Marcus Cartae [Corrections terminées]

   

   MARCUS CARTAE
 

Nom/Prénom : Marcus Cartae
Âge/ Date de naissance : 24 ans, Prima Nix 375
Sexe : masculin
Faction : Oncmelia Minor
Liens notables : aucun
Fonction : négociant

Personnage

POSSESSIONS :

Marcus laissa sa charrette attelée d'un beau cheval blanc dans la cour de l'auberge. Elle contenait "toute sa vie" comme il le disait. Il s'agissait en effet de toutes ses possessions : un sac avec quelques vêtements, un coffre avec quelques effets personnels et sa dague, et des marchandises : quatre tapis d'un tapissier de Telioprate, une quinzaine de robes et de toges d'une couturière de Valtaïa et des caisses contenant des produits plus petits : perles, bijoux d'un bijoutier d'Edelmia, clous, marteaux, couteaux et quelques armes de Delgica (une province voisine).

APPARENCE :

Marcus entra dans l'auberge de sa démarche légère et tranquille. Il était vêtu de son long mantel de toile brunâtre ouvert qui volait derrière lui comme une cape héroïque. Il portait des bottes de cuir, un pantalon écru et une chemise noire. Il arborait une barbe fort bien taillée, noire comme sa chevelure peignée avec soin. Il n'était pas très grand - 1m65 il me semble - avait une carrure relativement svelte et ce n'était finalement que sa posture droite et son regard d'acier qui pouvait le rendre un peu impressionnant. Il n'était guère musclé comparé aux légionnaires qu'on pouvait trouver dans cette auberge.

Il s'installa justement, au comptoir, à côté de l'un d'entre eux. Celui-ci le dévisagea. "Se connait-on ?" semblait-il demander ? Les fines lèvres de Marcus restèrent immobiles et ses yeux gris-bleu fixèrent ceux de son voisin d'un soir. Ce dernier baissa les yeux sur l'étrange tâche noire sur le cou de l'étranger avant de détourner le regard en lâchant un "pfff" de dépit.

Alors seulement, Marcus prit la parole.

- Désolé d'pas être à ton goût mon gars... En même temps, ça tombe bien, t'es pas mon genre non plus !

Le militaire se retourna d'un coup. Il avait les sourcils froncés et le regard mauvais. L'étranger se foutait-il de sa gueule avec sa voix traînante, nonchalante ? Il lui décocha une droite au menton qui mit le négociant KO. Lorsque ce dernier se réveilla, il était dans une chambre de l'auberge, un linge humide sur la tête et un onguent avait été visiblement appliquée sur sa barbe au niveau de son douloureux menton.

PERSONNALITE :

Lorsque le pauvre Marcus se réveilla, il était dans une chambre de l'auberge, un linge humide sur la tête, et un onguent avait visiblement été appliquée sur sa barbe au niveau de son douloureux menton. Il se dit :

Quel connard ce type ! Je sais bien que je suis un peu vantard et un peu cherche-merde... mais quand même, j'l'avais pas agressé ! Je suis bien incapable d'attaquer qui qu'ce soit. J'suis pas méchant. Bizarre. J'ai p't'être pas assez réfléchi, ça m'arrive souvent ça, par contre. Enfin, j'me remettrais. Comme d'habitude. Les emmerdes n'ont pas de prise sur moi ! Je voyage, j'oublie les soucis. C'qui compte, c'est d'avancer. Tiens j'me demande qui est donc la bonne âme qui m'a amené jusqu'ici et qui m'a soigné. Simple curiosité...

Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvrit et une jeune femme entra. Une serveuse, à en croire sa tenue. Marcus l'étudia du regard. Il aimait faire ça. Il aimait deviner ce qu'étaient les gens en étudiant leur physique. Il ne gagnait pas à tous les coups, mais ça l'amusait. Il était joueur...

- Laissez-moi devinez : vous êtes tombée en pâmoison devant le beau jeune homme tombé sous les coups de la brute. Vous m'avez traîné jusqu'ici, à l'abri des coups du vilain, vous m'avez... non, vous êtes trop frêle. Vous avez demandé à votre patron de vous aider, il a accepté - comme moi il ne peut rien vous refuser - et une fois ici, vous m'avez passé ce linge sur la tête et un onguent sur... la barbe. Merci, elle sera plus belle encore !

Il avait un certain humour le bougre de jeune homme et son petit monologue avait fait rire la serveuse.

- Puis vous m'avez embrassé et êtes retournée à votre travail. Merci pour votre aide et vos attentions. J'aime qu'on s'occupe de moi !
- Vous avez raison... sur presque tout. C'est mon patron qui vous a amené ici... et qui m'a demandé d'aller voir si vous étiez en vie ! J'ai amené le linge humide. L'onguent, je l'ai toujours sur moi. Je suis si maladroite... Et je ne vous ai pas embrassé... Je suis fiancée, voyez-vous ?
- C'est bien ma veine...
- Mais... dites-moi, qu'est-ce que vous avez dit à Lucius pour qu'il vous agresse comme ça ?
- Oh pas grand chose... Je me souviens plus bien d'ailleurs (je n'ai pas bonne mémoire). Je crois que j'ai dû lui dire qu'il ne me semblait guère fortiche ! Je suis franc, que voulez-vous ?
- Et suicidaire !
- Parfois... et qu'il devait être un piètre aventurier.
- Vous y connaissez quelque chose en aventure, vous ?
- Evidemment !
- Ah ? Et c'est quoi votre dernière aventure ?

HISTOIRE

Marcus sourit à la serveuse.

- Je vais vous raconter...

La jeune femme s'installa sur le lit, à côté du voyageur.

- Alors voilà, j'étais sur la route, comme toujours. Parce que je suis négociant. J'achète dans une ville des choses assez rares, comme ça je les revends plus cher lorsque, après un long voyage, j'arrive dans un endroit où on trouve pas ces choses. Bref, là j'étais entre Edelmia et ici. C'était avant-hier. Et après un virage... une bande de brigands me bloque la route. Enfin... croit pouvoir me bloquer la route ! Je donne un bon coup de fouet à Celer (mon cheval) se mette au galop. Ça balance un peu sur la charrette mais j'ai l'habitude. Je tiens bien les rênes et ça passe, le cheval traverse le barrage ! Je regarde derrière, les brigands pestent ! On a gagné ! Je fais ralentir l'allure à Celer et après un virage, je l'arrête pour qu'il reprenne son souffle, le pauvre. Seulement, au bout d'un moment, je le sens nerveux. Je descends pour lui chuchoter quelques mots doux à l'oreille, mais j'ai tout faux. Il se met à hennir. Hé ! Vous connaissez le sixième sens des chevaux ? Je regarde autour de nous... et qui je vois, marchant derrière les buissons le long de la voie ? Les brigands ! Ils remontent sur la route et nous foncent dessus ! J'ai à peine le temps de sauter sur le banc de la charrette que, de peur, Celer a déjà reprit son plus beau galop pour échapper à ces salauds ! Je m'accroche comme je peux aux rênes pour pas me casser la gueule et on leur échappe... enfin ! Et pour de bon cette fois !
- Et bien ! Quelle histoire ! Vous avez eu chaud...
- Et ouais, c'est comme ça ma jolie.
- Et... ça arrive souvent ce genre... d'aventures ?
- Assez, ouais, la route sont pas très sûres ces temps-ci... et souvent par ici, bizarrement.
- Mais... alors, pourquoi venir par là ?
- Et bien, figurez-vous que je suis originaire d'ici, de Valtaïa, et c'est donc ici que j'ai fait mes premières affaires. Je connais bien les artisans. Alors ils me font des prix. Et je pars de là, et je vais en direction de Telioprate et je passe par tous ces petits villages où je commence mes ventes (auprès d'artisans principalement mais aussi sur les marchés directement). J'achète aussi certains produits, et je continue vers Telioprate puis à la capitale. C'est dans ces deux grandes villes que je fais le plus d'affaires. Mais il m'arrive de me rendre aussi, à partir de là, en Delgica. Je vais parfois dans les terres barbares, aussi, on y trouve des choses rares...
- Ah bon ? quel genre de choses ?
- Des armes, des pierres précieuses, ce genre de choses...
- Et... comment avez-vous décidez de... faire ce métier. Je veux dire, tout le temps sur la route... vous ne pouvez rien construire...
- Et bien mon père était joaillier. J'étais fils unique. Mon père, évidemment, me destinait à prendre sa succession. Il me faisait venir dans son atelier. Je l'aidais, il m'apprenait des choses. J'aimais bien ça, étant petit. Mais en grandissant, quelque chose d'autre m'a beaucoup attiré. Un homme qui s'appelait Caïus Fadalus, un ami de mon père, et... - vous vous en doutez - négociant, venait souvent à la joaillerie. C'était un homme très charismatique, un beau parleur. Il achetait certains de ses bijoux à mon père et il racontait comment il les revendait aux grands de ce monde, l'empereur, sa cour, les sénateurs... J'attendais toujours sa venue. Il vivait aussi des aventures, comme celle qui m'est arrivé, là, mais, racontées par lui, c'était autre chose ! Je crois qu'il mentait un peu, qu'il exagérait disons, mais je devais avoir huit ou neuf ans, et j'étais facilement impressionnable. Alors je buvais ses paroles ! Dès qu'il arrivait, je lui réclamais qu'il me raconte ses dernières aventures. Les affaires de mon père marchaient bien. Il a embauché un premier puis un second joaillier pour l'épauler. Quand j'ai eu douze ou treize ans, j'ai demandé à mon père d'accompagner Caïus pour l'une de ses tournées. Mon père a accepté. Je pense qu'il était heureux de m'offrir ce "cadeau". Caïus m'a donc emmené avec lui pour une petite tournée. Et j'ai adoré ce voyage, ces rencontres qu'on faisait, ces découvertes quotidiennes. Alors, quand je suis rentré, j'ai dit à mes parents que c'était ce que je voulais faire. J'ai évidemment senti de la déception dans les yeux mon père... et de la peur dans ceux de ma mère. Mais ils ont dû se dire que je changerais sûrement d'avis avec le temps.

Marcus s'arrêta un instant. La serveuse avait l'air d'attendre la suite. Alors il continua.

- Mais j'ai continué de demander à Caïus de l'accompagner. Et ça n'le dérangeait pas. Mes parents s'habituaient, je crois, à me voir prendre ce rôle. Les tournées, les routes, les marchandages, les négociations, j'apprenais tout, j'aimais tout ! Je devais parfois me cacher sous les grandes toiles de jute au fond de la charrette lorsqu'il y avait du danger... mais je n'avais pas peur. J'avais la certitude que mon "maître" nous sortirait de là. Et ça a toujours été le cas !
- Vous avez eu de la chance.
- Possible. C'était un homme fort. Armé. Il semblait ne rien craindre. Et puis, quand j'ai eu quinze ou seize ans, j'ai pu l'aider à défendre sa marchandise. Il m'a offert cette dague ! Et m'a appris à m'en servir !
- Et du coup, vous avez acheté une carriole et deux chevaux et vous avez monté votre affaire ?
- C'est pas tout à fait comme ça que ça s'est passé. C'était un peu plus... compliqué. Bien que très riche, mon père ne voulait pas vraiment m'aider au départ. Il estime qu'un homme doit pouvoir vivre de son travail, sans aide aucune. Il ne voulait pas m'aider pour me lancer dans ce métier. Alors ça a été l'une de mes plus difficiles négociations ! Réussir à le convaincre que je lui rembourserais l'argent qu'il me prêterait. Je dois remercier ma mère pour m'avoir aidé dans cette difficile tâche. Mais je crois que mon père voulait surtout mesurer ma motivation ! Et ce n'est qu'au bout de trois ou quatre mois de discussions, de débats et de tractations qu'il a daigné me prêter l'argent nécessaire pour acheter ma charrette, mon cheval et, surtout les premières marchandises.
- Ah !
- Comme vous dites ! Et, comme c'est un homme gentil - au fond - au moment du premier "au revoir" il a glissé dans ma main quelques magnifiques bijoux de son atelier...
- Oh !
- Oui, tout à fait ! Mais, vous savez, c'est surtout ma mère qui m'a fait pleurer : "soit prudent, reviens souvent" et toutes ces sortes de choses...
- Une vraie maman...
- Ah ben ça... Je suis son seul petit, après tout. Normal qu'elle veuille le protéger. Je crois qu'elle a toujours voulu plus d'enfants. Je ne sais pas pourquoi elle n'a eu que moi... Mes parents ne m'en ont jamais parlé.
- Au moins avez-vous pu échapper au service militaire.
- A qui le dites-vous !

Les deux jeunes gens se sourirent.

- Voilà, vous connaissez toute ma vie ! Ça fait maintenant cinq ans que je suis sur les routes... et j'aime ça !
- Tant mieux... Je dois vous laisser. N'hésitez pas à revenir la prochaine fois que vous revenez à Valtaïa, je pourrais vous conter mon histoire si ça vous intéresse.
- Avec plaisir ! Au fait, je m'appelle Marcus, puis-je connaître votre prénom ?
- Claudia.
- Alors, à bientôt, Claudia !

La serveuse fila et Marcus se demanda comment allaient ses parents. Ce soir, il irait les voir. Ils seraient heureux de le revoir, comme à chaque fois. Cela lui ferait plaisir à lui, également... même s'il eut aisément avoué, que de la compagnie de ses parents, il n'aimait point abuser...