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 Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius]

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Quintilius Lamius

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MessageSujet: Re: Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius]   Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius] - Page 2 I_icon_minitimeMar 22 Déc - 11:58


On devrait y aller tout de suite !

Enthousiaste, comme toujours, téméraire, comme souvent, Titus partageait ces deux points de caractère avec le pénule qui sourit en entendant les mots du patricien. Honoria demeura pragmatique, interrogeant un peu plus Titus.

Pourquoi ton esclave s’est-il enfui ? En as-tu une idée ? Parce que quitter ton service pour aller se réfugier dans l’endroit le plus malodorant de cette cité…ce n’est pas très avisé.
C'est un grand mystère et le seul homme à détenir la réponse ne va pas tarder à nous la fournir.

Pupu s'était placé juste devant Merula, prête à assurer la fonction d'éclaireuse qu'elle s'était ell-même attribuée. Enthousiaste et téméraire cette truie, à croire que le trio était fait du même métal. La patricienne se leva, remettant un semblant d'ordre dans les plis de sa tenue avant de s'écrier.

He bien pendant que vous partirez en duo à la chasse à l’esclave renégat, je continuerai de m’entraîner avec ce poignard et ce fantoche de paille…Sous l’aisselle, pour provoquer le plus de dégâts, c’est bien cela Quintilius ?
Hein ?
Vous n’aurez pas besoin d’une femme après tout. Quant à Manius…C’est Manius. Cela étant… Essaye de rester en vie, mon ami. Qu’adviendra-t-il de nous, si tu disparais ?

Elle avait enroulé ses bras autour d'un Merula qui gonfla le torse de fierté. Connaissant le bonhomme, une autre partie de son anatomie devait gonfler en sentant une jeune femme se pendre à son cou. Quintilius se frottait l'arrière du crâne, comme embarassé et alors qu'il allait émettre une suggestion, il se fit coupé la chique par un Titus déterminé.

Heu ...
Ne t'inquiète pas, ma belle.  Il n'est pas né, celui qui peut faire disparaître Titus Sevinius Merula. Ou alors il vient tout juste de naître, mais dans ce cas il est encore un peu jeune.  Pendant notre absence, tu n'as qu'à nous arranger un joli coin dans la grange. Les nuits se font fraîches, il est imprudent de les passer seul.
Euh ...
Allons-y, mon brave Quinquin. Allons-y ! Toi, moi, Pupu, comme au bon vieux temps. J'espère qu'il y aura de la castagne, je tiens une forme épatante.
GROUIK !
Ouais !!

Enthousiasme et témérité quand tu nous tiens ! Cependant, le fameux Quinquin, pas si petit que la chanson le disait, parvint enfin à émettre son idée.

Alors ... Déjà ... Ch'uis plus pour qu'elle vienne avec nous quand même.

Il se tourna vers Honoria, les sourcils levés au milieu de son front, soucieux.

J'veux dire ... Avec l'père dans l'coin, même si qu'on l'a pas vu d'puis que'ques jours, l'est là, y rôde ... Et si qui r'prend l'gamin pour une chèvre ? Ou qui t'prends toi pour une dinde ? C'pas un pégu en paille c't'y là.

Il se tourna ensuite vers Manius, au loin, qui se mettait à beugler en criant. Les lipes du pénule se tordirent en une moue à la fois dépité et un brin exaspéré.

R'garde-le ... J'y ai dit qu'y avait des abeilles là-d'dans ! Y s'fait courser maint'nant, c'con-là. Si qu'on l'laisse là, y va s'faire ravager d'piqûres.

Puis il tourna les yeux vers Titus, fronçant légèrement les sourcils pour se donner un peu d'aplomb face au patricien.

Et pi, j'me dis qu'y s'méfiera moins, Condylome, si qu'on s'pointe avec une donzelle. C'mieux pour la dis-cré-tion, nan ?
Grouik !

L'appréciation de Pupu, qui remuait la queue comme un chiot s'amusant avec une balle, fit se détendre les traits serrés de Quintilius qui sourit, niaisement et révélant des dents jaunies, à Merula en espérant que le maître à penser serait d'accord. Après ça, enthousiasme, témérité, bottage de cul et cassage de gueule en règle, ça il s'en assurerait pleinement.
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MessageSujet: Re: Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius]   Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius] - Page 2 I_icon_minitimeMer 23 Déc - 13:07


On peut mourir de l’intérieur et sourire quand même. C’est à peu de choses près ce que ressent Honoria, même si un large sourire s’affiche sur son joli visage. Les paroles de Titus, soufflées à son oreille, lui vrillent les tympans et pourtant, elle sourit. Cette suffisance totalement masculine, cette certitude d’obtenir ce qu’il désire confirmée par un regard évocateur et un sous-entendu qui n’en est pas tellement un…Cela lui hérisse les poils des bras, dans un frisson de révolte qu’il prendra peut-être pour un frisson de désir, tant il semble convaincu d’obtenir ses faveurs. Elle joue son jeu, pourtant, à la perfection, minaudant comme une jeune fille, les joues roses, l’œil luisant, le sourire large même si en dedans, elle a juste envie de prendre son frère, le cheval de Primo Minor et de s’enfuir.

Cela étant, le cheval est en piteux état, Manius vient de manger des abeilles, il n’est donc pas question de fuir. Pour l’instant.

Il n’est pas tellement question non plus de se rendre dans la cité, avec ces trois-là. Il y a des limites qu’elle-même refuse de franchir.

- Non.

Un simple mot, dit d’une voix douce, avec un sourire tranquille.

- Je n’irai pas à la recherche de ton esclave. J’ai déjà eu un bref aperçu de la discrétion dont peut faire preuve Quintilius, et je ne pense pas que ma présence apportera une valeur ajoutée à cette discrétion que vous recherchez.

Elle replace une mèche de cheveux derrière l’oreille de Titus, attentive, faussement pensive, avant d’ajouter, tout aussi tranquillement :

- Titus, cela fait maintenant une dizaine de jours que mon père nous recherche. Il a certainement du avertir l’Edile de Valtaïa, envoyer des courriers, prévenir des gens, nous signaler. Il n’est pas raisonnable, pour aucun de nous, de parader ensemble là-bas, en compagnie d’une truie qui est le meilleur moyen de vous retrouver…

Elle a un regard gentil pour Calpurnia et reprend, tout en regardant Quintilius :

- Si tu cherches un homme qui te connait bien, arrange-toi pour qu’il ne te reconnaisse pas. Si tu emmènes Calpurnia, autant annoncer ta venue avec quatre trompettes sonnant dans les rues. Quant à moi, si on me retrouve, tu peux être certain que je serai capturée et ramenée à Edelmia manu militari. Et je n’en ai pas envie.

Honoria soupire et ajoute enfin, de sa voix douce :

- Si vous comptez tout de même vous rendre là bas, je ferai en sorte de barricader la grange, il ne pourra pas nous arriver grand-chose, ton père est ivre du matin au soir et du soir au matin, Quintilius…Il n’aura jamais la force d’ouvrir la porte, si on la ferme correctement.

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Titus Sevinius Merula

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MessageSujet: Re: Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius]   Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius] - Page 2 I_icon_minitimeDim 27 Déc - 23:55


« Il a rais... », avait commencé à dire Merula pour appuyer les propos de Quintilius, avant qu'Honoria ne leur coupe le sifflet. Non. D'abord surpris par cette réponse sèche et directe, il se surprit lui-même à boire chacune des paroles de la donzelle. C'est que c'était plein de bon sens, tout ça ; c'était tellement plein de bon sens qu'il se demandait pourquoi il n'y avait pas pensé de lui-même. Il l'écouta, longuement, tout à la fois ébahi par sa faconde, son audace, la certitude qui se dégageait de l'intonation de sa voix, et par-dessus tout, par le prodige avec lequel sa poitrine semblait se tenir ferme sous ses haillons. Cette femme était décidément pleine de surprises. « Elle a raison », finit-il par dire lorsqu'elle eut terminé, la voix étrangement rauque. Et Merula de pointer un index accusateur vers le pénule, cet idiot incapable de mûrir le moindre plan avec le minimum de sérieux adéquat : « voyons, Quintilius, tout de même ! Réfléchis deux secondes, ce serait de la folie d'aller traquer un homme dans cette ville alors que nous devons rester discrets. Je le dis depuis le début, moi. On ne va pas risquer cinq vies - oui, on est cinq en comptant le gosse - pour ce misérable Condylome. Sinon, autant laisser un mot devant les bureaux de l'Édile pour signaler notre présence. »

Pensif, il se remit à gratter les boutons qui lui rongeaient le cou, tout en pestant intérieurement sur l'inconscience de son acolyte. Non mais quel idiot, ce Quintilius, des fois. Et qu'est-ce que ça grattait ! Son bain dans le ruisseau n'avait guère arrêté l'éruption, d'ailleurs il avait plutôt l'impression que celle-ci s'était réveillée. Se pouvait-il qu'il y ait eu une part de vérité dans cette histoire d'anguilles mangeuses de chair ? Il frissonna, inquiet, mais ne voulut rien en montrer ; Quintilius, Honoria, Pupu et l'autre morveux comptaient sur lui, ils avaient tous besoin qu'il leur montre la voie, tel un berger pour ses moutons. Il se devait d'être fort, il devait le faire. Pour eux. Surtout quand on voyait le niveau de la bande : excepté Honoria qui montrait quelques bonnes dispositions, aucun n'avait l'envergure pour le seconder de bonne manière. Pupu aurait peut-être fait une bonne candidate, si seulement elle possédait le don de la parole.

« Il va falloir se faire très discrets. Surtout Pupu. » Sans cesser de se gratter, il adressa à la truie un regard bienveillant et compatissant. « Ce n'est pas contre toi, ma belle. Mais tu sais bien que, de tout notre groupe, nul n'est doté de jambonneaux aussi voyants et appétissants que les tiens. » Il esquissa un rictus, qui ne tarda pas à s'effacer alors qu'une chose lui revenait à l'esprit. « Par le marteau de Loïmu ! », s'exclama-t-il soudain, « j'y repense, mais en venant ici, ne sachant pas où se trouvait la ferme, il se pourrait bien que j'ai demandé de l'aide aux passants en donnant votre signalement à tout le monde pour mieux vous retrouver. » Il fit la moue, regrettant légèrement de ne pas y avoir pensé plus tôt. « Mais bon, heureusement, je suis resté vague... une jolie fille, une grosse brute, un petit nigaud et une truie, qui ferait le rapprochement avec vous ? »
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Quintilius Lamius

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MessageSujet: Re: Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius]   Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius] - Page 2 I_icon_minitimeMar 29 Déc - 15:22

La réponse de la jeune femme à la proposition de Quintilius claqua comme le fouet sur le dos d'un forçat qui travaillait dans les mines, même si elle usait d'une voix douce, ses yeux trahissaient sa détermination à décliner l'invitation. La rabat-joie !

Non. Je n’irai pas à la recherche de ton esclave. J’ai déjà eu un bref aperçu de la discrétion dont peut faire preuve Quintilius, et je ne pense pas que ma présence apportera une valeur ajoutée à cette discrétion que vous recherchez.

Quoi la discrétion ? Qu'est-ce qu'elle avait sa discrétion ? Elle était très bien sa discrétion ! Personne ne les avait jamais emmerdé depuis qu'ils avaient quittés Edelmia. Une décade entière qu'ils étaient à Valtaia et pas l'ombre d'un fouille-merde s'étaient montrés. Même si le concept était nouveau pour Pupu et lui, Quintilius était convaincu d'en avoir maîtrisé les arcanes du premier coup ... Et sans faire exprès en plus ! La patricienne poursuivait en cageolant Merula qui semblait tout à fait réceptif aux attentions de sa partenaire.

Titus, cela fait maintenant une dizaine de jours que mon père nous recherche. Il a certainement du avertir l’Edile de Valtaïa, envoyer des courriers, prévenir des gens, nous signaler. Il n’est pas raisonnable, pour aucun de nous, de parader ensemble là-bas, en compagnie d’une truie qui est le meilleur moyen de vous retrouver… Si tu cherches un homme qui te connait bien, arrange-toi pour qu’il ne te reconnaisse pas. Si tu emmènes Calpurnia, autant annoncer ta venue avec quatre trompettes sonnant dans les rues. Quant à moi, si on me retrouve, tu peux être certain que je serai capturée et ramenée à Edelmia manu militari. Et je n’en ai pas envie.

Le pénule émit un grognement désapprobateur en entendant Honoria blâmer Pupu d'être Pupu. Lorsqu'elle lui apportait sa chaleur pendant la nuit, elle l'a trouvait bien plus commode, comme par hasard. Et ce n'était la façon de lui lancer un regard attendrui qui allait atténuer cette frustration.

Si vous comptez tout de même vous rendre là bas, je ferai en sorte de barricader la grange, il ne pourra pas nous arriver grand-chose, ton père est ivre du matin au soir et du soir au matin, Quintilius…Il n’aura jamais la force d’ouvrir la porte, si on la ferme correctement.

La force probablement pas, mais la ressource pour y foutre le feu, il l'avait. Il se souvenait parfaitement du sort qu'il avait réservé à quelques voleurs de poules lorsqu'il était encore un bambin. Le vieux Quintus, plein comme une barrique, les avait enfermé dans le poulailler et avait mis le feu, carbonisant un paquet de volatiles et un des gredins, l'autre avait failli s'étouffer et était sorti en trombe des flammes pour recevoir une trempe mémorable qui dût le faire marcher de biais pendant quelques années. Merula dissipa le souvenir en appuyant les propos de la Sicinia.

Elle a raison ! Voyons, Quintilius, tout de même ! Réfléchis deux secondes, ce serait de la folie d'aller traquer un homme dans cette ville alors que nous devons rester discrets. Je le dis depuis le début, moi. On ne va pas risquer cinq vies - oui, on est cinq en comptant le gosse - pour ce misérable Condylome. Sinon, autant laisser un mot devant les bureaux de l'Édile pour signaler notre présence. Il va falloir se faire très discrets. Surtout Pupu.
Grouik ?

Il partageait l'offuscation de la truie en entendant Titus la critiquer à son tour. Le jeune tempéra son propos dans la foulée, cherchant peut-être à arrondir les angles avec ses deux compères d'aventure.

Ce n'est pas contre toi, ma belle. Mais tu sais bien que, de tout notre groupe, nul n'est doté de jambonneaux aussi voyants et appétissants que les tiens.

Quintilius trouva l'excuse un peu pourrie mais Calpurnia sembla comblée qu'on lui fisse remarquer la fermeté et le galbe de sa silhouette rose. Puis, passant du coq à l'âne, Merula s'écria.

Par le marteau de Loïmu ! J'y repense, mais en venant ici, ne sachant pas où se trouvait la ferme, il se pourrait bien que j'ai demandé de l'aide aux passants en donnant votre signalement à tout le monde pour mieux vous retrouver. Mais bon, heureusement, je suis resté vague... une jolie fille, une grosse brute, un petit nigaud et une truie, qui ferait le rapprochement avec vous ?

Et c'était à lui et à Pupu qu'on reprochait de ne pas être discret. Un comble, par les baloches flétries de Kuo. À la dernière affirmation du patricien, Quinitlius hocha la tête pour abonder malgré tout dans son sens.

Ouais. En vrai, ça r'semble à la moitié de c'que tu peux trouver dans les bordels de Nisaéa. J'pense pas qu'y f'ront l'lien.

Un petit sourire naquit sur ses lèvres alors qu'il flattait l'encôlure de sa truie, puis il déclara après un petit soupir.

Bon ... Et bah du coup ... On fait quoi ?

Question des plus pertinentes que voilà.
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Honoria Sicinia

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MessageSujet: Re: Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius]   Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius] - Page 2 I_icon_minitimeMar 29 Déc - 19:27


« Elle a raison ». Des mots qu’elle n’a jamais entendus, de la bouche d’un homme. Elle en est tellement surprise qu’elle regarde Titus avec de grands yeux étonnés, papillonnant quelques secondes de surprise. L’effet est plutôt agréable, même s’il est totalement inattendu. Un effet pourtant de courte durée quand il s’attribue tout le cheminement de pensée et le mérite d’une logique qui ne lui appartient aucunement. Elle a fait preuve, un instant, d’un peu de relâchement, laissant apparaître un facies dépourvu de cette retenue qu’elle affiche toujours, un peu de joie sincère, un peu de contrariété aussi, avant de reprendre ses attentions légères envers le patricien qui annonce, tranquillement, avoir donné leur signalement à tous.

Quintilius répond à ses craintes, avec toute l’élégance qui le caractérise, soulignant qu’ils ne sont guère différents de ce qu’on peut retrouver dans les endroits mal famés. Honoria ne peut s’empêcher de soupirer, en replaçant correctement l’encolure de la tunique de Titus avant de tapoter gentiment sur son torse.

- Je suis d’accord avec Quintilius. Si tu n’as rien mentionné de plus, il y a des chances pour que tu aies donné le signalement de personnes…tout à fait banales. N’importe qui. Cela peut nous sauver. Du moins pour un temps.

Elle lui décoche un sourire gentil et s’éloigne d’eux, amusée.

- He bien, il ne nous reste plus qu’à faire ce qui était prévu depuis le début.

Elle s’arrête en chemin, et se retourne, un large sourire aux lèvres :

- Nous amuser et nous détendre. Non ?

Elle reprend son chemin. Ils ne peuvent le voir, cet air soucieux qui la reprend, en un instant. Il a donc donné leur signalement à tous. Elle passe sa main sur son visage, les yeux fermés, avant de soupirer légèrement. Il y aura donc des tas de choses à réfléchir, anticiper cette nuit quand ils seront tous en train de ronfler comme des sonneurs.

- Titus, toi qui es maître en amusement et folies…Tu pourrais nous y aider ? Qu’en dis-tu ? Toi qui as toujours de bonnes idées ?

La patricienne avance toujours, se dirigeant vers le fantoche de paille, un sourire aux lèvres. Oui. C’est cela. Attendre la nuit. Réfléchir à ce qu’elle a appris, la fuite, le duel avec Primo minor, le vol du cheval, leur signalement, tout en réfléchissant au moyen de garder Titus à distance dans l’étable. La partie est loin d’être gagnée. Elle a bien vu son regard posé sur sa poitrine tout à l’heure. Un frisson l’étreint, brièvement. Où est ce vieux châle qui pourrait au moins couvrir correctement ses épaules ? Si on lui enlève toute source de distraction, peut-être arrêtera-t-il de se comporter en terrain conquis. Peut-être. Sur un malentendu. On ne sait jamais après tout.

Et soudain…

- Oh je sais ! Tu pourrais initier Quintilius au théâtre ! Je ferai le public. Avec Manius et Calpurnia !


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Titus Sevinius Merula

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MessageSujet: Re: Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius]   Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius] - Page 2 I_icon_minitimeDim 3 Jan - 16:48


« Initier... Quintilius... au théâtre ? » Merula répéta distinctement chacun de ces mots, comme s'il était incroyablement incongru de les associer ensemble. Et c'était le cas. « Voilà un défi des plus relevés... un défi que seul un homme de spectacle digne de ce nom est en mesure de relever. Un défi, ma foi, à la hauteur du dramaturge, metteur en scène, jongleur-équilibriste-marionnettiste, décorateur, maquilleur et concepteur de costumes autodidacte que je suis. » Il balaya son auditoire d'un fougueux regard, avant de s'attarder plus longuement sur Quintilius. Il y a du boulot, songea-t-il en contemplant le pénule. Et en même temps, l'œil exercé du patricien discernait en lui un incroyable potentiel, totalement inexploité à ce jour... il est si laid, si brut, si lourdaud... il est comme un fromage mou qui attend de s'affiner, indigeste et infect, mais le monde, un jour, découvrira sa texture onctueuse, et appréciera son goût âpre et fort tant et si bien que même son odeur en sera supportable. « Mon petit Quinquin, je vais faire de toi mon chef d'oeuvre », clama-t-il.

Mais que jouer ? Il n'avait emporté aucun recueil, et s'il avait bien quelques scènes à l'esprit, aucune ne s'accordait avec son panel d'acteurs. Il allait falloir improviser. Heureusement, il s'agissait là de l'une des myriades de choses pour lesquelles il était excellemment doué.

« Et vous allez participer aussi ! » dit-il, pointant du doigt Honoria alors que celle-ci s'éloignait d'eux pour faire il-ne-savait-trop-quoi. « C'est une pièce que nous pouvons créer et interpréter tous ensemble. Ce soir, mes amis, nous allons faire un jeu de rôles. C'est facile ! Nous allons tous nous glisser dans la peau de quelqu'un d'autre. » A l'attention de Quintilius, il jugea bon de préciser : « c'est une expression, mon brave, nous n'allons dépecer personne. » Son sourire s'élargit, alors qu'il révélait enfin l'idée lumineuse qui lui avait traversé l'esprit. « Nous allons échanger nos personnalités et nous comporter comme si nous étions cette autre personne. Ce soir, je serais Quintilius. Quintilius, tu joueras Honoria ! Et toi, Honoria, tu vas jouer mon propre rôle. Quant à Pupu, elle sera Manius, et Manius sera Pupu. J'ai pensé que pour eux, il valait mieux un rôle facile qui ne les changerait pas beaucoup. »


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Quintilius Lamius

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MessageSujet: Re: Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius]   Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius] - Page 2 I_icon_minitimeDim 3 Jan - 20:41

Je suis d’accord avec Quintilius.
Ah ouais ?
Si tu n’as rien mentionné de plus, il y a des chances pour que tu aies donné le signalement de personnes…tout à fait banales. N’importe qui. Cela peut nous sauver. Du moins pour un temps.

Eh bah celle-ci était bien bonne. Ici n'est pas l'avis du pénule sur Honoria, bien que tout à fait charmante, mais l'ironie de la situation qui voulait qu'elle se range à son avis. Seulement, le doux parfum de la satisfaction s'évanouit bien vite lorsque la patricienne poursuivit ses remarques.

He bien, il ne nous reste plus qu’à faire ce qui était prévu depuis le début. Nous amuser et nous détendre. Non ?

Alors ça ... Ca puait du cul violemment. Et la suite, couplé à la frimousse s'illuminant d'espièglerie de Titus ne fit que le confirmer.

Titus, toi qui es maître en amusement et folies…Tu pourrais nous y aider ? Qu’en dis-tu ? Toi qui as toujours de bonnes idées ? Oh je sais ! Tu pourrais initier Quintilius au théâtre ! Je ferai le public. Avec Manius et Calpurnia !
Initier... Quintilius... au théâtre ? Voilà un défi des plus relevés... un défi que seul un homme de spectacle digne de ce nom est en mesure de relever. Un défi, ma foi, à la hauteur du dramaturge, metteur en scène, jongleur-équilibriste-marionnettiste, décorateur, maquilleur et concepteur de costumes autodidacte que je suis.
Oula ... Euh ... 'ttends mollo ...
Mon petit Quinquin, je vais faire de toi mon chef d'oeuvre.

Les deux mains devant lui, Quintilius essayait de tempérer les ardeurs des deux patriciens enjoués en secouant la tête. Heureusement, Merula tourna son attention vers Honoria pour lui lâcher un peu la grappe.

Et vous allez participer aussi ! C'est une pièce que nous pouvons créer et interpréter tous ensemble. Ce soir, mes amis, nous allons faire un jeu de rôles. C'est facile ! Nous allons tous nous glisser dans la peau de quelqu'un d'autre.

Les sourcils se relevèrent au milieu du front du plébéien devant une telle proposition de débauche violente. Non pas qu'il en fut choqué, mais la proposition était inhabituelle venant d'un joyeux drille comme Titus. Heureusement, il dissipa les doutes rapidement.

C'est une expression, mon brave, nous n'allons dépecer personne.

Le pénule opina du chef, un brin soulagé malgré tout. Encore une expression obscure que ces tiques d'acteurs devaient utiliser entre eux. Le patricien continua sans prendre le temps de laisser répondre Lamius.

Nous allons échanger nos personnalités et nous comporter comme si nous étions cette autre personne. Ce soir, je serais Quintilius. Quintilius, tu joueras Honoria ! Et toi, Honoria, tu vas jouer mon propre rôle. Quant à Pupu, elle sera Manius, et Manius sera Pupu. J'ai pensé que pour eux, il valait mieux un rôle facile qui ne les changerait pas beaucoup.

Dans un premier temps, il hocha la tête, satisfait de ne pas se retrouver seul dans cette galère. Que diable allait-il faire dans celle-ci ? Puis le sens des mots vint percurter le crâne buté du butor. Soudain, il parut moins amusé par la situation.

Hé mais hé ... Pourquoi qu'c'est moi qui fait la donzelle ? J'veux dire ...

Il se tourna vers Titus, les poings fermés sur ses hanches et les sourcils froncés.

C't'une manie d'vouloir m'foutre en gonzesse à chaque fois ? Déjà à Telioprate ... Là ... C'est quoi après ? Rouler d'la croupe d'vant ton père ? J'ai une réputation à Edelmia moi !

Pupu, elle, prenait déjà le rôle à coeur alors qu'elle se mettait à brouter une fleur aux pétales blancs. Quant à Manius, aucune idée d'où était parti ce môme. Il observa la truie en se grattant l'arrière du crâne puis releva les yeux vers Honoria. Il haussa les épaules avant de dire.

Franch'ment ... Tu m'vois en toi ... Toi ?
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MessageSujet: Re: Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius]   Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius] - Page 2 I_icon_minitimeLun 4 Jan - 13:37


Honoria arrête sa progression en entendant les propos de Titus, là-bas plus loin. Elle ferme les yeux et ne répond rien. Oui. Maintenant elle sait qu’on peut mourir de l’intérieur.

Elle n’est plus très loin de l’étable, elle prend place dans l’herbe, le corps secoué d’une petite quinte de toux sèche, prenant la mesure de l’énormité qu’il vient de proférer. Incarner Titus, Quintilius reprenant l’attitude de la jeune femme tandis que Titus interprèterait le pénule. Elle soupire, tout en fermant à nouveau les yeux et en secouant la tête avec un sourire.

- Je ne suis pas douée pour ce genre de choses, Titus.

Cela étant, même si c’est probablement une des pires idées qui soient dans la longue liste des pires idées de Merula, elle doit bien reconnaître qu’au fond, tout dans le fond, derrière la barrière de préventions sociales et la crainte de paraître ridicule, elle est curieuse. Curieuse de voir ce que cela fait d’entrer dans la peau d’un autre personnage, de pouvoir agir et vivre comme lui le temps d’une parenthèse de quelques heures. Reprendre le rôle de Titus, un patricien amoureux des femmes, ne devrait pas être, en soi, très complexe. Elle y réfléchit quelques instants avant de répondre à Quintilius qui a l’air quelque peu excédé de se voir confier le rôle d’une fille. Son propre rôle. Elle ne peut d’ailleurs s’empêcher de gentiment tourmenter le pénule, de quelques mots lancés comme ça, mine de rien :

- Ce ne sera pas compliqué. Il suffit d’avoir l’air soucieux et renfrogné, de tirer la tête la plupart du temps en ne répondant rien. Et tu peux même froncer les sourcils, par exemple.

Elle regarde ses mains, amusée, avant de reprendre.

- Tu peux y arriver, Quintilius, je n’en doute pas un seul instant. Cela étant...

La jolie patricienne a alors un merveilleux sourire pour Titus, en le regardant.

- ...Quel dommage que tu n’interprètes pas mon rôle Titus, j’aurais pu te montrer ce que je ressens quand je suis à ton contact, te guider dans tes réactions... Mais soit, puisque tu en as décidé ainsi, ce sera Quintilius qui aura ce…plaisir.

Elle se couche dans l’herbe, un vague sourire moqueur fiché sur les lèvres, les mains nouées sous les cheveux. De là où elle se trouve, elle regarde passer un ou deux nuages, tout en écoutant son frère pester en d’affreux borborygmes, là-bas, près du puit. Il doit sûrement tenter d’apaiser avec de l’eau fraîche les piqûres d’abeilles qui ont fait gonfler ses lèvres.

- Il nous faut des costumes. Quintilius, si tu veux, je peux même tresser des brins de paille pour te faire une jolie coiffure dorée comme la mienne. Qu’en dis-tu ?
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Titus Sevinius Merula

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MessageSujet: Re: Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius]   Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius] - Page 2 I_icon_minitimeDim 10 Jan - 10:46


Les réticences de Quintilius arrachèrent un sourire au patricien. « Tu t'en es sorti comme un chef la dernière fois ! Quant à ta réputation, je te promets qu'elle n'empirera pas. » Voilà une promesse qu'il était en mesure de tenir, pour une fois. Il se tourna ensuite vers Honoria, laquelle se montrait elle aussi un brin perplexe, mais son hésitation ne tarda pas à s'effacer derrière la curiosité. L'expérience la tentait, en fin de compte. Ah, la curiosité féminine ! Et Honoria d'égrener quelques conseils au pénule pour mieux lui permettre de s'accaparer le personnage. Il suffit de faire la gueule, et une bonne partie du boulot est fait. Des conseils avisés, certes, bien que Merula trouvait la patricienne un peu dure avec elle-même. N'était-elle pas en train de sourire en ce moment-même ? Allongée dans l'herbe telle une fleur invitant à la cueillette, se prélassant sous le pâle soleil de Valtaia qui faisait briller ses beaux yeux vairons, ne respirait-elle pas la joie de vivre ?

Ce fut au tour de Merula de paraître un brin perplexe, alors qu'Honoria s'amusait à le tourmenter à son tour en lui faisant remarquer que la distribution des rôles faisait de lui la troisième roue du carrosse. Par les dieux, je n'avais pas pensé à cela, songea-t-il, subitement inquiet. Un bref instant, une vision fugitive traversa l'esprit de Merula bien malgré lui. Dans la pénombre d'une chambre au décor rudimentaire, la flamme tremblotante d'une bougie projetait des ombres dansantes sur la nudité pâle d'Honoria ; allongée, les paupières mi-closes, sa longue chevelure dorée descendant en cascades soyeuses sur ses épaules et voilant en partie ses seins, la patricienne respirait profondément ; l'harmonie du tableau était sapée par la présence de Quintilius qui étendait sur elle son corps massif en soufflant comme un bœuf tandis qu'il se frayait un chemin en sa matrice. Merula se força à penser à autre chose pour ne pas dégobiller.

« Voyons, Honoria, je sais pertinemment ce que tu ressens à mon contact », déclara-t-il en riant, quoique ses paroles fussent parfaitement sérieuses.« Quant à moi, je pense être en mesure de saisir rapidement mon personnage. Observez l'artiste ! »

Il avança sa mâchoire inférieure, fronça le sourcil sur son œil gauche tout en écarquillant l'œil droit. L'effet était saisissant : ces quelques ajustements lui conféraient déjà un air parfaitement ahuri. Restait à adapter l'art de la conversation. Éviter les mots savants, et adopter de manière générale un vocabulaire rudimentaire, grossier de préférence.

« R'gardez, comme j'suis beau à croquer ! C'parce qu'ma pôv' mère se pochtronnait quand j't'ais dans son gros bide et qu'mon père m'a taillé l'portrait à grands coups d'taloches. 'lors Quint'lius... T' trouve ça réussi ? »
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MessageSujet: Re: Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius]   Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius] - Page 2 I_icon_minitimeLun 11 Jan - 21:06

Le pénule avait beau contesté les choix de distribution du metteur en scène Merula, il semblait que les patriciens avaient décidés de se liguer contre lui et son mécontentement.

Tu t'en es sorti comme un chef la dernière fois ! Quant à ta réputation, je te promets qu'elle n'empirera pas.
Ce ne sera pas compliqué. Il suffit d’avoir l’air soucieux et renfrogné, de tirer la tête la plupart du temps en ne répondant rien. Et tu peux même froncer les sourcils, par exemple. Tu peux y arriver, Quintilius, je n’en doute pas un seul instant.

Quintilius n'était peut-être pas le meilleur juge des intentions de ses pairs, mais il ne fallait pas être un grand empathe pour se rendre compte qu'elle se foutait allègrement de sa mouille. Et le petit sourire qu'elle lui adressa ne fit que confirmer cet état de fait. La succube ne s'arrêta pas en si bon chemin, cherchant à taquiner encore plus un Titus bouffi d'orgueil et d'hormones.

Quel dommage que tu n’interprètes pas mon rôle Titus, j’aurais pu te montrer ce que je ressens quand je suis à ton contact, te guider dans tes réactions... Mais soit, puisque tu en as décidé ainsi, ce sera Quintilius qui aura ce…plaisir.

Et vas-y que je me roule dans l'herbe en faisant des poses détendues, un sourire narquois aux coins des lèvres et ce regard taquin qu'elle lui lançait alors que Titus bégayait quelques excuses pour capter l'attention de la jeune femme.

Voyons, Honoria, je sais pertinemment ce que tu ressens à mon contact.
Il nous faut des costumes. Quintilius, si tu veux, je peux même tresser des brins de paille pour te faire une jolie coiffure dorée comme la mienne. Qu’en dis-tu ?

Gnugnugnu ... Et pourquoi pas des couettes autour des burnes ?! Non mais franchement, elle en avait de ces idées cette bonne femme. Et voilà que l'autre tente de l'imiter avant même qu'il n'est pu répondre à la patricienne par la négative.

Quant à moi, je pense être en mesure de saisir rapidement mon personnage. Observez l'artiste !

Adoptant une mine simiesque en fronçant les sourcils, Titus se voûta légèrement et usa d'une voix plus grave pour entrer dans le personnage.

R'gardez, comme j'suis beau à croquer ! C'parce qu'ma pôv' mère se pochtronnait quand j't'ais dans son gros bide et qu'mon père m'a taillé l'portrait à grands coups d'taloches. 'lors Quint'lius... T' trouve ça réussi ?

Ce fut comme un torrent d'émotions qui déferal dans la caboche rempli de vide de Quintilius. D'abord estomaqué par la transformation, tant physique que sonore, il se surprit à enfin comprendre tout ce que disait Titus. ET CA ! C'était une première. Seulement, le sens et le poids des mots heurtèrent ses tympans avec une violence qui lui fit monter une rage féroce en lui. Il fit un pas en avant et commença à lancer son bras. Quelques mots claquèrent dans l'air.

Parle pas d'ma mère !!

Bim !

Grouik ?

Le patricien reçut une marmeline de compétition qui envoya valser le comédien si doué sur les fesses. Celle-là, il ne l'avait peut-être pas vu venir, mais Soltar était témoin, il avait du la sentir passer. Puis comme un brasier se muant en une flammèche timide, il se rendit compte de son geste et écarquilla de grands yeux inquiets.

Oh merd' ! Titus ! Ch'ui désolé ! J'ai pas fait exprès ... Je ...

On pourrait croire que c'était une phrase pleine de culot et de cynisme mais Quintilius avait parfois la violence involontaire. Il posa un genou à terre et passant sa grosse paluche derrière sa nuque. S'il ne venait pas de flanquer une tarte monumentale à Merula, on aurait pu croire qu'il était un soldat épaulant son frère d'arme blessé pendant quelques batailles épiques. Le pénule tapota la main de son compagnon d'aventure, lorgnant sur la joue rougie par sa paume.

Non mais ... Bon ... D'accord, j'fais la donzelle ... Euh ... Euh

Il lança vers Honoria un regard un peu perdu, puis tenta d'entrer dans le personnage en prenant une voix de fausset.

Olala ch'uis riche, belle et les trois quarts d'Edelmia buteraient les dieux pour me fout' dans leur plumard ... Mais que ch'uis triste et malheureuse ... Euh ... Olala, si qu'mon empaffé de père et mon connard de frère qui pouvait m'voir comme leur égal ...

Il se mit à tapoter la joue de titus dont les yeux continuaient à danser la gigue dans leurs orbites. Il fit une moue résignée à Honoria, pensant avoir trouvé la solution. Inutile de prévenir à l'avance que ce n'était pas le cas, mais sur le moment il se dit que c'était une bonne idée.

Honoria ... Azy, fais-moi les tresses ...
Grouik ?
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MessageSujet: Re: Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius]   Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius] - Page 2 I_icon_minitimeMer 13 Jan - 13:42


Honoria ne perd pas une miette de tout ce qui se déroule sous ses yeux. La suffisance de Titus est pratiquement à son paroxysme, si tant est qu’il puisse y avoir un niveau ultime à cette fatuité qui est sa principale signature. La tête appuyée dans sa main, la jeune femme observe le patricien persuadé de savoir ce qu’elle ressent. Un doux sourire mignon s’affiche sur ce visage d’ange alors que dessous ces lèvres pleines et roses s’agitent des mots et des sentiments atrocement vulgaires que la décence ne permet pas de retranscrire ici. Il faut qu’elle demeure insoupçonnable, désirable, belle, tout le temps qui sera nécessaire. Elle se contente donc de minauder avec un sourire charmant, faussement gênée par les propos de Titus.

Le théâtre ne sera pas, en soi, une découverte. Elle est déjà sur scène, depuis des années, à occuper un rôle qui lui colle à la peau : la gentille fifille à son papatricien, en apparence réservée, pas trop intelligente autant pour n’effrayer personne que pour rassurer les egos de tous ces mâles qui l’entourent. Une femme effacée et pourtant très belle, désirable et désirée, qui cache tout ce qui fait sa vraie nature sous des sourires polis, parfois niais pour donner le change, un futur réceptacle de nouveaux citoyens vigoureux et forts, un beau meuble aux yeux dépareillés.

Prendre à son compte la gestuelle et le verbe de ce grand dadais de Merula ne sera pas bien compliqué. Il suffira d’ajouter à l’orgueil d’un Sicinius l’imbécilité crasse de ce Sevinius, son autre signature. Cependant, et toujours dans le but de ménager cet orgueil et surtout les relations qu’elle entretient avec lui, elle sera aimable, elle ne forcera pas vraiment le jeu, peut-être même appuiera-t-elle sur les traits les plus remarquables de Merula, tout en le jouant comme le percevait une jeune fille réellement éprise de lui. Qui veut voyager loin ménage sa monture, dit le dicton. Honoria a un autre sourire en y songeant avant de se redresser, totalement surprise par le phrasé du patricien interprétant Quintilius.

C’est réellement exagérer les traits que de le voir sous ce jour-là, et cela ne la fait d’ailleurs pas rire du tout. Elle jette même un regard inquiet au pénule qui, visiblement, a tout compris du premier coup. Assez pour abattre, sans crier gare, son énorme paluche en pleine face d’un Titus qui doit entendre carillonner pas mal de cloches. Honoria se lève et accourt vers le patricien, s’agenouillant à côté de lui pour prendre sa main, réellement inquiète. C’est qu’un coup pareil, porté par un homme comme Quintilius, est bien capable de blesser sérieusement. Or, le patricien est important à ses yeux. Les sourcils froncés, elle tance le pénule à voix basse :

- Mais enfin, qu’est-ce qui t’a pris ? Es-tu fou ?

Le pénule d’un côté, tenant une main, Honoria de l’autre, faisant de même, on dirait deux amis au chevet de leur troisième larron. La patricienne passe une main douce sur le visage de Titus, pour l’obliger à la regarder :

- Titus ?? Dis quelque chose…

Elle inspire et profondément, écoutant les propos du pénule qui se sent soudainement inspiré, assez pour tenter de jouer son rôle à elle. Elle l’écoute, avant de hausser un sourcil, toujours en tapotant la main de Merula, et de répondre, mi-figue mi-raisin, toujours à voix basse :

- Le fond y est mais la forme est à revoir. Je ne parle pas de cette façon, Quintilius, sauf quand je bois de la bière.

Espiègle, elle fait allusion à leur sortie sur le bord de mer, chez Albertus.

- Peut-être serait-il préférable que tu me joues en état d’ivresse, alors. Je te confectionnerai des tresses de paille tout à l’heure. Pour l’instant…

Elle reporte son attention sur le patricien, cherchant à capter son regard, avant de totalement changer d’expression. Plus sûre d’elle, le front clair, débarrassé de toute ride d’inquiétude, le regard droit et fier, le sourire provoquant et aguicheur, elle se saisit du menton du patricien pour dire, d'une voix grave, toute à son rôle soudain :

- Par le marteau de Loïmu ! Mon petit Quinquin, rossé par une frêle et tendre demoiselle !

Une vigoureuse tape le heurte au niveau de l’épaule, dans un geste de virile considération provenant de la patricienne incarnant pour la première fois son rôle.

- On ne se méfie jamais assez des femmes, hein, mon Quinquin…Il faut dire qu’elle a une sacrée poigne, qui pourrait le deviner en la voyant si douce et fragile ?

Honoria regarde Quintilius d’un air nouveau. Un air passablement dérangeant. Elle est littéralement en train de le déshabiller du regard, lorgnant son torse, là où se situeraient ses seins de femme, avec une mine réjouie, avant de lui lancer un clin d’œil scandaleusement effronté.

- Et si tu allais préparer l’étable et une cuve pour que je puisse me laver, Honoria ?


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MessageSujet: Re: Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius]   Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius] - Page 2 I_icon_minitimeVen 22 Jan - 16:21


La tartine lui avait sacrément décalqué la tronche. Ni une, ni trois, Merula s'était retrouvé le cul par terre, pupilles luisantes et hagardes, trois pigeons lui voletant autour du crâne. J'aimais mieux l'ancienne Honoria, songeait le malheureux bougre, qui arborait maintenant un air si ahuri qu'il ressemblait à s'y méprendre à son nouveau personnage. « 'a fait mal », marmonna-t-il en frottant sa joue endolorie, avec la désagréable impression que celle-ci avait épousé la forme de la grosse pogne de Quintilhonoria.

Lorsqu'enfin il releva la tête, ce fut pour assister à une scène aussi étrange que dérangeante. Son double féminin à lui s'était mis à lorgner son double masculin à elle - j'espère que vous arrivez à suivre - d'un regard dégoulinant de concupiscence, et ses gestes et le ton de sa voix étaient exagérément condescendants. Merula trouva ce personnage grotesque et détestable, mais il avait encore trop mal à la joue pour en déduire ce que ce constat impliquait quant à sa propre personne. De toute façon, l'heure n'était pas à la réflexion, et il n'était pas Titus Sevinius Merula ; il était Quintilius Lamius, et il devait continuer à jouer son rôle, car qu'importe les coups, le spectacle doit se poursuivre, ainsi que le disait le célèbre dramaturge Freddius Mercurius.

« 'tend deux s'condes Titus, t'va pas d'mander à une dame de c'rang d'jouer ta serviteuse. D'façon è sait pas faire, l'est pas dégourdie, 'peut même pas enfiler ses bottes sans qu'y'a au moins trois larbins. Laisse donc m'dame plume-dans-l'cul jouer avec le mioche, c'moi qui va la remplir ta cuve. » Il se releva, grimaçant encore de sa joue endolorie, et vint se placer devant le nouveau Titus. « T'as qu'à m'passer tes fringues. » Et de glisser, à l'adresse de la fausse Honoria : « Et toi, tu t'tournes, t'as pas l'droit d'r'garder. »
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MessageSujet: Re: Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius]   Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius] - Page 2 I_icon_minitimeDim 24 Jan - 10:34

À peine Titus avait atteri sur ses fesses que la voix d'Honoria retentissait avec un ton plein de reproches.

Mais enfin, qu’est-ce qui t’a pris ? Es-tu fou ? Titus ?? Dis quelque chose…
'a fait mal.

Quintilius s'était précipité également aux côtés d'un jeune patricien étourdi, ses yeux tentant vaguement de se fixer sur le visage de ses compagnons de scène. Tentant de faire oublier son accès de violence, le pénule y mettait du sien pour imiter comme il pouvait la Sicinia. Loin des talents d'improvisateur et d'interprétation de Merula, le plébéien fit ce qu'il put pour donner le change, s'exposant à la critique de la jeune imitée.

Le fond y est mais la forme est à revoir. Je ne parle pas de cette façon, Quintilius, sauf quand je bois de la bière. Peut-être serait-il préférable que tu me joues en état d’ivresse, alors. Je te confectionnerai des tresses de paille tout à l’heure. Pour l’instant…

Voilà une demande qui demandait réflexion. Honoria totalement bourrée, il n'avait pas la moindre idée d'à quoi ça ressemblait. Et puis, quel était le problème avec la façon de parler ? Pas le temps de se perdre en question, surtout qu'il l'aurait oublié avant d'avoir trouvé la réponse, Honoria reprit le jeu avec entrain.

Par le marteau de Loïmu ! Mon petit Quinquin, rossé par une frêle et tendre demoiselle ! On ne se méfie jamais assez des femmes, hein, mon Quinquin…Il faut dire qu’elle a une sacrée poigne, qui pourrait le deviner en la voyant si douce et fragile ? Et si tu allais préparer l’étable et une cuve pour que je puisse me laver, Honoria ?

Quintilius hésita. Etait-ce un ordre au plébéien ou à la femme qu'il était supposé incarner ? Les personnalités et les interrogations se bousculaient dans la caboche creuse du pénule qui lança un regard vers Pupu-Manius, la bouche pleine de fleurs, probablement celle de tous qui avait le mieux saisi l'essence de son personnage. Et Titus répondit en tentant de se relever seul.

'tend deux s'condes Titus, t'va pas d'mander à une dame de c'rang d'jouer ta serviteuse. D'façon è sait pas faire, l'est pas dégourdie, 'peut même pas enfiler ses bottes sans qu'y'a au moins trois larbins. Laisse donc m'dame plume-dans-l'cul jouer avec le mioche, c'moi qui va la remplir ta cuve. T'as qu'à m'passer tes fringues. Et toi, tu t'tournes, t'as pas l'droit d'r'garder.

Honoria ... Saoule. Il avait déj vu des femmes totalement cuites, notamment certaines prostituées de quelques lupanars moisis qui se pintaient jusqu'à la moelle pour se donner du baume au coeur, ou pour oublier, qui savait ? Est-ce que les patriciennes se montraient plus en retenue ? Dans le doute, il décida que non, après tout il fit avec ce qu'il connaissait. Il s'approcha de la Merula en jupons pour enrouler ses bras noueux autour de son cou.

Allez Titus, si qu'j'peux r'garder p'tet que j'te laisserai voir c'que j'cache là-d'ssous ... Et gratis !

Il tourna son regard vers Pupunius et fronça les sourcils, prenant un ton professorial.

Manius, 'rrête d'manger des fleurs.

Puis il se pencha en arrière, souhaitant imiter une des poses félines et abandonnées que la jeune femme avait adopté en minaudant, pendue aux épaules de Merula. Seulement, détail qu'il n'avait pas prévu (sic), son poids et celui de la réelle Honoria n'avait rien en commun, et alors qu'il se fendait d'une passe de danseuse, basculant en arrière, sur la pointe des pieds, la gravité et la différence de poids fit le reste, et le couple bascula en arrière et se vautra dans la boue.

Merde !

Dernier écho, tel un chant de cygne manquant cruellement d'élégance, la voix de Quintilius retentit dans la fraîcheur printannière. Dans la chute, Quintilius se retrouva une paluche sur un sein d'Honoria, ou un pectoral du Titus de comédie, il en perdait son ruvien à force de tenter de suivre qui était qui et quand. Comme un réflexe conditionné, sentant le galbe et le moelleux d'une poitrine sous ses doigts, il pressa lentement, avant d'enfin réaliser ce qu'il tâtait avec dédain.

Oh ... Désolé ...

Il retira sa main vivement, comme un enfant pris la main dans le pot de miel avant d'aller manger. Pupu, sentant qu'elle était bien trop exclue de la pantomime qui se jouait, vint se placer entre Quintilius et Honoria pour s'affaler dans la boue à son tour, envoyant voler quelques petits morceaux de boue autour d'elle, mouchetant le visage du pénule et de la patricienne. Voilà, maintenant, tout le monde était crotté, pas de jaloux.
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MessageSujet: Re: Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius]   Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius] - Page 2 I_icon_minitimeDim 24 Jan - 14:09


La situation est en train de lui échapper. Elle le sait. Faire du théâtre, interpréter des rôles avec ces deux-là, c’est un peu comme jouer aux échecs avec des pigeons. Ils font n’importe quoi, il joue n’importe comment et s’ils perdent, ils sont bien capables de dédaigneusement chier sur le plateau de jeu. L’un à terre à compter les choses qui tournent autour de sa tête douloureuse, l’autre accroché à son cou dans une posture ridicule, Honoria sait la partie perdue.

Le contact avec Quintilius, pesant de tout son poids d’âne mort sur ses frêles épaules peu habituées à recevoir une telle accolade, la conforte dans cette idée. Elle n’a jamais été si proche de lui qu’en cet instant et ce contact la met terriblement mal à l’aise, si bien qu’elle ne dit pas un mot, perdue. Cela aurait pu s’arrêter là, elle aurait pu s’en sortir avec une pirouette et un bon mot placé au bon moment tout en se dégageant de cette emprise non désirée mais le pénule étant ce qu’il est – un lourdaud – les choses ne se passent pas comme prévu. Elle se sent irrémédiablement tirée vers l’avant, alors que Quintilius tombe. Dans la boue.

- … !

Elle n’a même pas le temps de crier. Ils tombent tous les deux au sol, donnant naissance à une gerbe de boue de toute beauté, salissant au passage l’infortuné Titus. Honoria a le souffle coupé, elle ne voit rien, elle a de la boue dans le nez et essuie ses yeux d’un revers de la main, en toussant, avant de sentir une pression sur sa poitrine. Un regard et elle avise alors l’énorme paluche de Quintilius posée sur son sein. Une main occupée à savourer, dirait-on, la douceur de ce contact avant de se retirer.

- … !!!!

Honoria a été entraînée toute sa vie à résister aux humiliations et aux mots difficiles prononcés par les hommes de son entourage. Elle a même résisté à certains gestes, parfois, repoussant le tout d’un regard plein de dédain, mais jamais personne n’a eu l’audace de la toucher là, comme ça, l’air de rien. Et ça…ça là…c’est trop. Elle peut supporter beaucoup de choses, mais pas ça. La gifle fend l’air avec la rapidité de l’éclair et vient s’abattre sur la joue du pénule dans un claquement mouillé avant qu’elle ne recule rapidement, le regard remplis d’une fureur qu’elle ne parvient plus tellement à contenir.

- Je t’interdis de poser la main sur moi, Quintilius.

Elle se redresse, de toute sa taille et de toute sa prestance, écartant d’un geste excédé les mèches de cheveux pleines de boue qui barrent son visage. La jeune femme les regarde tous les deux, d’un air si sévère qu’on pourrait presque imaginer que c’est Primo Sicinius Scorpa lui-même qui se tient là, digne malgré l’affront, les deux poings fermés.

- Jouez tous seuls, vous ferez ça sans moi.

Elle tourne les talons et s’en va, se dirigeant de son petit pas rapide vers l’étable, les bras croisés sur sa poitrine. Le jeu est terminé, la belle a eu son compte de fantaisies honteuses pour aujourd’hui.
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MessageSujet: Re: Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius]   Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius] - Page 2 I_icon_minitimeVen 29 Jan - 11:34


« Mais... c'est moi, Quintilius », fit remarquer Merula, sourcils froncés et regard interloqué. Tout cela commençait à devenir très difficile à suivre ; peut-être trop pour Honoria - la vraie Honoria - qui, au beau milieu de la pièce, avait subitement décidé qu'elle n'avait plus envie de jouer. Il semblait que madame s'était lassée. Merula en resta parfaitement ébaubi. Ça alors mais elle est gonflée, celle-là. Quel acteur quitte la représentation en plein milieu d'une scène ? Merula avait connu des acteurs, des vrais, qui avaient été jusqu'à mourir en plein spectacle - bon, ce n'était arrivé qu'une fois et c'était un peu sa faute, même carrément, parce qu'il avait mis la foule en colère et que les malheureux s'étaient fait lyncher par le public. N'empêche ! Lâcher son rôle comme ça, c'était comme déféquer au milieu de la Curie, cela ne se faisait pas - encore que, dans cet exemple, il y avait une forme de transgression d'une grande puissance théâtrale mais ceci n'est pas notre sujet, Merula garda toutefois l'idée dans un coin de la tête pour plus tard. Pour le moment, le jeune patricien était révolté par l'ingratitude de la fille du préteur. Avec tout ce qu'ils avaient fait pour elle ! Incapable de garder ce sentiment pour lui - il n'avait jamais été porté sur la réserve - Merula se mit à courir après la petite peste, et, sans attendre de l'avoir rattrapée, il s'écria d'une voix claire et forte :

« Tu voulais être libre, Honoria ? Commence par oublier tes petites manies d'enfant gâtée. Quand on commence une chose, on la termine. Tu voulais voir du théâtre, ce me semble ? A moins que Quintilius et moi ne soyons là que pour t'amuser au gré de tes fantaisies ! Je croyais que tu voulais essayer d'être quelqu'un d'autre. N'était-ce pas le but de cette escapade ? » Il marqua une courte pause, le temps de pointer vers elle un index accusateur, et que tombe la conclusion accablante : « le rôle d'Honoria Sicinia te répugnait, mais tu ne sais jouer que celui-là. »

Il se détourna d'elle pour jeter à Quintilius un regard compatissant. Le pauvre ! Il avait tout fait en essayant de bien faire à chaque fois, et ça finissait toujours dans la violence. Ce n'était pas la gifle de la petiote avec ses quarante kilos tout mouillés qui avait dû ébranler le solide gaillard, mais tout de même, se faire gifler par une femme avait quelque chose d'intimidant. « Ne t'inquiète pas, Quintilius, tu n'as rien fait de mal ; laisse-la donc bouder un peu, sa famille doit lui manquer », fit-il remarquer, un brin acerbe. Cynique réflexion.
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MessageSujet: Re: Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius]   Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius] - Page 2 I_icon_minitimeDim 31 Jan - 12:45

Était-ce la chute ou le réflexe malheureux du pénule ? Toujours fut-il que la patricienne se releva, mécontente, fronça les sourcils et lança sa main en pleine joue de Quintilius. Elle n'avait pas beaucoup de force et dans son enfance, Lamius appelait ce geste une caresse, mais il semblait que ce n'était pas du tout l'intention d'Honoria.

Je t’interdis de poser la main sur moi, Quintilius. Jouez tous seuls, vous ferez ça sans moi.

Elle se retourna et quitta le jeu, maugréant contre ce pataud de pénule. Les deux hommes et Pupu échangèrent des regards incrédules avant que Titus n'intervint.

Mais... c'est moi, Quintilius.

Il s'élança à la suite de la Sicinia, laissant un Quintilius circonspect, qui vit la truie venir lui renifler le visage du bout du groin, voulant diminuer l'agacement qui envahissait le grand gaillard couvert de boue. Pendant ce temps, Merula, d'ordinaire si jovial et enclin à prendre tout à la légère, se fit à pester. Pour un moment d'amusement, tout le monde semblait de mauvaise humeur.

Tu voulais être libre, Honoria ? Commence par oublier tes petites manies d'enfant gâtée. Quand on commence une chose, on la termine. Tu voulais voir du théâtre, ce me semble ? A moins que Quintilius et moi ne soyons là que pour t'amuser au gré de tes fantaisies ! Je croyais que tu voulais essayer d'être quelqu'un d'autre. N'était-ce pas le but de cette escapade ? Le rôle d'Honoria Sicinia te répugnait, mais tu ne sais jouer que celui-là.

Ah ouais ! Il n'y allait pas de main morte le Titus. En même temps, elle l'avait cherché. Qu'avait-elle fait depuis deux décades à part se plaindre ? Il avait dit qu'il ne voulait pas joué à ce simulâcre débile. Mais noooooooon. Elle avait insisté, appuyant la volonté de Merula et maintenant elle faisait sa pimbêche et se permettait de se plaindre. Encore. Satané chouineuse de bonne femme. Titus revint vers lui, déclarant avec cynisme.

Ne t'inquiète pas, Quintilius, tu n'as rien fait de mal ; laisse-la donc bouder un peu, sa famille doit lui manquer.

Le pénule étala plus qu'il essuya la boue qui crottait sa stola avant de planter un regard mécontent dans celui du jeune patricien.

Franchement ... Elle commence à m'casser les pieds c't'y-ci et d'aut' parties du corps au passage. Faut tout l'temps qu'elle râle ! Un coup c'est son père, un coup c'est son frère, un coup c'est moi, un coup y fait froid, un coup y fait chaud. Jamais contente !

Il croisa les bras sur son torse, les sourcils froncés. Il dodelina de la tête en ajoutant.

J'en ai ma claque ! Si qu'ça continue, j'me casse ! J'rentre à Edelmia et l'ira dormir sur les quais d'Valtaia c'te emmerdeuse. Allez, viens Pupu !
Grouik ?

Quintilius tourna les talons et s'éloigna dans le sens opposé à celui que prenait Honoria. La truie lança un regard triste à l'attention de Titus -le pauvre n'y était pour rien- puis se mit à trottiner à la suite de son fidèle compagnon au caractère de cochon. À croire que cette idée de pièce de théâtre était définitivement une mauvaise idée.
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MessageSujet: Re: Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius]   Les désastreuses retombées d'un plan parfait [Honoria, Quintilius] - Page 2 I_icon_minitimeLun 1 Fév - 13:17


Honoria s’arrête, se retourne et toise le patricien de l’air le plus sicinien qui soit. Autant dire que la blonde ressemble effroyablement à son père à cet instant si ce n’est que son regard ne diverge pas et qu’il reste bien fixé sur sa cible :

-  Mes fantaisies ? Est-ce donc une fantaisie à tes yeux, quand ton homme de main se permet les dernières privautés avec moi ?

Elle le regarde de la tête aux pieds, bien plus digne qu’il ne le sera sans doute jamais.

- Visiblement j’ai encore assez d’estime de moi-même pour ne pas tolérer qu’un homme palpe mes seins comme un fruit mûr à l’étal d’un marché. Il y a des choses qui sont acceptables et d’autres qui ne le sont pas, Titus. Et ça…ça ne l’est pas. Si tu es incapable de comprendre cela alors…tu n’es sans doute pas un patricien.

Elle le laisse s’en aller et rejoindre ce gros lourdaud de Quintilius avant de reprendre son chemin. Au passage, elle se saisit du seau et le remplit d’eau clair, au puit, avant de rentrer dans l’étable. Dans un coin à l’abri des regards indiscrets, elle entreprend alors de tremper ses cheveux afin d’en ôter la boue, méthodiquement. Elle ne dira plus rien et restera là, dans son coin, à laver ses cheveux, puis ses bras, et ses épaules, avant de constater les dégâts sur sa tunique. Elle est couverte de boue de la tête aux pieds. Tant pis. Cela sèchera. Il suffira de secouer la terre sèche et ça ira bien. Pas question de se dévêtir avec de pareils énergumènes dans les parages.

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