Des vieux souffreteux muets ? Le Procurator démonta, aussitôt imité par ses licteurs et se dirigea vers l’habitation la plus proche. Il passa l’embrasure basse et découvrit deux êtres fripés et maladifs qui le toisaient d’un regard voilé par la cataracte. Une odeur de moisi et de pisse séchée lui assaillit les narines en découvrant les occupants. Sans un mot, les deux caricatures d’hommes levèrent leurs bras décharnés pour pointer vers la droite. Il avait beau être pragmatique et peu impressionnable, Caïus ne put se retenir de ressentir un malaise devant ce spectacle dérangeant. Il comprenait à présent pourquoi les petites gens se montraient méfiants à l’encontre de cet endroit. Il sortit de la cabane sans un mot et tourna le visage vers l’endroit qu’indiquait les êtres à moitié crevés qu’il venait de rencontrer. La silhouette inquiétante de la haute tour enventrée qui trônait au sommet de la colline se trouvait dans cette direction. Le Primipile s’approcha en silence du Procurator, même si on pouvait deviner la gêne de l’officier, il ne dit rien. Les yeux fixés sur la tour, le Feles dit roidemment.

Rassemble tes hommes. Et achevons ces êtres méprisables avant de brûler cet endroit. Ce ne sera que leur rendre service autant qu’à nous. Ensuite nous devrons fouiller cette tour.



Dernière édition par Caïus Protero Feles le Ven 14 Aoû - 16:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé]   Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé] I_icon_minitimeJeu 25 Juin - 16:35



Marbhnamar avait sa propre langue, sa propre chanson.
À qui savait tendre de l'esgourde, il n'existait pas un brin de silence en cet oublié recoin du monde. Partout, s'égayait la vie, de la plus simple à la plus complexe, et cela, depuis l'aube des temps. Les troncs étaient devenus les témoins des existences les plus particulières et ils n'étaient pas avares de récits, bien au contraire. Le sapin babillait aussi rapidement que le bruissement du vent fendant ses épines, le chêne soufflait d'un baryton sourd roulant de gorge quant au châtaigné, c'était un véritable goujat capable des plaisanteries les plus piquantes. Heureusement, ce règne végétal disposait aussi de quelque taciturnes ; véritable brut parmi les sagouins, s'adressait à eux pouvait se révéler dangereux. Le Creusaule était un véritable vicieux vous promettant gloire et richesse avant de vous débouillier de tout vos biens ; le Peticéa pouvait vous égarer de l'existence et vous faire errer à jamais dans son domaine, quant au Chêne Gris, mieux ne valait t'il pas s'attarder dessus, car tout entretient pouvait simplement vous priver de souffle.
Pour sûr que nombreux seront les savants à affirmer que de tels choses restent du domaine de la fabulation, pour sûr que ces mêmes bonnes gens tenteraient par tout moyen de vous détromper, mais il existe une raison simple à ce fait : malgré leurs grandes sagesses, ils restent et resteront des ignorants.
L'idiome des sylves se méritait et rien ne pouvait vous l'apprendre sans le concours des Dieux.
Pour tous les profanes, à jamais resterait-il long silence.
Pour tous les initiés, un éternel hourvari divergent.

Et pourtant, ce jour se voyait teinté d'une unicité inédite : la forêt hurlait à l'unisson.

Marbhnamar saignait, Marbhnamar pleurait.
Ils avaient pénétré la lisière sans aucune libation, dans leurs sillages et par le fer souffraient souches et troncs, à leur amont fuyaient bêtes et habitants. L'habitué y verrait sans douter curieux spectacle, hors, personnes n'assista réellement aux cortèges ruvien s'enfonçant dans les bois : les envahisseurs marchaient seuls.
Le Passeur n'osa montrer moignons, quant aux chimères qui hantaient les lieux, elles avaient toutes pris la tangente.

Cnoc'nam'mar n'affichait pas meilleur spectacle, à moins que cela ne soit là l'œuvre d'un quelconque charme ? L'air vibrait d'une tension peu commune, passé les senteurs de merde et les miasmes de mort embaumant les lieux, on y distinguait quelques reflux chthoniens : à n'en point douter, la sorcellerie envahissait l'endroit.
Alors que les soldats s'apprêtaient à octroyer quelques repos bien mérités aux Sintuamas les plus bénis par le Perçerive, une silhouette se détacha de la tour de Tùr Arshadi.


D'écrire l'arrivant serait difficile, poser un regard sur son corps difformé se révélait être une véritable épreuve. Pour tout homme à l'esprit simple, voir un Sintuama pour la première fois pouvait se révéler étrange expérience, mais il ne s'agissait pas là d'un simple habitant des bois.
Celui qui déambulait de la colline n'était autre qu'Orvahem le Psalmodiant, éminent membre du Seanadh'Saobhad et Maître des Adages, Celui-qui-dit. Fait exceptionnel pour un Sintuama car il était exceptionnel qu'un tel personnage quitte le refuge ; les ruviens n'en perçurent sans doute qu'une horrifique vision.

S'il s'arrêta à quelques pas du Procurator, sa voix éraillée s'éleva haut dans les cimes, faisant s'échapper quelques corneilles moqueuses.

« PROcuraTOR. LAIsse VIVre les BÉnis. SUIT moi, SUIT. le MAItre t'ATTEND. T'ATTend TOI. »

D'un long doigt crochu, le gardien de l'éloquence du Vieux Peuple désigna l'entrée de la tour en ruine. Son faciès quasi inexistant n'affichait aucunes émotions, mais tout dans son attitude traduisait un certain empressement. Les étrangers pourraient y discerner une anxiété malsaine, mais la véritable raison venait simplement du fait, qu'en une vie d'existence, Orvahem percevait -il se être trouvait quasiment aveugle, la lumière du jour pour la seconde fois.

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MessageSujet: Re: Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé]   Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé] I_icon_minitimeSam 27 Juin - 11:30


À peine le Procurator avait aboyé ses ordres pour passer au fil les semi-cadavres silencieux qui se terraient dans les bicoques vétustes qu'une silhouette malingre claudiqua vers les ruviens depuis la ruine. L'être ressemblait plus à un épouvantail qu'à autre chose. Le Primus Pilus fit un pas en avant pour se placer entre Caïus et la parodie d'Homme. Un murmure anxieux parcourut la troupe qui se rassemblait autour du Feles. L'apparition cadavérique titillait les plus basses superstitions des légionnaires et même Caïus sentit ses entrailles se serrer légèrement devant la silhouette bossue. La voix du Primipile s'éleva alors qu'il levait son gladius au-dessus de sa tête.

Milites ! Cuneum formatae !

Les légionnaires ressérèrent les rangs autour du Procurator en brandissant leurs boucliers en opposition. Le triangle se fit autour du Diumvir avec en pointe le centurion qui avait ordonné la formation. Les vétérans s'étaient ébranlés sans un mot et en ravalant leur appéhension face à l'étrange individu qui boitait en silence vers eux. Caïus toisait le boîteux en serrant les dents et ce dernier s'arrêta à quelques pas avant d'exhaler une voix fatiguée.

PROcuraTOR. LAIsse VIVre les BÉnis. SUIT moi, SUIT. le MAItre t'ATTEND. T'ATTend TOI.

Le silence s'installa, uniquement brisé par le claquement des ailes de quelques freux qui tournoyaient au-dessus du village. Le cadavre ambulant imita les vieux estropiés que Caïus et ses hommes avaient trouvés dans les huttes et indiqua la direction de la tour. L'étrange individu s'était exprimé dans un ruvien correct malgré l'accent qui teintait les propos, ce qui s'avérait être une bonne nouvelle. Ils se comprendraient sans avoir besoin de recourir à des gestes étranges et une surarticulation ridicule. Le Primipile jeta un oeil par-dessus son épaule pour suivre les ordres du Procurator. Caïus hocha la tête et l'officier beugla à ses hommes.

Progredi !

Comme un seul homme, le triangle avança prudemment en protégeant le Procurator et l'étrange visiteur au bras décharné qu'il avait gardé tendu pendant tout ce temps se mit à avancer vers la tour. La lueur des quelques flambeaux formait un halo orangé autour des légionnaires qui avançaient en silence, les mains crispés sur les poignées de leur boucliers et de leur gladius. Ils progressèrent jusqu'à l'entrée, une gueule béante et moussue qui conduisait au centre de la ruine menaçante. En passant l'arche qui servait de porte, Caïus leva les yeux vers des tribunes arrondies, simulâcre d'un amphithéâtre ruvien. Au centre, un groupe de créatures loqueteuses et difformes fut rejoint par le claudiquant qu'il les avaient interpelés et conduit jusque là. Le cadavre d'un énorme cerf était allongé sur le sol face aux sénacles pouilleux. C'est le Feles qui donna l'ordre suivant.

Consistere !

Les légionnaires se stoppèrent, maintenant la formation autour du Procurator. Le silence tomba à nouveau et même si les légionnaires ne bronchèrent pas, Caïus pouvait sentir les soldats nerveux autour de lui. Le Procurator lança alors.

Je suis le Procurator Caïus Protero Feles ! Où est votre chef ?


Dernière édition par Caïus Protero Feles le Lun 6 Juil - 14:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé]   Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé] I_icon_minitimeDim 5 Juil - 17:06



Tous fous, tous pourris, tous mous, tous aigris. Soul étaient les fous pleins de trous et emplis de poux, vide de courroux et humant le grisou qui sans contrecoup, ni pare-boue, se transformait en flou et dissout résidu de saindoux.
Sombre se grimaient les pierres de Tûr Arshadi qui depuis les premiers âges du monde, témoignaient des méfaits de mille et un bandit. Son air, vicié de miasmes putréfiés, ondoyait entre les piliers tel un antique sifflant s'apprêtant à se loger dans moult glissoirs douillets. On disait que certains êtres à l'odorat trop sensible et de constitution faiblarde se trouvaient étouffer avant même d'en avoir franchi le pallier ; autant dire qu'y pénétrer se trouvait être une réelle épreuve.

Même pour ces fameux lanceurs de javelots carapatés d'acier qu'étaient les soldats ruviens, la peur avait dut s'instiller. Aucunes armures ne pouvaient l'empêcher, aucuns boucliers ne pouvait la retenir, aucuns glaives ne serraient la terrasser. Ici, dans l'épicentre du peuple des sans tombeaux, elle était partout, tapissant chaque coin et recoins mousseux d'effroyables visions à qui savait regarder. Une pierre de taille à l'ouverture hurlante figeant un cri rocailleux pour l'éternité faisait face à une paire de mirettes granitiques posant un jugement énigmatique sur votre présence en ces lieux. Une myriade de signes déitiques, don inestimable du Rocher-qui-Marche, façonneur de ce monde qui devait sembler à ces lointains étrangers, autant d'insulte envers leurs dieux.

Tùr Arshadi n'était pas la Ruvie.
Tùr Arshadi n'était point l'Oncmélie.
Tùr Arshadi n'était encore moins la Comatie.
Tùr Arshadi était le cœur de Marbhnamar, royaume de ceux-qui-hantaient les taillis.

La voix puissante du Procurator s'éleva dans les airs, questionnant les Difformes qui psalmodiaient toujours sans discontinuer. S'ils ne répondirent pas à son appel par la voix, ils le firent par le geste. Le Maître des Feux se mit en branle, sortant de ses nippes deux pierres qu'il frotta de façon experte, embrasant un tison qui fit parcourir une multitude d'ombres sur les vieilles pierres. Puis, il se déplaça, claudiquant devant chacun de ses collègues, allumant tour à tour le contenu d'encensoir artisanaux fait de granite ou de grès. Quand il eut fini, il revint à sa place tandis qu'une épaisse fumée s'élevait déjà les airs. Son odeur âcre se voyait relever de quelques notes florales, humiques et fongiques : s'il n'était pas impossible de la respirer, elle n'en restait pas moins inconfortable.
Puis, tous les Difformes intensifièrent leurs ânonnages en véritable récitation lancinante, rythmée et grinçante. Une oreille attentive y aurait décelé la répétition ininterrompue de la même phrase. Tous s'égayèrent dans une folle sarabande mimique, cherchant à atteindre une transe particulière.

Le spectacle dura quelques longues minutes qui durent mettre à l'épreuve la patience ou le moral des hôtes du moment. Mais avant que le premier ruvien ne s'en offusque verbalement, les Difformes se turent brusquement, plongeant l'endroit dans un silence clair.
C'est alors qu'une voix assourdie, calfeutrée, perça dans un écho indistinct.

« Procurator. Toi qui s'en viens du lointain, nous t'attendions. »

Le salut semblait provenir des profondeurs du monde, renvoyant chacun à ses instincts les plus primordiaux. Avant qu'on ne puisse en deviner la provenance, une scène d'épouvante s'articula au centre de la pièce : le cadavre du majestueux dix-cors s'anima d'une vie propre. Dans la fumée et les ombres, il reprenait une vie insultante, défiant toutes les convenances et la croyance. Ses pattes gigotèrent, convulsantes ; son énorme tête roula sur le côté, déployant une langue gonflée. Enfin, il s'éleva d'une manière grotesque, répandant un flux bouillonnant écarlate au sol avant de retomber au sol telle une capeline inerte.
À sa place, se tenait un homme nu, entièrement couvert de sang et de morceaux de viscère.

« Voilà des lunes maintenant que je t'attendais autant que tu m'attendisses. Sois bienvenu. L'amboste plus que prolifique s'en fut, j'ai bien des réponses, mais si peu de questions. Nous avons, beaucoup, beaucoup à nous dire. »

Sur mon faciès dégoulinant et ravagé, s'étendit une risade me déformant les traits.

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MessageSujet: Re: Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé]   Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé] I_icon_minitimeLun 6 Juil - 15:59


La question du Procurator ne reçut en réponse que les borborygmes incessants et cadencés des êtres difformes qui observaient les ruviens tel des chouettes sur leurs perchoirs. Le Feles s'interrogea un instant sur la signification de leurs râles rauques et répétitifs, se demandant s'ils avaient un autre sens que d'ajouter de l'effroi au tableau cauchemardesque qu'offrait cette misérable assemblée de bossus. Une odeur d'herbes emplit la pièce après qu'un des êtres étranges eut plongé dans des encensoirs biscornus un tisonnier rougi par le feu. Pendant de longues minutes, le spectacle mystique se déroula sous les yeux des légionnaires qui se serraient autour de Caïus. Même si le Feles avait choisi une escorte issue de l'élite de la Legio Aquila, il sentait les hommes qui frissonaient sous leur lorica. Les mains des soldats étaient crispées autour des poignées des boucliers et les manches de pilum qui tremblaient de manière presque synchrone avec la cacophonie ambiante. Puis soudain, aussi lancinant et désagréable que fut le brouhaha, il disparut pour laisser place à un silence pesant qui fit l'effet d'une dague qu'on plantait dans le corps des ruviens. Caïus sentit les poils de son corps se hérisser un à un tandis qu'une goutte de sueur froide roulait le long de son échine. Il parvint à maitriser sa respiration, tenant à donner l'exemple à ses hommes afin qu'ils gardent les rangs. Il sentait ses cheveux moites coller contre son front et sa gorge lui paraissait asséché par l'appréhension. Les hommes jetaient des regards nerveux autour d'eux, cherchant à déceler le premier mouvement irréfléchi des hôtes qui conduiraient à un corps-à-corps violent. Une voix résonna alors, tenaillant les ruviens au plus profond de leur être.

Procurator. Toi qui s'en viens du lointain, nous t'attendions.

Un hoquet s'empara de la troupe lorsque la carcasse de cerf qui gisait au centre de l'arène fut prise de spasmes. Ces énergumènes étaient-ils des nécromanciens capables de ramener les défunts depuis le Royaume de Kuo ? La tête bougea, puis le reste du corps et la bête crevée se redressa, déployant sa taille immense. Les bois qui couronnaient le cadavre offraient une indéniable majesté malgré le corps décharné et sanguinolent. Puis la bête s'affessa comme une poupée de chiffon et dévoila un homme couvert de viscères et d'humeurs. L'homme portait son costume de naissance et observait les ruviens avec un rictus amusé.

Voilà des lunes maintenant que je t'attendais autant que tu m'attendisses. Sois bienvenu. L'amboste plus que prolifique s'en fut, j'ai bien des réponses, mais si peu de questions. Nous avons, beaucoup, beaucoup à nous dire.

L'apparition avait fait jaillir quelques jurons chez les légionnaires et lorsqu'il se mit à parler, les nerfs d'un soldat sur la droite du Procurator cédèrent face à la pression. Il lança son pilum en direction de l'homme nu. Le javelot fendit l'air avec un sifflement grave et passa à quelques pouces de l'étrange nudiste avant de se planter dans la carcasse du cervidé.

Pila dorsum !!

Caïus jeta un regard exaspéré au lanceur qui avait pris l'initiative. Les soldats échangèrent des regards incrédules entre eux avant que le centurion primipile ne beugla une nouvelle fois l'ordre du Procurator. Les légionnaires s'éxécutèrent sans contester à voix haute, mais leurs moues dubitatives et méfiantes parlaient pour eux. Le Feles posa une main sur l'épaule du légionnaire devant lui, lui intimant l'ordre silencieux de le laisser passer. Pas à pas, Caïus s'extirpa des rangs et se retrouva devant ses hommes. Il leva son bras droit avant de donner un nouvel ordre.

Legio expedita !

Comme un seul homme, les soldats se mirent au garde à vous, même si leur regard continuaient de détailler la masse informe qui les toisait depuis les tribunes de pierre. Le Procurator défia du regard l'homme nu couvert de sang et de tripes et prit sur lui de ne pas lui cracher son dégoût au visage. Malgré toute cette mise en scène repoussante, les bosselés n'avaient pas montrés de volontés guerrières jusque là. Caïus posa une main sur le pommeau de son gladius qui battait contre sa cuisse avant de s'adresser à l'inconnu.

C'est toi le chef de ce village ?

Il tourna le regard un instant vers ses hommes avant de plonger à nouveau son regard dans celui de l'homme nu.

Il est aisé de prétendre m'avoir attendu lorsque je suis devant toi. Est-ce là les talents d'augures qu'on vous prête ?

Quelques petits rires s'élevèrent du rang. Il devait montrer à ses hommes qu'il ne craignait pas ces êtres tordus qui parasitaient la province de l'Empire. Même s'il faisait bonne figure, son estomac se tordait face à ses apparitions cauchemardesques. Seul le feu semblait être à même de purger cette vermine.
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MessageSujet: Re: Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé]   Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé] I_icon_minitimeVen 10 Juil - 13:29





Il m'était difficile de ne pas apprécier cet homme d'instinct, tout dans son comportement, dans sa gestuelle, sa façon d'être, me rappelait à moi-même : je le connaissais plus qu'il ne me connaîtrait jamais et nous possédions tout deux, plus de point communs qu'il ne l'admettrait jamais. Nombreux furent les Fàidh à côtoyer ses semblables durent les siècles qui s'étaient écoulés jusqu'à notre rencontre. Je possédais leurs mémoires, elles virevoltaient et rampaient en moi, bourdonnantes et rampantes à la limite de ma conscience. Il me suffisait de gratter la surface de mes songes, d'en invoquer à quelques sombres savoirs et de convoquer la clémence des Dieux pour que me soit offert un royaume d'antique de connaissances. En appeler à telle anamnèse n'était pas sans danger, nombreux furent les charlatans à s'en penser digne qui le regrettèrent ; en réalité, toutes autres âmes que la mienne serait vouée à une éternité de déchirement constante entre les temps à venir et les temps s'étant déjà déroulés.
J'avais mainte et mainte fois pratiquée la chose, ces transes étaient pour moi semblable à d'anciennes sentes forestière laissé à l'abandon qu'il m'était permis d'emprunter ; tel un abatteur, j'en défrichais les contours jusqu'à atteindre ma destination. Ainsi, il me vint la certitude que ce Procurator ci, était fait d'un bois bien différent, il n'était ni d'if, ni de pin, mais plutôt de chêne et de frêne.

C'est sans ciller qu'il me fallut accueillir le vent d'une javeline ruvienne, sous l'esgourde ; elle m'emporta presque le lob, me laissa une tension sourde dans le trou qui me servait de battant, mais ne me tira aucune surprise. On ne pouvait surprendre le Maître des Osselets, car il connaissait les secrets de la mort elle-même. J'avais aperçu la mienne et elle ne se déroulait ni aujourd'hui, ni en ces lieux. Affichant un faciès toujours aussi agréable à mes hôtes, je n'avais de mire que pour le dirigeant ruvien venant vers face à mes augures. Voici trois jours et trois nuits que je dormais dans le Vaisseaux de Walda, ce rituel remontait aux premiers âges du Vieux Peuple et ne se pratiquait qu'en de rares occasions. L'odeur de cadavre qui me collait au cuir embaumait mon air proche et me replongeait avec force dans des émois d'extase.
J'entendis sans écouter les rires des soldats qui rebondirent à la galéjade de leur meneur car cette faconde ne prenait racine que dans la dupe de l'instant ; l'homme ne pouvait perdre la face, moi je n'en possédais aucune.

« Je suis, Sachnasax, Celui-qui-hante-les-futaies, Fàidh et guide du peuple de ces bois, parmi les tiens on m'appelle le Dolmétique et je possède mille autres noms qui furent et qui viendront. Mes oracles me viennent d'ancien Dieux qui furent et qui sont sous ses troncs et il est peu avisé de douter d'eux en ces lieux Procurator. Nombreux sont les êtres cacochyme redoutant leurs messages, surtout quand ces derniers relatent la mort d'un Empereur survenue il y a peu. »

J'accrochais son regard, le terrifiant sourire qui dardait toujours mes traits ne fit que croître, déformant mes lipes, accentuant l'abîme qui me creusait le centre du visage. Avait-il compris que je savais tout ? Avait-il compris qu'il serait difficile de tout lui révéler sans risquer de s'en remettre à un étranger ? Les ruviens cesseraient bientôt de rire.
Il resterait le seul à s'esclaffer.

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MessageSujet: Re: Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé]   Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé] I_icon_minitimeMar 14 Juil - 11:04

La silhouette infâme poursuivait son avancée à la rencontre du Procurator qui le raillait pour montrer à ses vaillants légionnaires qu'il n'avait pas peur. Il était l'exemple qui inspirerait les soldats à ne pas faillir face à l'épouvante malaisante que suscitait le spectacle de ce conclave grotesque. La voix brisée suintant des lèvres tordues de l'apparition tordue.

Je suis, Sachnasax, Celui-qui-hante-les-futaies, Fàidh et guide du peuple de ces bois, parmi les tiens on m'appelle le Dolmétique et je possède mille autres noms qui furent et qui viendront. Mes oracles me viennent d'anciens Dieux qui furent et qui sont sous ses troncs et il est peu avisé de douter d'eux en ces lieux Procurator. Nombreux sont les êtres cacochymes redoutant leurs messages, surtout quand ces derniers relatent la mort d'un Empereur survenue il y a peu.

Les sourcils de Caïus se fronçèrent en entendant les paroles du soit-disant voyant. Il aurait volontiers changé le surnom de son interlocuteur pour "Celui-qui-pollue-sa-province". Une faible rumeur bruissa dans les rangs fébriles qui se serraient dans son dos. Les rires moqueurs s'étaient tus et des murmures concernés s'élevaient désormais. Le Feles déglutit en plantant son regard dans celui du Fàidh.

La mort d'un Empereur ? Est-ce là une énigme d'augure ?

Il fallait que cela en soit une. Les voyants aimaient formuler des phrases au sens multiples et parfois ils usaient de mots forts pour capter l'attention de leur auditoire mais il fallait faire une véritable introspection pour en saisir tout le sens. Un coup de cuivre naquit sur la langue du Procurator. Il se mit à penser à l'Imperator qu'on l'avait obligé à quitter, puis à Laelia qui aimait tant son oncle. Paetius n'était plus de prime jeunesse mais ses medicii lui prêtaient encore de nombreuses années de vie avant qu'il ne rejoigne le royaume de Kuo.

Il prit une grande inspiration pour se ressaisir. Le bossu était doué. En quelques mots, il venait de semer le trouble dans l'esprit du ruvien. L'ambiance morbide et sale jouait probablement en faveur de Sachnasax. Il reprit la parole en cherchant à dissiper les doutes qui commençaient à l'assasillir.

Précise tes dires, Pérégrin. Si tu penses que ta prophétie m'empêchera de mener ma mission à bien ... Tu te trompes lourdement. Ou bien est-ce une menace ?

Une nouvelle rumeur s'empara des légionnaires qui accompagnait Caïus. Lui aussi savait convaincre son auditoire et si le chef des habitants de Quenicum se montrait intimidant dans sa nudité, le Procurator se montrerait inspirant dans son armure. Il surenchérit.

Tes Dieux, s'ils sont si clairvoyants, t'ont sûrement appris les raisons de notre venue.

Sa main gauche se serrait sur le pommeau de son glaive sans qu'il ne s'en rende compte. Il ne pouvait se laisser distraire. Il devait purifier les bois et dissiper les légendes qui entouraient Quenicum et ses habitants barbares.
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MessageSujet: Re: Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé]   Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé] I_icon_minitimeMar 28 Juil - 7:59



« Ô Procurator ! Procurator ! Point menace, point tracasse, tu es ici sur terre d'amis, amis de ceux qui désirent te soulager d'une existence qui je le sais, se trouve ô combien alourdis des poids du devoir et du sachoir. Les raisons de ta venue, je le sais : elles sont pleines de fougue et de feu, de folie et de vœux, mais toi Procurator, connais tu réellement le vrai pourquoi de ta venue ? »

J'avais toujours apprécié m'entendre parler et l'effet que cela procurait à mes hôtes ; avaient-ils réellement le choix d'ourdir autres mots que la vérité quand ils bavassaient directement avec l'envoyé des Seigneurs de l'autre-monde ? Non. Étendant les bras en croix, paumes en direction du dessous, mon corps prenait quelques fameuses allures s'approchant autant du crucifié que de l'oiseau de bons augures. L'homme qui lui faisait face vivait dans un monde de pragmatisme têtu ou les coutumes et les croyances du Vieux Peuple n'avaient que peu d'importance. Il me fallait lui rappeler, il me fallait l'éclairer, car t'elle était mon devoir.

D'une voix d'outre-tombe, j'annonçais ces dires à la manière des hérauts proférant quelques nouvelles aux carrefours ombrageux d'un enchevêtrement de venelles :

« L'Imperator, Numerius Julius Paetius, est mort. Assassiné. Par quelques mains lestes aujourd'hui ensanglantées. Sa fin plongera Ruvia dans une nouvelle ère, une ère ou loups et corbeaux s'entretueront, une ère ou les fils jalouseront leurs pères et ou les pères répudierons leurs fils, une ère ou les mères maudiront leurs filles et ou les filles mépriseront leurs mères. Une ère de chaos.»

Mes mires sans paupières fixaient toujours le chef des ruviens, mon regard lui suggérait qu'ensemble maintenant, nous partagions un lourd secret. Ses hommes seraient t'ils aussi prompt à accepter l'annonce ? Seraient-ils assez fort ? J'en doutais et avec force, mais je réservais encore une surprise que la Sève elle-même m'avait susurré lors de l'amboste. Un cadeau qui aurait de quoi sidéré celui qui avait pénétré mes bois avec l'arrogance du conquérant et qui en ressortirais avec l'humilité du pénitent.

« Te voilà libre, de continuer à douter de mon funeste apophtegme Procurator, mais l'ignorer serait folie. L'existence à venir te réserver une faveur, une offrande qui, bien qu'aussi douce que le nectar, pourrait se transformer en un effroyable vinaigre. Car si les dieux m'ont montré la mort, ils m'ont aussi montré la vie. Vie qui ne connaît point sort qui l'attend, vie qui grandit dans une matrice presque vierge de celle que tu chéries. Vie que je connais aujourd'hui mieux que toi et que je serais te conter avant qu'elle ne naisse. Souhaites-tu savoir avec moi, Procurator ? »

Connaître sa réponse aussi je savais.  


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MessageSujet: Re: Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé]   Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé] I_icon_minitimeMar 28 Juil - 16:56

L'étrange augure biscornu étendit les bras de part et d'autre de son corps chétif et dévoila une dentition malade dans ce qui se voulait être un sourire.

Ô Procurator ! Procurator ! Point menace, point tracasse, tu es ici sur terre d'amis, amis de ceux qui désirent te soulager d'une existence qui je le sais, se trouve ô combien alourdis des poids du devoir et du sachoir. Les raisons de ta venue, je le sais : elles sont pleines de fougue et de feu, de folie et de vœux, mais toi Procurator, connais tu réellement le vrai pourquoi de ta venue ?

La gorge de Caïus s'asséchait et il eut du mal à déglutir. La fumée de ces saletés d'herbes le prenait au nez et à la gorge mais il s'effroça de rester stoïque et droit. Il grigna légèrement des sourcils en seul réponse aux interrogations du barbare qui poursuivait sa divination.

L'Imperator, Numerius Julius Paetius, est mort. Assassiné. Par quelques mains lestes aujourd'hui ensanglantées. Sa fin plongera Ruvia dans une nouvelle ère, une ère ou loups et corbeaux s'entretueront, une ère ou les fils jalouseront leurs pères et ou les pères répudierons leurs fils, une ère ou les mères maudiront leurs filles et ou les filles mépriseront leurs mères. Une ère de chaos.

Les entrailles du Feles se vrillèrent en son sein et les légionnaires échangèrent des bruissements de voix circonspects. Au contraire des augures qui se cachaient au coeur des temples, Sachnasax affirmait ses visions sans ambigüités, ni ambages. Il annonçait ni plus, ni moins que la mort de l'Empire de Ruvia au même titre que celle de l'Imperator Paetius. Un bref instant, il pensa à Laelia et à la douleur qui la saisirait si le prophète tordu disait vrai. Une telle nouvelle l'anéantirait purement et simplement. Elle aimait à rappeler à tous, Caïus y compris, qu'elle était la nièce favorite de Paetius et ce dernier lui avait fait la même confession avant d'arranger le mariage entre eux. Le Procurator jeta un regard par-dessus son épaule, sentant ses soldats s'agiter et prêts à faire rendre gorge au voyant qui proférait de telles paroles. Il leva la main par-dessus son épaule et le Primipile aboya un ordre qui ramena le calme parmi la soldatesque. Le vieil augure, lui, poursuivait ses prédictions.

Te voilà libre, de continuer à douter de mon funeste apophtegme Procurator, mais l'ignorer serait folie. L'existence à venir te réserver une faveur, une offrande qui, bien qu'aussi douce que le nectar, pourrait se transformer en un effroyable vinaigre. Car si les dieux m'ont montré la mort, ils m'ont aussi montré la vie. Vie qui ne connaît point sort qui l'attend, vie qui grandit dans une matrice presque vierge de celle que tu chéries. Vie que je connais aujourd'hui mieux que toi et que je serais te conter avant qu'elle ne naisse. Souhaites-tu savoir avec moi, Procurator ?

Une nouvelle fois, ses entrailles se retournèrent. Un goût de mercure, symbole de son impatience, naquit sur le bout de sa langue. Hedelma en était témoin, ils avaient priés avec ferveur la déesse pour qu'elle daigne leur accorder un fils, un héritier des Proterii qui perpétuerait ce nom prestigieux à travers le temps. Il ne pouvait se montrer trop envieux de connaître les visions de cet être des bois mais pourtant il brûlait d'envie de savoir. Il serra un peu plus la main autour de la garde de son glaive et il sentit une goutte de sueur rouler le long de sa colonne vertébrale pour gagner la raie de ses fesses. Il gardait une mine sévère et concernée mais dut changer d'appui et passer de sa jambe gauche à sa jambe droite pour éviter de trépigner comme un enfant qui attendait un cadeau ardemment désiré. Il devait garder la face et montrer à ses hommes que sa détermination n'avait pas flanché.

Je t'écoute, vieillard. Si tu penses que cela peut sauver ton village et tes ouailles, parle !

La menace était toujours présente et laissait supposé que son objectif demeurait le même. pourtant, petit à petit, son envie de brûler ses barbares s'estompait et laissait la place au doute. Et si les Dieux leur confiaient effectivement des visions ?
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MessageSujet: Re: Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé]   Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé] I_icon_minitimeMer 29 Juil - 7:34



L'impatiente avait gangréné mon prestigieux hôte comme une larve à bois attaquant une vieille souche, dévorant sa lignine aussi méthodiquement que rapidement. Rare était l'homme à savoir résister à l'appel de l'inconnu ; tous souhaitaient que leurs chemins soient éclairés aussi fortement que possible, car qui réussissait encore à se targuer des surprises de l'existence-ci ce n'était l'augure ? Et je n'étais pas n'importe quel devin de pacotille, non, j'étais le Maître des Osselets, l'Onagraba, Celui-qui-veille-depuis-la-nuit-des-temps, j'étais l'Oreille de Walda et sa Bouche ; à travers, mes dires, résonnaient les vérités d'un infini de génération.
Ces simagrées n'étaient que les fards d'un carcan,  les âmes les plus faibles avaient besoin pour subsister dans cette réalité ; les hommes étaient conçus pour disposer de règles régissant le fonctionnement de leurs raisonnements. Ils restaient aveugles dans la lumière, reclus dans les ténèbres. Comment pouvaient-ils, ne serait-ce qu'imaginer les trames se déroulant en dehors du Voile que j'avais mainte et mainte fois percée ? Cela dépassé toute convenance pour eux.
Afin de ménager le Procurator et sa troupe, dans l'atmosphère sombre, fumante et odorante de mon repaire, j'abrégeais enfin mon effet.

« Un Fils. Tu auras un fils Procurator ! »

À mes mots, résonna une avalanche de hurlements sortis d'une dizaine de gorges malade. Le Seanad réagissait à cette annonce comme d'un convenu accord, tous ces êtres mille fois bénis connaissaient la vérité des sacrifices qu'il m'avait fallu consentir pour annoncer telle nouvelle. Me délectant de leurs cris, j'élevais la tête vers les cieux, les bras toujours en croix et mon rire se joignit à leurs braillements caprins.
La Sève avait rendu son plus bel artifice.
Quand ils se turent, je me tus avec eux. Sans plus de mots, les Difformes rampèrent en dehors du cercle, laissant leurs encensoirs brûlants. Leurs gestes lents ne trahissaient aucune agressivités, ressemblant plus à une nuée d'escargots souffreteux qu'à une cohorte en replis ; ils regagnèrent les ombres et leur foyer, me laissant seul avec les ruviens.

« Celui qui te précède, arrive. Dans la première quinzaine de Secundo Seminare comme vous le nommez, ce mois sera celui de ta descendance, de ton héritage, Procurator. »

D'un pas lent, à mon tour, je me dirigeai à nouveau au centre de la pièce et tourna autour de la dépouille de l'élaphe qui y gisait toujours. Le sang dégoulinait toujours de mon corps, laissant dans mon sillage une traînée écarlate. Pliant de la guibe, je commençais à caresser la fourrure morte comme du crâne d'un enfant.

« Les trames sont nombreuses, les chemins tortueux et les nuages qui approchent, nimbés d'obscurité. Nombreux seront les morts, froids seront les cœurs de ceux ne décelant point quels mensonges sont caché, quand le soleil et la lune sont couchés... Tournant brusquement du chef en direction du ruvien, un nouveau sourire décharné me perça la trogne... Je te révélerai les sentes cachés, quand poindront ces jours troublés. »

J'avais partagé ses mots sur le ton de la confidence, l'œil injecté de sang.

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MessageSujet: Re: Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé]   Le furoncle d'Oncmelia (pv Sachnasax) [Terminé] I_icon_minitimeLun 3 Aoû - 16:38

Un Fils. Tu auras un fils Procurator ! Celui qui te précède, arrive. Dans la première quinzaine de Secundo Seminare comme vous le nommez, ce mois sera celui de ta descendance, de ton héritage, Procurator.

Son coeur faillit bondir hors de sa poitrine. Tant d'espoirs, tant de prières à Hedelma et à tous les pensionnaires des Palais Célestes pour que Laelia soit porteuse de son héritier. L'assemblée de bossu et de boiteux s'était mis à cancanner à l'unisson, poussant des cris et des hululements étranges et hypnotiques, aussitôt imité par l'augure nu et sanguinolent. Le Procurator sentit l'agitation dans les rangs de ses légionnaires mais le Primus Pilus savait tenir ses hommes et aucun geste malheureux ne fut à déplorer tandis que les êtres biscornus se retiraient lentement dans les ombres de la ruine. Après ce concert de hurlements, Sachnasax restait seul face aux ruviens et au jugement du Feles. Il s'approcha de la dépouille de cerf avant de la caresser paisiblement et de relver son visage immonde vers le Procurator.

Les trames sont nombreuses, les chemins tortueux et les nuages qui approchent, nimbés d'obscurité. Nombreux seront les morts, froids seront les cœurs de ceux ne décelant point quels mensonges sont caché, quand le soleil et la lune sont couchés... Je te révélerai les sentes cachés, quand poindront ces jours troublés.

Caïus avala sa salive difficielement. La fumée qui emplissait le dôme lugubre l'avait transformé en une sorte de pâte visqueuse qui s'accrochait à sa gorge au lieu d'y couler sans encombres. Les légionnaires restaient silencieux mais il pouvait sentir et entendre leur inconfort sous la forme de cliquetis métalliques qui trahissaient des changements de positions incessants chez les soldats. Un mot, un seul et cet endroit et ce cloporte nu étaient passés par le feu. Après tout, c'était la raison qui les avaient poussés si loin sous les futaies de Quenicum. Pourtant, l'augure avait donné des prédictions précises et qui influeraient sur la vie de chaque habitant d'Oncmélie, à commencer par lui-même. Il ne pouvait se résoudre à prendre le risque de massacrer un peuple qui recevaient les secrets des Dieux, aussi repoussants et maladifs soient-ils. Il toussa légèrement, s'éclaircit la voix et chassa les quelques gênes qui dansaient autour de ses cordes vocales. Il devait prendre une décision.

Avant de me révéler quoique ce soit, avant que ces "jours troublés" arrivent ... Je veux voir si tu es vraiment un messager des Dieux.

Le Procurator releva le menton et fit un pas en avant, continuant de montrer sa détermination à ses hommes, agissant comme l'exemple qu'il devait leur donner.

Si tu dis vrai, tout ce que tu viens d'annoncer sera vérifié d'ici un mois. Ce sera ce mois qui déterminera ton sort et celui de tes ouailles, devin. Soit tes prédictions sont justes et j'envisagerai de te laisser en paix, soit tu te trompes ...

Il croisa le regard du vieil homme, s'assurant qu'il lise dans les prunelles sombres du ruvien toute la pesanteur des mots qui suivrait.

... Et tu auras condamner ta tribu à une mort aussi rapide que douloureuse. Et je m'assurerai personnellement que tu vois chacun de tes camarades mourrir avant de t'ôter la vie.

Quelques grognements appréciateurs fusèrent depuis les rangs de la première cohorte mais ils s'évanouirent en quelques instants après un regard réprobateur du centurion primipile. Les sourcils froncés et les lèvres pincées, Caïus s'approcha un peu plus de la carcasse nauséabonde prêt de laquelle le devin s'était accroupi. Protero se pencha vers lui et leva l'index devant son visage.

Un mois de sursis. J'espère pour toi que les Dieux ne t'ont pas mentis.
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