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 Journal d'Harmonia Alexandria Iustia

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Harmonia Iustia

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Harmonia Iustia

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MessageSujet: Journal d'Harmonia Alexandria Iustia   Journal d'Harmonia Alexandria Iustia I_icon_minitimeMer 29 Avr - 12:01

Liens notables :

Veuve de l'édile Lucianus Iustius Primus, mort l'année de sa fonction en 397.
Son père Honorius Alexandrius Falco, centurion réputé, actuellement en mission dans les frontières, pour protéger Oncmelia. (PNJ pour l'instant, le staff jugera si on peut en faire un prédéfini). Son frère, Marius Alexandrius Falco, tué dans une escarmouche avec des barbares.
Son fils de cinq ans, Lucianus Iustius Minor (le jeune). (Si quelqu'un a envie de jouer un enfant de cinq ans, ne vous gênez pas ! ^^). Il est né le troisième jour de Primo Fructus 993. C'est un enfant vif et intelligent pour son âge, qui adore les gâteaux aux amandes.
Cornélia Iustia Cassia, sa belle-soeur, mariée à l'avocat Primus Cassius Murena. Une nièce, Lluvia Cassia, de neuf ans. Harmonia apprécie Cornelia, mais se méfie de l'intriguant Primus.
Aerona : Jeune fille de seize ans, esclave d'Harmonia. Et également, ce dont peu de gens se doutent... Ses yeux et ses oreilles ! En effet, l'adolescente, qui chapardait et mendiait dans la rue enfant, sait faire preuve d'une redoutable discrétion et n'a pas sa pareille pour rapporter des informations à sa maîtresse, envers qui elle est très loyale. NB : Promis, je n'abuserai pas de ce petit avantage (que je n'utiliserai qu'avec l'accord du joueur que je souhaite épier).
Aulus Cassius Florus : Patricien de cinquante ans oisif et poéte, ayant accumulé beaucoup de rentes grâce aux mécénats. Une de ses épopées est renommée dans l'empire. Il a eu des différents avec le défunt imperator et a pris une retraite paisible en Edelmia. Il se mêle peu de politique. Ami de Lucianus, il veille aujourd'hui sur Harmonia à la manière d'un père et si elle devait avoir besoin d'aide, l'appuiera sûrement. Il a cependant gardé une réputation de fauteur de troubles, mais son intégrité est reconnu de ceux qui le connaissent.
Les Silii : Attia, Marcellius et leur fils Octavius. Attia Sillia est une bonne amie d'Harmonia et une intriguante de première dont l'époux est ancien questeur et banquier de la cité. Harmonia pense d'eux qu'ils compensent leur manque de classe par la richesse. Mais elle veille à bien ménager la matrone Sillia, car celle-ci a suffisament d'influence pour démolir la réputation de quiconque lui déplaît dans la cité.


PJ :

Caecillia Lubania: Amie... ou en tout cas, elle fait bien semblant...
Marius Tullius Barbatus: Relation ambigüe. Ils sont attirés (sexuellement du moins) l'un par l'autre, mais les circonstances pourraient vite faire d'eux des ennemis. En effet, il semble que la famille Tullius ait joué un rôle dans la mort de Lucianus Primus.
Titus Sevinius Merula: Elle avait un faible pour lui, mais à l'heure actuelle, ne ressent plus pour lui que mépris. En effet, Titus a très mal parlé de son fils et la jeune veuve ne saurait donner son coeur à un homme qui n'aurait pas d'affection pour Lucianus Minor.
Ulvar: Esclave d'Harmonia, d'une tribu inconnue.Commis de cuisine et aussi habile guérisseur, ce qui est connu seulement d'Aerona et d'Harmonia. Il est également habile à seconder la nounou de Lucianus. En dépit de ce statut de marchandise humaine qui ne devrait lui valoir que de la bienveillance mêlée de condescendance, Harmonia ne peut s'empêcher d'apprécier la bonté sincère qu'il manifeste envers les êtres humains autour de lui. Il semble même qu'elle commence à ressentir des émotions troublantes en sa présence. La barrière formée par les conventions et les convictions ruviennes si profondément ancrées pourrait-elle finir par céder et la conduire à se laisser aller à une passion que tout interdit ?
Laelia Protera: A peine rencontrée. S'il est bien une personne qu'Harmonia peine vraiment à supporter, c'est l'épouse du procurator. En effet, cette dernière s'est permise de lui manquer de respect en sa propre demeure, et la jeune veuve a bien dû laisser couler. Mais lorsqu'on est dans la situation d'Harmonia, on apprend à ronger son frein, et Laelia est la femme la plus puissante d'Oncmelie mineure. Harmonia espère donc encore amener leur entente sur un terrain plus propice à l'alliance qu'à l'hostilité, même si sa fierté n'en sort pas indemne.


RP en cours :

Aucun.  Crying or Very sad

RP terminés :

Tendre la main [Laelia]

Ayant appris grâce aux espions qu'elle envoie du côté de son beau-frère curiate que Primo Scinicius Scorpa est devenu un opposant du Procurator et que celui-ci a fait voter une motion qui lui permettrait de remillitariser la région, Harmonia comprend qu'il est temps de choisir un camp pour l'avenir de Lucianus. Elle décide donc d'inviter le procurator et sa femme à dîner. Laelia vient seule et se permet de l'humilier. La veuve de l'ancien édile se jure alors de donner un jour une leçon à cette garce... Mais uniquement lorsque l'avenir de Lucianus sera assuré.

Une soirée au théâtre

Deux jours après la nouvelle funeste du décès de l'Imperator, Harmonia Iustia se rend au théâtre dans l'espoir d'oublier un peu ses inquiétudes à propos de son père. Elle y retrouve le questeur Marius Tullius Barbatus ainsi que la veuve Caecillia Lubania. Si au début, il ne semble s'agir que d'un événément mondain comme les autres, un rebondissement inattendu vient pimenter la soirée : l'un des acteurs meurt sur scène empoisonné ! Règlement de compte d'un comédien jaloux ? Pas sûr : l'affaire pourrait bien être liée à un sombre complot politique...

Confessions nocturnes

Tit', assieds-toi, faut qu'jte parle... J'ai passé la journée dans l'noiiiiiiiiiiir ! Tit' je le sais, je le sens, j'en suis sûre, on veut me buter ! XD

Pardon.

Le vrai résumé : Notre patricien gaffeur préféré, Titus Sevinius Merula, a laissé entendre... ahem, en fait, a un peu crié sur tous les toits qu'il savait quelque chose sur le meurtre de notre honorable défunt mari Lucianus Iustius Primus. Harmonia le rencontre donc à la nuit tombée pour en savoir plus avant que cet imbécile ne soit retrouvé égorgé dans les thermes, par exemple. Que nous réserve la suite de ce rp ? Et chronologiquement, en plus, il y a de bonnes chances pour qu'on ait toujours un empoisonneur en série dans la nature...

Un bon bain et tout ira bien... ou pas. A l'occasion d'une baignade dans les thermes, Harmonia rencontre le Procurator Caïus Protero Feles. Leur entente reste sur du bonjour bonsoir, l'arrogant patricien venu de la capitale ignorant visiblement qu'il risque d'avoir besoin d'alliés ! Les événements à venir l'amèneront-ils à se souvenir de la promesse de la veuve de lui ouvrir la porte de sa domus en cas de besoin ?

In vino veritas est... In vino venenum est...Harmonia reçoit la visite courtoise de Marius Tullius Barbatus, questeur de son état. Entre séduction, méfiance et dégustation de vin, la jeune veuve avance doucement ses pions. Qu'en est-il de la responsabilité de Rufius Tellius Usurius dans le décès de l'ancien édile Iustius ? Cette question trouvera peut-être prochainement sa réponse...

La chèvre de Bassium: Harmonia fait une rencontre fracassante en ville : Celle du fils du censeur Galba, Titus Sevinius Merula. Le coureur de jupons et la veuve de l'édile semblent avoir quelques affinités malgré tout... Intrigue amoureuse en vue ?



Le rythme de réponses sera minimum de deux par semaine


Dernière édition par Harmonia Iustia le Mar 13 Avr - 8:51, édité 16 fois
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MessageSujet: Re: Journal d'Harmonia Alexandria Iustia   Journal d'Harmonia Alexandria Iustia I_icon_minitimeLun 26 Oct - 14:54

Lucianus, mon aimé,

Me voici revenue du domaine viticole où j'ai passé plusieurs jours.
Cela fait deux saisons que tu nous as quittés.
Deux saisons.
Deux saisons de douleur.
Deux saisons de froid, lorsque je m'éveille dans le lit et que tu n'es point là.
Deux saisons depuis ce jour, cet horrible jour.
Dire que nous étions si heureux, si guilleret, en rentrant ce soir-là de cette cena... Je me souviens que j'étais un peu pompette et que tu riais allègrement en redressant sur mes épaules ma stola qui menaçait de tomber, tout en me sussurant les choses que tu promettais de me faire lorsque nous serions seuls tous les deux...
Et cette aube qui hante mes cauchemars, toi qui te réveilles en te tenant l'estomac, crachant ton sang, comprenant ta fin.
Tes yeux clairs qui me fixèrent une dernière fois et tes dernières paroles.

"Ne me pleure pas, ô, Harmonia, car ton désarroi fera la joie de ceux qui ont voulu nous détruire. Ne me pleure pas, car Lucianus Minor aura besoin de la force d'une mère, puisque voilà qu'il va être privé de son père... Ne me pleure pas, mais implore le secours des dieux contre les malfaisants. Ne me pleure pas, mais si l'occasion se présente, alors venge-moi !"

Ta main chaude caressant ma joue avant de retomber, alors que ton regard couleur ciel se voilait. Ne pas pleurer, m'avais-tu ordonné. Comment pouvais-je seulement m'en empêcher ? Comment pouvais-tu seulement croire que je résisterais à telle affliction ?
Jamais, au grand jamais, je n'aurais cru possible d'endurer une telle douleur.
Ma gorge était si serrée que je craignis d'étouffer alors que mes yeux s'embuaient et que j'avais envie de hurler, de hurler jusqu'à en perdre la voix. Ma poitrine me semblait oppressée et j'eus l'impression qu'une lame s'enfonçait dans mon ventre. Mes poignets me brûlaient.
Une fureur noire emplit mes veines. Comment avaient-ils osé ? Qui donc avait ainsi comploté pour m'arracher mon amour ?

Ils le paieront. Ils le paieront, mon coeur, je te le promets. Je n'aurai pas de repos avant de les avoir démasqués.
Lucianus Minor, notre petit... Il grandit tellement vite et Murena ne cesse de nous poursuivre de sa haine. Je suis sûre qu'il sait qui a pu faire le coup.
Je n'abandonnerai pas, mon amour. Je n'abandonnerai pas avant d'être certaine que notre fils grandira en sûreté, et avant d'avoir le sang de ceux qui ont déchiré notre famille. Les êtres abjects qui t'ont arraché à moi.
J'ai suivi tes derniers voeux et nul n'imagine les larmes qui roulent sur mes joues alors que je laisse mon regard vagabonder pour contempler l'aube. Nul n'imagine à quel point tu me manques encore et toujours. Nul n'imagine à quel point mon coeur est brisé.
Nul n'imagine à quel point j'ai pu t'aimer et à jamais ne cesserai de t'aimer...
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MessageSujet: Re: Journal d'Harmonia Alexandria Iustia   Journal d'Harmonia Alexandria Iustia I_icon_minitimeMar 3 Nov - 15:04

Annexe : Les pensées secrètes d'Ulvar (peut-être à utiliser s'il devient un prédef').

Journal d'Harmonia Alexandria Iustia Ulvar10


Je n'ai jamais oublié les cris, les hurlements, le sang, alors qu'ils m'enlevaient.
Je n'ai jamais oublié le cri de ma mère éventrée, le sang qui jaillissait du cadavre de ma petite soeur, les cordes qui me brûlaient les poignets alors que le légionnaire m'obligeait à le suivre, attaché à son cheval. Les morsures brûlantes du fouet, le travail sous un soleil de plomb, avant que je ne sois revendu suite au décès de ce fumier "d'architecte".
Oh, par les dieux, combien j'ai haï les ruviens.
Combien j'ai rongé mon frein, supplié pour qu'on me libère. Combien je me suis langui de ma tribu décimée, combien ai-je imploré pour la mort de mes bourreaux. J'ai bien cru que la haine finirait par consumer mes tripes, alors que je rêvais de les envoyer tous rejoindre l'enfer, quitte à trahir les principes de pacifisme et de respect de la vie qui m'avaient été enseignés.
Et un jour, je la vis.
Elle s'arrêta devant notre étalage et s'adressa au marchand d'esclave. Je l'entendis dire qu'elle cherchait un nouveau commis de cuisine, mais mon attention fut surtout attirée par le petit garçon qu'elle tenait par la main.
Le garçonnet blond me contempla de ses yeux gris d'eau. Comment détester une telle innocence ?
Puis je reportais mon attention sur la mère et ce fut un nouveau coup de poignard dans mon coeur.
Des yeux d'un gris profond, orné de tâches bleutés. La couleur d'un ciel d'orage, ou d'une rivière tranquille ? Mais ce qui me frappe le plus fut l'ombre qui voilait cette clarté. Je compris que je ne pouvais m'empêcher d'éprouver de la compassion pour elle.
Car cette ombre trahissait une grande tristesse, que la jeune femme s'efforçait de dissimuler.
Le regard typique d'une personne à qui l'on a enlevé brutalement un être cher.
Comment la haïr ?

- Je crois que j'ai quelque chose qui va te plaire, matrona. Regarde Ulvar. Il a des compétences médicinales excellente. Son premier propriétaire le faisait travailler à la carrière, mais j'ai vite compris que ça serait du gâchis. C'est un être intelligent.

Je vis la femme me regarder avec un intérêt redoublé :

- Des compétences médicinale, me dis-tu ? Connaîtrait-il les plantes qui guérissent ?
- Incontestablement.
- Laisse-m'en juge.

Elle s'approcha de moi et je vis qu'elle portait quelques flacons dans une besace. Elle m'en tendit un après l'avoir débouché :

- Sens-le. De quoi s'agit-il ?
- C'est de la teinture de passiflore, Domina, répondis-je respectueusement après avoir obéi.
- Et à quoi l'utilise-t-on ?
- C'est un bon anti-douleur et un excellent somnifère. Il ne faut cependant pas en abuser, car il peut plonger dans une torpeur qui mène à la mort.
- Et dans ce flacon-ci ?

Je reniflai prudemment le deuxième et de nouveau, reconnus l'odeur douceâtre de la plante.

- De l'infusion d'ortie, domina.
- Et dans quelles circonstances l'utiliserais-tu ?

J'hésitai à répondre. Je savais qu'il fallait répondre poliment aux dames et je ne pus m'empêcher de résoudre.

- Je... la recommanderais à domina, si... si...
- Si...
- Je la recommanderais à Domina si elle avait des difficultés à... Je dois vraiment le dire ???

Je vis les prunelles grises s'illuminer d'une brusque lueur d'espièglerie :

- Dis-le donc ?
- Je la recommanderais si Domina ressentait des douleurs en pissant, finis-je par lâcher, baissant les yeux, m'attendant à être fouetté. L'... l'essence d'ortie purifie les eaux du corps.
- Je crois que le terme que tu cherchais est "uriner", dit la dame d'un ton malicieux en me tapotant la joue. N'aie crainte, on veillera à améliorer ton langage. Il te suffira juste de lire quelques textes supplémentaires pour cela. Maintenant, un dernier test. Qu'est-ce donc que ceci ?

Elle me tendit un petit pot contenant visiblement une poudre.
L'odeur âcre de celle-ci me frappa instantanément les narines et une violente nausée manqua de me parcourir, car je ne m'attendais pas à cela.

- C'est de l'aconit, domina, soufflai-je. A manipuler avec beaucoup de précautions ! Une dose comme celle que tu tiens pourrait tuer trois hommes !
- ...et une pincée diluée peut soulager de grandes douleurs, poursuivit la jeune femme avec un ton décontracté. Je suis au courant, Ulvar. Il a fallu allonger la monnaie pour que l'apothicaire me confie ce pot...

Puis elle se tourna vers l'homme qui détenait ma liberté :

- Très bien. Je l'achète. Ton prix sera le mien.
- Tiens donc ? Tu ne vas point négocier ? demanda le marchand d'un ton narquois.
- Combien ? se contenta-t-elle de répéter.


D'emblée, je sus que les dieux s'étaient montrés cléments en me faisant rencontrer Harmonia Iustia. Elle se montra bienveillante. Trois repas par jour à la cuisine avec les autres esclaves de la maisonnée, et un couchage bien plus confortable que ce que j'avais eu par le passé. Voire même de temps une pièce ou deux. Diverses taches me furent incombées, notamment soutenir l'intendant ou aller faire les courses avec Aerona. Cela fut moins ennuyeux que je m'y attendais et accompagner de temps en temps la domina et son fils au théâtre me permit de saisir mieux certains aspects de la culture des ruviens.
Je devais reconnaître que la condition des femmes chez ce peuple avait quelque chose de révoltant. Chez les miens, nos femmes savaient se battre autant que nous et aucun père n'aurait pu imposer à sa fille un mari violent. Lorsque je compris pourquoi j'avais été engagé en réalité, je ne pus m'empêcher de penser que Domina Iustia était autant prisonnière que moi.
En effet, j'exécutais pour elle un autre travail officieux : deux à trois soirs toutes les huitaines, elle me demandait de lui enseigner mon art.

- Je veux savoir quelle substance a le pouvoir de faire cracher le sang à un homme deux à trois heures après son ingestion, m'avait-elle demandé en me décrivant les symptômes. Et je veux savoir où on peut s'en procurer dans cette ville. Et surtout, connaître tous ceux qui en vendent. Les ordures qui ont ordonné la mort de mon époux seront jugés et condamnés comme il le mérite, je l'ai juré.

Il ne nous avait pas fallu longtemps pour que j'identifie trois poisons capables de produire les effets qu'elle m'avait décrits. Elle m'avait également demandé en détails leurs compositions et leur procédé de fabrication. Il y avait de nombreux apothicaires à Edelmia, mais je compris vite que ma domina espérait que le criminel frapperait de nouveau, car elle veillait à bien écouter les rumeurs concernant des morts suspectes en ville.


Un esclave se doit de garder les secrets de ses maîtres.
Par le passé, je n'avais eu aucun plaisir à appliquer cette règle et ne l'avais fait que pour ma survie.
Aujourd'hui, je le fais pour préserver la vie de Domina et de petit Lucianus, auquels je suis bien plus attaché que je ne le devrais, je le sais.
Un esclave doit peu parler et savoir se taire, mais dans l'intimité d'une domus, un esclave voit tout.
Je vois domina serrer son fils dans ses bras, le pelotonner contre sa poitrine comme si elle voulait le cacher aux yeux du monde, lui faire un bouclier impénétrable de son corps, et je sais qu'elle serait plus féroce que n'importe quel louve si quiconque tentait de lui faire du mal.
Je vois domina cacher souvent des larmes qui roulent sur ses joues quand elle contemple les objets qui appartenaient à son défunt époux.
Je vois domina être persécutée par cette ordure de patricien qui se nomme son beau-frère, Primus Cassius Murena. Cet homme est plus mauvais que n'importe quelle plante. C'est un vautour, un serpent sournois et je redoute chacune de ses visites. Devant lui, domina reste toujours droite, fière et déterminée, mais lorsqu'il quitte la pièce, son teint pâlit, et parfois, un voile d'eau emplit ces yeux d'argent que je ne peux plus me lasser de contempler.
Quand je la vois ainsi, les épaules voûtées, si fragile et si forte à la fois, si courageuse et si seule contre tous, j'ai des pensées troublantes qui me viennent et que je me dois de taire.
Je voudrais m'approcher d'elle, glisser mes bras autour de sa taille et l'inviter à appuyer sa tête contre mon épaule pour y puiser la force et le réconfort dont elle a besoin.
Je voudrais la serrer dans mes bras, plonger mes mains dans sa si belle chevelure flamboyante, et que plus jamais, elle n'ait à craindre qui que ce soit.
Je voudrais la voir rire et sourire tous les jours, la voir délivrée de sa terrible condition, libre.
Je voudrais rester à jamais auprès d'elle.
Mais tout cela ne sera jamais mon rôle.
Je suis un esclave, un meuble, et domina finira par épouser un autre patricien.
Cette pensée ronge mon coeur comme un acide, mais elle suffit à me garder de la moindre folie.
Jamais tu ne sauras ce que tu me fais éprouver, Harmonia.
Oui, dans ma pensée, je te nomme par ton prénom.
Jamais tu ne sauras que près de toi, je me sens libre et à nouveau humain.
Jamais tu ne sauras que grâce à toi, j'ai réappris à aimer et cessé de haïr.
Nous prions des dieux différents. Nous avons grandi dans des contrées différentes. Ta culture et ta langue ne sont pas les miennes, mais lorsque nous échangeons, lorsque tu me demandes d'en apprendre plus sur mon art, ma passion de soigner, j'oublie momentanément tout ce qui nous sépare.
Je sais que même si tout cela n'existait pas, tu ne me donnerais pas ton coeur pour autant, car il appartient toujours à ton époux défunt. Tu ne cesseras jamais de le chérir, et je le conçois, car de ce que tu dis de lui, il a su te voir telle que je te vois.
Mais que tes ennemis se méfient, car s'ils te veulent morte, il leur faudra me tuer d'abord.
Tu as acheté ma liberté.
Ma vie et mon coeur sont à toi.  
Non parce que tu as payé un marchand d'esclaves, mais parce que j'ai choisi de te les donner.
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