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 Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé]

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Caïus Protero Feles

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MessageSujet: Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé]   Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé] I_icon_minitimeVen 1 Mai - 21:33


8e jour de Primo Seminare 399

Les jours se succédaient et se ressemblaient beaucoup trop au goût de Caïus. Une nouvelle fois, la grisaille et les nuages bas coloraient le ciel. Aurin perçait de temps à autre par de maigres trouées, dardant quelques rayons timides qui réchauffaient à peine les rues d'Edelmia. Le Procurator commençait à prendre ses marques dans la cité et les licteurs qui l'accompagnaient dans chacun de ses déplacements, lui servaient de moins en moins de guides. Il devrait bientôt quitter la capitale de la province pour faire le tour des troupes de la Legio Aquila et laisser Laelia, même pendant quelques jours, seule dans leur domus ne lui plaisait guère. Sa grossesse arrivait bientôt à son terme, les obstetrix qui avaient rencontrés son épouse avaient toutes annoncés une naissance à prévoir pour Secundo Seminare. Plus les jours avançeraient et plus elle aurait des difficultés à pouvoir tenir la domus sans quelques renforts. Ne sachant pas encore exactement combien de temps durerait son périple entre Telioprate et l'extrême Nord du Limes, Caïus se dirigea d'un pas alerte jusqu'au forum.

Il s'approcha de la foule qui déambulait sur la grande place centrale. Il croisa une procession devancé par un prêtre d'Hedelma et un couple de jeunes gens célébrant leur union sous les vivats des convives. Le Procurator laissa passer le cortège en saluant les jeunes gens d'un hochement, lesquels le regardèrent avec reconnaissance. Il aurait pu faire s'éparpiller le cortège d'un geste de la main pour qu'ils fassent place nette à son auguste chemin, mais il jugea bon de donner la satisfaction d'être ensemble à ses citoyens qui étaient en fête.

Il poursuivit son chemin une fois l'attroupement passé et se dirigea vers une estrade au-dessus de laquelle de grandes tentures jaunes et bleues avaient été tirées. Sur les planches, un groupe de gaillards solides enchainés l'un à l'autre par les poings et les colliers de fer qui enserraient leur cou. Le marchand d'esclaves vantaient les qualités exceptionnelles de ces esclaves en contant leurs histoires, probablement un tissu de mensonges visant à faire gonfler les prixs. Le marchand était un homme ventru, coiffé d'une toque molle qui cachait à peine sa calvitie. Ses bajoues vibraient tandis qu'il s'égosillait de sa voix haut-perchée.

Les licteurs firent place nette, tandis que Caïus s'approchait de plus en plus de l'estrade. Il avait fait l'honneur de céder le passage aux jeunes mariés, il n'allait pas se gêner pour prendre sa priorité sur le reste des citoyens qui vivaient un jour anecdotique dans leur vie morne. Vêtu de sa toge prétexte, il observa un instant le marchand qui l'avait remarqué et qui commençait à rougir. Etait-il impressionné par sa personne ou par l'excitation de compter le Procurator de la province comme un potentiel client ? Il n'en saurait probablement rien. Caïus jeta un rapide coup d'oeil aux esclaves qui attendaient en regardant leurs pieds. Aucune de ces bêtes de somme ne ferait l'affaire pour la mission qu'il avait en tête. Il se détourna et s'apprêta à s'éloigner quand le marchand joufflu l'alpagua.

Ave Procurator Protero ! N'y a-t-il aucun de ces splendides gaillards qui ne trouvent grâce à tes yeux ? Ce sont des forces de la nature ! De véritables boeufs, puissants et dociles !

Il saisit la mâchoire de l'un d'eux et pressa les joues pour que l'esclave montre sa dentition.

Aucune trace de malnutrition, ni de maladie ! Regarde ces dents saines et blanches !

Le Feles toisa le marchand obèse de son air sévère et secoua la tête. Il daigna lui répondre avec amabilité.

Ils m'ont l'air très bien, Marchand, je n'en doute pas. Je cherche quelque chose de plus délicat ... et féminin.

Le teint du marchand vira au pivoine, semblant s'étouffer dans son gloître, puis il éructa une réponse en étirant ses lèvres épaisses.

J'ai ce qu'il te faut, Procurator !

Il frappa dans ses mains pour que ses assistants évacuent le lot d'esclaves et descendit les quelques marches qui lui permirent de rejoindre Caïus au niveau du sol. Il s'inclina avec toute la grâce que son embonpoint lui permettait et sourit béatement à Protero.

Suis-moi, Procurator.

Il se dandina à l'arrière de l'estrade, suivi par Feles et ses licteurs pour arriver face à de grandes charrettes fermées où seules quelques lucarnes à barreaux permettaient de voir à l'intérieur. Il remarqua une jeune femme qui attendait devant une cage tandis qu'un homme faisait tourner une clé dans la serrure. Il en sortit sans ménagement une jeune fille aux cheveux noirs comme l'ébène et à la peau cuivrée. Elle avait un nez large et des pommettes saillantes couronnées de deux grands yeux noirs. Le Procurator frappa sur l'épaule du marchand avant de déclarer en pointant du doigt.

Combien pour celle-ci ?


Dernière édition par Caïus Protero Feles le Ven 14 Aoû - 15:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé]   Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé] I_icon_minitimeSam 2 Mai - 21:44


Le temps est décidément à la semblance de l’humeur d’Honoria : gris et chargé de nuages annonciateurs d’une pluie imminente. Cela étant, même si la jeune et jolie citoyenne est d’une humeur maussade, elle n’en montre rien. L’habitude de devoir brider ses élans et ses sentiments en ont fait une habile et rouée comédienne et il est après tout inutile de manifester son ennui à ce rustre marchand d’esclaves dont les joues lui évoquent un dessert mal cuit, tremblant à chaque mouvement. Bien sûr, elle a eu droit à quelques égards. Fille aînée du Prêteur, très belle et aimable avec tout le monde, Honoria ne laisse jamais personne indifférent et le marchand ne fait pas exception à cette règle. Il l’avait conduite directement près de ces grandes charrettes en lui évoquant la présence d’esclaves qui pourraient tout à fait remplacer celle qu’elle avait perdu la veille.

C’est en effet la raison de la présence d’Honoria en cet endroit tout autant que l’explication de son humeur boudeuse. Une méchante fluxion de poitrine a emporté son esclave préférée, son ornatrix. Outre le fait qu’il est extrêmement difficile de trouver une esclave habile et assez intuitive pour comprendre ses désirs, elle doit désormais dissimuler une coiffure faite à la hâte par une esclave dont ce n’est pas l’office coutumier sous un voile retenu par un peigne. Deux esclaves l’accompagnent et se tiennent en retrait, pendant qu’Honoria scrute l’intérieur de ces charrettes, retenant une grimace de profond dégoût. L’odeur épouvantable qui se dégage de ces prisons mobiles est difficilement supportable, surtout pour une personne de sa qualité qui aime les parfums et les corps propres. Nul doute que les corps entassés là n’ont pas vu d’eau claire depuis au moins une lune.

Elle remarqua pourtant, au milieu de ce fatras de corps enchaînés, une silhouette gracile et, ce qui lui plut davantage, un regard intelligent, une lueur dans de profonds yeux noirs qui la regardaient sans ciller alors que tous les autres gardaient la tête obstinément baissée sur le plancher crasseux de la charrette. Un fin sourire souleva la commissure de ses lèvres. Honoria a trouvé ce qu’elle cherchait. Elle fit un signe de la tête à un des gardiens qui fit tourner la clé dans l’immense serrure qui scellait la charrette avant de l’ouvrir et d’en extraire, sans le moindre ménagement, la jeune esclave qu’elle avait repérée un peu plus tôt. Celle-ci ne se débat pas sous la poigne du gardien, elle se contente de regarder Honoria. La citoyenne, elle, scrute ses mains, la finesse de ses doigts, la délicatesse de ses poignets. Elle devra la coiffer, la maquiller et lui apporter toutes sortes de soins raffinés, il est donc hors de question d’acheter une esclave aux doigts gourds et boudinés.

Le regard de l’esclave dévia alors sur une cible qu’elle ne vit pas de suite. Honoria allait prononcer son intention d’acheter lorsqu’elle entendit quelqu’un manifester un intérêt sur la seule esclave qui avait su attirer son attention. Elle se retourna alors pour voir de qui il s’agissait et eut une petite inspiration pour dissiper son agacement. Le Procurator. Rien que cela…Autant dire qu’elle pouvait oublier cette petite perle noire qui restait là, sans comprendre, le regard oscillant entre une jeune femme magnifique et un homme visiblement au centre de tous les soins et de toutes les attentions. Honoria, quant à elle, inspira longuement avant d’afficher son plus aimable sourire et de se placer devant cette esclave qu’elle convoite encore plus maintenant que quelqu’un risque de la lui subtiliser.

- Procurator, quel plaisir de te revoir !

Honoria incline légèrement la tête, tout sourire, avant de le regarder à nouveau. Elle est drapée d’un palla vert pâle dissimulant une tunique d’un vert plus foncé, blousée à la taille par une ceinture et tombant sur ses fines chevilles chaussées de calceolii finement décorées.

- Je vois que tu désires l’esclave que je viens de choisir.

Elle sourit encore plus avant de se retourner vers l’esclave qui les regardait sans comprendre, puis reporta son attention sur le Procurator. Honoria se retint de lui faire remarquer qu'il possède l’œil expérimenté d’une femme en plus de tous tes autres talents, ce qui serait particulièrement malhabile. Honoria connaît la fierté des hommes tout autant que leur orgueil pour vivre avec un de leur plus digne représentant: son propre père. Et rappeler à un homme qu'il possède une qualité féminine n'est pas des plus adroits.

- Elle n’est pas bien jolie mais elle a des doigts délicats. Et j’ai besoin de ses doigts là car mon ornatrix est morte. Consentirais-tu à laisser à une dame l’élément nécessaire à sa beauté, Procurator ?
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MessageSujet: Re: Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé]   Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé] I_icon_minitimeDim 3 Mai - 10:45

Le marchand n'eut pas le temps de répondre à la question que la jeune femme qui était face à la cellule ambulante s'écriait.

Procurator, quel plaisir de te revoir !

Une jeune femme blonde, tout de vert vêtue, s'inclina face à lui. Caïus arqua un sourcil face à la jolie blonde. Elle semblait le connaître mais sur le moment, même si le visage ne lui était pas totalement étranger, il n'arrivait pas à placer un nom sur la personne. Elle souriait avec douceur avant de poursuivre.

Je vois que tu désires l’esclave que je viens de choisir. Elle n’est pas bien jolie mais elle a des doigts délicats. Et j’ai besoin de ses doigts là car mon ornatrix est morte. Consentirais-tu à laisser à une dame l’élément nécessaire à sa beauté, Procurator ?

Elle s'était placé devant l'esclave à la peau sombre, comme un animal protégeant son petit. Le visage de la jeune femme ne lui était définitivement pas totalement étranger, il l'avait croisé c'était certain. La fille d'un patricien qu'il avait croisé lors du convivium chez le Tribun Acilius probablement. Elle avait sûrement cru émouvoir le Procurator avec son conte et peut-être pensait-elle qu'il existait une règle du "premier qui voit, obtient". Il pinça ses lèvres avant de répondre d'un ton égal.

Ave citoyenne. Elle sera en effet un élément nécessaire à mon épouse. L'as tu déjà payé ?

Tandis qu'il tentait de trouver le nom de la jeune femme, qu'il était presque convaincu qu'on lui eut présenté, il se tourna vers le marchand de nouveau.

Présente-m'en d'autres. Il se peut que j'en achète plus.

Il s'approcha de la petite esclave qui gardait le regard effronté, au contraire de ses pairs qui avaient l'habitude de lorgner vers le sol. Il passa outre la citoyenne aux cheveux blonds, tentant de se remémorer son identité. Il se pencha en avant, empoignant le visage de l'esclave pour inspecter sa dentition et sa peau à la recherche de défaut qui en ferait baisser le prix, en vain. Elle paraissait propre et plutôt bien nourrie, malgré son physique fluet. Sans un regard, il s'adressa à la jeune patricienne devant qui il était passé, cessant de se triturer l'esprit à la recherche de son prénom.

Rappelle-moi ton prénom, veux-tu ? Je crains de n'avoir rencontré trop de gens en peu de temps pour me souvenir de chacun d'eux. Tu étais présente chez les Acilii, n'est-ce pas ?

Son regard sévère plongea dans celui de l'esclave qui pour la première fois baissa les yeux vers ses pieds. L'occasion pour Caïus d'inspecter sa chevelure frisée à la recherche de vermine pendant que la jeune femme de bonne famille pouvait lui répondre.
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MessageSujet: Re: Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé]   Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé] I_icon_minitimeDim 3 Mai - 20:40


- Non, je n’ai rien payé du tout.

Honoria comprend à cet instant qu’elle peut tout aussi bien tourner les talons et s’en aller. Elle sait reconnaître le ton qui refuse la négociation, elle l’entend pratiquement quotidiennement en la demeure de son père. Lorsqu’il passe outre sa jolie petite personne pour se concentrer sur l’esclave qu’elle avait choisie, elle pince les lèvres avant de lever imperceptiblement les yeux au ciel, un très bref instant. Le choix des esclaves est affaire de femmes. Si les hommes commencent à s’occuper de l’intendance, en plus de s’écharper verbalement à la curie ou ailleurs, le monde s’en ira à sa perte. A ce rythme-là, Honoria entrera peut-être un jour à la Curie avec une toge prétexte, aussi ? Chacun son rôle et les barbares seront bien gardés, dit-on.

Que vient donc faire le Procurator ici, alors qu’il devait posséder au moins le double, si pas le triple d’esclaves que n’en possède sa famille, dans sa villa ? Oui il est arrivé récemment mais tout de même…Il peut avoir tout ce qu’il veut, alors pourquoi celle-ci précisément ? Ne peut-il donc se montrer un peu conciliant et souple ? Ha oui c’est vrai…La souplesse ne fait pas partie de ce monde d’hommes, dirigés par les hommes, pour les hommes. Elle se tourna toutefois, pour l’observer lui. L’esclave ne l’intéresse plus. Elle vient de la voir baisser les yeux et regarder les chaussures du Procurator, penaude. Dommage. Elle était pourtant prometteuse cette petite. Vivante. Pas comme toutes les autres qui ont l’aspect et l’odeur du bétail.

- Je m’appelle Honoria Sicinia. Nous n’avons été que très brièvement présentés au convivium, et nous n’avons échangés aucun mot. J’accompagnais mon père, Primo Sicinius Scorpa.

Elle esquissa un sourire en songeant à cette soirée, pendant qu’il était en train d’examiner la chevelure de l’esclave qui se laissait faire sans rien dire. Honoria eut alors une idée, et émit une proposition somme toute aimable et courtoise.

- Tu sembles en recherche de plusieurs esclaves, peut-être puis-je te conseiller, à défaut de t’avoir convaincu de me céder celle-ci ?

Quitte à être sur place, autant en profiter pour apprendre à connaître, du moins un peu, cet homme parmi les plus importants qui soient. De plus, son père n’est pas là pour sermonner, recadrer, gronder et tancer vertement, ce qui lui donnerait au moins le loisir de discuter, de manière tout à fait informelle, avec une personne de qualité sans être sous la férule du Prêteur. Il en fera très certainement une colique et des ballonnements en apprenant cela, mais qu’importe. Il n’a rien à craindre, jamais Honoria ne ferait quoi que ce soit qui mettrait sa famille dans l’embarras – chose que le Prêteur semble ne pas avoir compris du tout. L’occasion d’apprendre et de découvrir de nouvelles choses est belle et ne se représentera peut-être pas avant longtemps, autant tenter sa chance, après tout.

- Qu’en dis-tu ?

Elle attend posément qu’il réponde, digne et polie, comme toujours.

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MessageSujet: Re: Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé]   Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé] I_icon_minitimeLun 4 Mai - 12:04

Non, je n’ai rien payé du tout.

Le ton et la mine résignée de la jeune femme indiquait qu'elle avait déjà compris. Elle avait perdue la partie avant même d'avoir commencé à jouer. Si elle s'en offusqua, elle le fit en silence, preuve d'une bonne éducation selon les coutumes ruviennes en vigueur. Elle connaissait sa place et Caïus n'aurait pas été d'humeur à gérer le caprice de la jeune femme si elle avait voulu insister pour l'obtention de l'esclave. Il s'approcha de cette dernière et commença à l'inspecter en interrogeant la citoyenne sur son identité.

Je m’appelle Honoria Sicinia. Nous n’avons été que très brièvement présentés au convivium, et nous n’avons échangés aucun mot. J’accompagnais mon père, Primo Sicinius Scorpa.

Caïus tourna le visage vers la jeune femme qui lui souriait avec amabilité et douceur. Ses lèvres s'étirèrent légèrement en remettant le nom du pater familias sur le visage aperçut dans les tribunes de la Curie. Un conservateur, que la rumeur définissait comme imbu de lui-même et qui avait jonglé entre la magistrature et l'écriture. Un patricien qui s'était montré discret jusqu'alors, loin des sangsues flatteuses qui s'étaient précipités à ses pieds pour attirer son attention dès les premiers instants. Elle sortit le Procurator de sa réflexion en surenchérissant.

Tu sembles en recherche de plusieurs esclaves, peut-être puis-je te conseiller, à défaut de t’avoir convaincu de me céder celle-ci ? Qu’en dis-tu ?

Le Feles arqua un sourcil en observant la jeune femme qui continuait de lui sourire innocemment. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la jeune femme n'était pas rancunière. Il lui soufflait une esclave sous le nez et elle proposait son aide au ravisseur. À moins que ce ne fut là qu'une excuse pour se montrer en compagnie du Procurator. Il suffisait d'un curieux pour propager une rumeur d'un rapprochement entre les Sicinii et le nouveau Diumvir et, sans présumer de relation adultérine, une affinité politique ouvertement déclarée. Il balaya cette pensée d'un clignement de paupières aussi certainement qu'il couperait court à toute assertion de la sorte. Il déclara alors.

On dit que les femmes ont l'oeil pour choisir les esclaves. J'accepte.

Il se tourna vers le marchand qui amenait un lot de jeunes esclaves aux joues légèrement crasseuses. Les cinq personnes étaient reliées entre elles par une chaîne qui s'attachait aux colliers de fers qui enserraient leurs cous. Il tendit la main vers le groupe, invitant sa compagne du moment a inspecter les individus. Il renchérit, cherchant à faire la conversation sur un ton aimable.

Toi qui est née dans cette province, saurais-tu me dire ce qui pour toi pourrait-être amélioré ? J'ai déjà eu les avis de mes pairs, mais aucun de la future génération.

La question pouvait surprendre mais elle ne demeurait pas moins sincèrement curieuse. La plupart des patriciens en toge prétexte avaient des avis tranchés, remplis des certitudes de leurs âges, mais il fallait parfois savoir écouter les attentes des plus jeunes pour gouverner de manière optimale.
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MessageSujet: Re: Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé]   Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé] I_icon_minitimeMar 5 Mai - 10:10


Elle n’est pas rancunière, non. Par contre, elle n’est pas complètement stupide et a parfaitement perçu l’opportunité qui se présente là. Elle n’attend qu’une chose, qu’absolument tout le monde la voit en si illustre compagnie. Cela étant, tout ceci est absolument imperceptible, y compris pour l’œil exercé du Procurator. Habituée depuis son enfance à toujours tout dissimuler, elle est devenue probablement presqu’aussi habile que son père sur ce point. Toute son éducation, son calme apparent, son joli minois et son sourire poli sont d’excellents masques, peut-être les meilleurs qui soient, d’ailleurs. Qui donc pourrait bien deviner ce qui se cache sous de si innocents atours, des atours de femme, après tout ?  Céder sur un sujet aussi futile qu’une esclave pour obtenir plus est après tout une technique comme une autre. Cela aussi, elle l’a appris en rôdant dans les couloirs, en laissant traîner une oreille attentive ici et là.

Comme souvent, son air digne, sa politesse et son amabilité lui permettent d’obtenir ce qu’elle veut. Inclinant la tête, tout sourire, elle regarde les esclaves approcher et demande :

- A quelles tâches seront dévolues les esclaves que tu comptes acheter ?

Replaçant son vêtement avec discrétion, elle scruta l’ensemble du lot d’un coup d’œil expert et en conclut en silence qu’il n’y aurait rien de bien fameux à en tirer sauf pour des travaux rudes et sans finesse. Elles sont toutes petites, avec des membres courts et épais, des épaules noueuses, à la semblance de celles des hommes. Il n’y a aucune grâce chez ces esclaves, il n’y a que de la crasse, des regards de veau mort posé sur le sol, et des corps puissants. Des corps parfaits pour les entretiens des jardins, pour porter des choses lourdes, entreposer, cuisiner peut-être. Quoique la cuisine est un art tout aussi délicat que celui d’apprêter une femme avec distinction. Enfin, quoiqu’il en soit, elle approche du lot et prend le visage de l’une d’entre elles dans sa main, pour la forcer à la regarder. Aucune lueur dans ces yeux-là. Elle serra les joues avec force, sans cesser de la fixer, posant un bref instant son regard sur la dentition en très piteux état, et relâche ensuite la pression avant de passer à la suivante.

- Elles sont parfaites pour la manutention et les travaux de jardinage, le transport des choses lourdes. Leurs épaules sont larges, leur regard est éteint, elles sont habituées au travail des champs, un travail de bête. Regarde leurs bras. Leurs dents montrent qu’elles sont également habituées à manger des plats grossiers.

Elle souleva le bras de la seconde esclave pour lui montrer les muscles dessinés sous une peau tannée par le soleil. Tout ceci sous l’œil du Procurator qui lui pose enfin une question intéressante, dans le but d’entretenir un semblant de conversation polie. Honoria cesse un bref instant de détailler les esclaves et tourne la tête à demi vers lui, cessant de sourire. Le choc est d’importance. Quelqu’un, et pas n’importe qui, lui demande son avis. C’est une demande de paille, évidemment, une question posée dans le but de meubler les silences, elle le sait. Cela étant, il aurait tout aussi bien pu lui demander d’où provient le tissu qui la couvre ou si les dahlias poussent bien en cette région, bref il aurait pu demander n’importe quoi. Elle reprend l’inspection des esclaves passant à la troisième d’entre elles, esquissant un sourire qu’il ne peut voir.

- Absolument tout, Procurator. Parce que se contenter de ce qu’on a ne permet que de stagner dans une suffisance de soi qui est la porte ouverte à tous les dangers. Et quand on est prévisible, engoncé dans ses petites habitudes, on devient vulnérable.

Elle passa à la quatrième esclave, répétant les mêmes gestes, tout en répondant encore, amusée :

- Mais qui suis-je pour débattre de ces choses ? Tu sais tout ceci bien mieux que moi, après tout.

Honoria se tourna enfin vers son illustre interlocuteur et dit d’une voix douce, tranquille et posée :

- Il n’y en a pas une pour rattraper l’autre. Elles sont toutes parfaites pour les travaux lourds, je maintiens mon avis.
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MessageSujet: Re: Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé]   Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé] I_icon_minitimeMar 5 Mai - 12:27

La fille du Prêteur s'approcha du lot que venait d'amener le marchand rondouillard. Elle observa calmement les esclaves avant d'interroger Caïus.

A quelles tâches seront dévolues les esclaves que tu comptes acheter ? Elles sont parfaites pour la manutention et les travaux de jardinage, le transport des choses lourdes. Leurs épaules sont larges, leur regard est éteint, elles sont habituées au travail des champs, un travail de bête. Regarde leurs bras. Leurs dents montrent qu’elles sont également habituées à manger des plats grossiers.

Les sourcils de Caïus se soulevèrent pour souligner sa circonspection. Outre le fait que l'apprence d'animal de bât d'un esclave ne lui faisait ni chaud ni froid, c'est plus sur la mauvaise condition d'hygiène qu'il parut le plus étonné. Tandis qu'il interrogeait Honoria sur son ressenti vis à vis de la cité et de la province, il tourna un regard froid et austère vers l'obèse qui déglutit difficilement. La jeune femme répondit alors.

Absolument tout, Procurator. Parce que se contenter de ce qu’on a ne permet que de stagner dans une suffisance de soi qui est la porte ouverte à tous les dangers. Et quand on est prévisible, engoncé dans ses petites habitudes, on devient vulnérable. Mais qui suis-je pour débattre de ces choses ? Tu sais tout ceci bien mieux que moi, après tout.

Le Procurator quitta le marchand des yeux pour toiser le citoyenne aux cheveux blonds. Le discours était des plus étonnant pour la descendance d'un des chefs de fil du courant conservateur des membres de la Curie. Elle se tourna vers lui pour lui livrer la conclusion de son inspection.

Il n’y en a pas une pour rattraper l’autre. Elles sont toutes parfaites pour les travaux lourds, je maintiens mon avis.

Un léger sourire sardonique naquit sur le visage du Procurator qui se tourna vers le marchand. Il ne fallait pas être un très grand physionomiste pour lire l'agacement qui luisait au fond des yeux du Feles. Il gronda contre le pachyderme.

C'est ainsi que tu espères te vanter d'avoir le Procurator parmi tes clients ? De la crasse aux joues, des dents déchaussées et incapable de se tenir suffisament droit pour tenir un plateau ! Si c'est là ce que tu as de mieux à offrir, j'irai faire mes achats chez tes concurrents.

Le faciès, déjà rougeaud, du marchand vira au cramoisi tandis qu'il balbutiait des excuses en papillonant des paupières. Le gras de ses joues vibrait au rythme de ses paroles.

Non ... Bien sûr que non ! Mes plus plates excuses, Procurator. Je ... Mes assistants ont fait erreur ... Par Ukko, Verinius ... Tu vois bien que celles-ci ne peuvent convenir à ... Au ... Je ... Je reviens Procurator.

Le gros bonhomme tansa son assistant et l'attrapa par la tunique pour disparaître à l'arrière d'une des cages. Protero tourna son regard, toujours sévère et froid, vers la jeune femme qui lui avait offert son expertise et se laissa aller à un commentaire sur les propos de cette dernière.

Tu sais, citoyenne. Si je t'offre la possibilité de donner ton avis, je m'attends à une réponse moins politique de ta part. Changer "absolument tout" revient à dire "absolument rien". Voilà des siècles que notre mode de vie est ce qui se fait de mieux dans le monde et Ruvia a apporté la lumière à bien des peuples qui se perdaient dans les ténèbres. Je n'ai pas l'ambition de révolutionner l'Empire, mais je demeure déterminer à gouverner cette province de mon mieux. J'aime à penser qu'il faut savoir écouter l'avis de chacun, pas seulement d'une bande de pater familias en toge, avec tout le respect que j'ai pour les membres de la Curie.

Il pencha légèrement la tête sur le côté sans se départir de son masque austère et déterminé. Il poursuivit, pinçant légèrement les lèvres.

Tu n'auras pas toujours l'occasion d'exprimer ton avis, j'imagine que tu le sais déjà. Vois cela comme le remerciement du temps que tu prends pour m'aider. Tu as l'oreille du Procurator d'Oncmelia Minor, profites-en pour y suggérer quelques idées.

Un sourire fendit la froideur de ses traits, mais il n'y avait pas beaucoup de chaleur dans celui-ci, plutôt de l'amusement.

À moins que t'afficher avec moi devant le regard des quelques curieux qui nous observent depuis là-bas te suffise ?

Il avait désigné du pouce les quelques badauds qui s'étaient amassés dans leur dos. Ses yeux s'étrécirent légèrement tandis qu'il la jaugeait. Etait-elle aussi superficelle qu'elle voulait le laisser paraître ou partageait-elle la verve que chacun reconnaissait à Scorpa ?
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MessageSujet: Re: Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé]   Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé] I_icon_minitimeMar 5 Mai - 14:46


Honoria observe l’échange entre le Procurator et le marchand, sans seulement bouger d’un centimètre. Elle est certaine de son avis et elle n’aurait jamais acheté ces esclaves-là, ce qui reviendrait à une dépense inutile. Autant donc le faire savoir à son interlocuteur qui ne se gêne pas pour manifester son mécontentement envers le marchand qui s’enfuit, penaud, balbutiant des excuses et des reproches, dans un cafouillage digne de celui de son petit frère pris la main dans le pot à biscuits. Elle suit le départ du gros bonhomme avant de reporter son regard sur celui du Procurator. Un regard froid. Il doit certainement être intimidant pour beaucoup de gens, mais il l’est moins que celui de son père. Elle le soutient donc, pas ébranlée le moins du monde, habituée à recevoir ce genre d’œillades glaciale et pleine de condescendance moqueuse de la part de n’importe qui portant une toge.

- Je ne suis pas de ton avis.

Replaçant adroitement son habit sur son épaule, elle poursuit, tout en montrant les alentours d’un geste de la main, les charrettes, les gens, les maisons, toute la vie bruyante de cet endroit en répliquant d’une voix douce mais assurée :

- Tu parles de changement, moi je parle d’amélioration. On peut améliorer les choses sans pour autant les changer drastiquement. Notre mode de vie, bien que confortable, est perfectible sur bien des points mais avant d’en arriver là, Procurator, il faut que tu prennes la mesure de ce pensent les citoyens. Promène toi dans les rues, écoute, ne dis rien, revêt de simples habits et mêle toi à la population. Tu sauras alors ce que tu veux savoir. Tu pourras alors agir en parfaite connaissance de cause. Je refuse de devenir, le temps d’une éphémère autorisation, la porte-parole de tant de gens. A moins, bien entendu, que dans un désir de libéralité de ta part, tu autoriserais les femmes à entrer à la Curie pour siéger au milieu des pater familias que tu sembles décrier. Ce dont je me permets de douter.

Honoria est parfaitement consciente de ce qu’elle dit. Il lui a demandé son avis, elle le lui donne.

- Quoiqu’il en soit, puisque tu sembles prêt à écouter, voilà ce que je te propose. Améliore les routes, parce que les marchands s’en plaignent. Et une route abîmée, c’est un gage de problèmes de ravitaillement pour toutes les cités. Améliore les systèmes d’apport en eau potable dans les villes, car une eau impure est source de maladies. Et à titre purement personnel et égoïste…encourage la pratique des arts. Parce qu’un esprit à besoin de cela pour se canaliser et s’élever au-dessus des masses.

Elle se tourna à demi pour voir, effectivement, un petit attroupement de curieux derrière elle, ce qui la fit sourire. Son père va définitivement en développer un ictère, elle le sait. Nul doute que le bruit de cette conversation publique va résonner dans les ruelles jusqu’à la villa sicinii. Et peu importe. Elle a dit ce qu’elle avait à dire, et a obtenu le résultat escompté : quelqu’un l’écoute. On l’ECOUTE. Même si tout le monde s’en fout, son interlocuteur y compris. Cela valait la peine de se départir de cette esclave, in fine. Reportant son attention sur le Procurator, avec un froid sourire cette fois, elle ajouta :

- Je te concède volontiers le plaisir que j’éprouve à être en ta compagnie, Procurator, cependant, toutes les femmes ne sont pas à mettre sur le même pied d’égalité. Certaines d’entre elles ont un esprit et savent s’en servir.

Une manière de lui dire, poliment, qu’elle a compris qu’il n’est pas dupe. Le sourire si doux et si gentil se tord en un sourire infiniment plus…carnassier, cette fois. Cela ne dure qu’une seconde à peine, il aura à peine le temps de l’apercevoir, elle tourne déjà la tête et regarde le marchand revenir vers eux, avec d’autres esclaves. Elle demande :

- As-tu encore besoin de mes conseils ?

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MessageSujet: Re: Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé]   Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé] I_icon_minitimeMar 5 Mai - 16:24

Elle ne cilla pas lorsqu'il posa sur elle son regard. Le jeune femme avait l'habitude de supporter ce genre de traitement. La rumeur voulait que Scorpa était colérique et autoritaire, aussi avait-elle était à bonne école. Elle fit un geste de la main qui désigna l'agitation du forum et de la ville autour d'eux.

Tu parles de changement, moi je parle d’amélioration. On peut améliorer les choses sans pour autant les changer drastiquement. Notre mode de vie, bien que confortable, est perfectible sur bien des points mais avant d’en arriver là, Procurator, il faut que tu prennes la mesure de ce pensent les citoyens. Promène toi dans les rues, écoute, ne dis rien, revêt de simples habits et mêle toi à la population. Tu sauras alors ce que tu veux savoir. Tu pourras alors agir en parfaite connaissance de cause. Je refuse de devenir, le temps d’une éphémère autorisation, la porte-parole de tant de gens. A moins, bien entendu, que dans un désir de libéralité de ta part, tu autoriserais les femmes à entrer à la Curie pour siéger au milieu des pater familias que tu sembles décrier. Ce dont je me permets de douter. Quoiqu’il en soit, puisque tu sembles prêt à écouter, voilà ce que je te propose. Améliore les routes, parce que les marchands s’en plaignent. Et une route abîmée, c’est un gage de problèmes de ravitaillement pour toutes les cités. Améliore les systèmes d’apport en eau potable dans les villes, car une eau impure est source de maladies. Et à titre purement personnel et égoïste…encourage la pratique des arts. Parce qu’un esprit à besoin de cela pour se canaliser et s’élever au-dessus des masses.

Elle jeta un coup d'oeil par-dessus l'épaule du Procurator, souriant froidement.

Je te concède volontiers le plaisir que j’éprouve à être en ta compagnie, Procurator, cependant, toutes les femmes ne sont pas à mettre sur le même pied d’égalité. Certaines d’entre elles ont un esprit et savent s’en servir.

Caïus darda de ses prunelles sombres la jeune patricienne qui, en sus de lui offrir un cours de politique aussi inutile que passionné, venait d'offrir aux oreilles indiscrètes des badauds, un discours que même Galba, le leader des Populares de la Curie n'aurait pas renié. L'obèse revenait avec une nouvelle ligne d'esclaves femmes et le sourire de Caïus était plus franc que précédémment. Il s'était contenté d'écouter simplement la diatrybe de la jeune patricienne sans faire un commentaire, elle se jugeait pleine d'esprit, pourtant elle venait de lui donner des armes qui se retourneraient contre elle et sa famille, sans même s'en rendre compte. Son idée de s'habiller comme un plébéien pour se fondre dans la masse aurait même pu être pris pour de la provocation. Elle n'avait aucune conscience du vécu de son interlocuteur et de ce qui lui avait valu le surnom de héros de Ruvia, des années avant qu'elle ne sache comment nouer sa palla. Il jeta un coup d'oeil distrait vers les quatre jeunes esclaves, plus enfant qu'adulte que le gros marchand amenait. Elle avait été débarbouillé à la va-vite, mais présentait une figure plus propre que les précédentes et un port de tête un peu plus droit.

As-tu encore besoin de mes conseils ?

Les traits du Procurator se détendirent en offrant un visage moins austère à sa compagne. Ceux qui connaissait bien Caïus savait bien que c'était maintenant quil fallait le plus se méfier.

Tu as su mon conseiller parfaitement jusqu'ici, que penses-tu de celles-ci ?

Il fit un pas en retrait, laissant le passage libre à Honoria et alors qu'elle avançait pour pouvoir inspecter le nouveau lot, il se laissa aller à un commentaire sur l'intervention de la jeune femme.

Je note donc que tu aimes l'art ... Car en dehors des quelques lapalissades que tu m'as servi, c'est surement la seule chose qui te concerne directement. Mon épouse aussi est friande d'art. Je ne compte plus le nombre de querelles qui sont nées de ses dépenses excessives pour supporter tel ou tel artiste-peintre ou sculpteur. J'avoue ne pas avoir autant de sensibilité artistique et le même sens de l'esthétisme. Il faut croire que Tidé a offert ce goût à vous seules, les femmes.

Un peu de flatterie ne faisait jamais de mal, surtout lorsqu'elle était nourri par la conviction. Le Procurator avait plus d'attrait pour un combat acharné de gladiateurs plutôt que pour les couleurs myriadiques des mosaïques de sa domus. Il revint alors aux jeunes esclaves qui attendait leur inspection.

Y en a-t-il une qui trouve grâce à tes yeux cette fois ?
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MessageSujet: Re: Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé]   Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé] I_icon_minitimeMar 5 Mai - 20:21


Elle plisse un bref instant les yeux pour observer les nouvelles esclaves fraîchement tirées de leur charrette. Là aussi, il n’y a clairement pas de quoi pavoiser, mais elle se rappelle avoir entendu le Procurator réclamer une esclave capable de se tenir droite et de porter un plateau. Elle en déduit donc qu’il cherche plutôt des esclaves plus ou moins gracieuses et qui ne dénoteront pas dans sa maison. Elle en repère aussitôt une, là bas sur la droite, occupée à trembler de peur, tout comme les autres d’ailleurs. Elle s’en approche tandis que son illustre interlocuteur semble se détendre et enfin se décider à devenir moins rigide. N’y en a-t-il donc aucun, parmi tous ces hommes en toge, qui sache parler aux femmes sans qu’elles ne sentent mal ? Font-ils des comptes ? Est-ce à celui qui en aura blessé le plus sur la journée, la semaine, le mois ? Si c’est le cas, ils sont tous hors concours. Elle vit avec le maître incontesté de l’angoisse perpétuelle, le cador de l’ambiance sépulcrale, le champion du phallocentrisme assumé. Le Procurator fait pâle figure, avec son regard froid, aux côtés de son père le Prêteur. Et quelque part, cela la fait sourire, alors même qu’elle sert les joues de sa cible afin d’en vérifier la dentition.

- A chacun ses petits vices et ses petites passions, Procurator. L’art a au moins cet avantage d’élever l’esprit de quiconque s’y intéresse, sans distinction de rang. Ce n’est pas le cas de toutes les passions, tu en conviendras.

Elle relâcha sa prise et saisit la chevelure de l’esclave pour la forcer à s’incliner, de manière à pouvoir observer si de la vermine s’y loge.

- Celle-ci semble convenir, je prends un instant afin de vérifier s’il ne s’y loge pas d’indésirables.

Soulevant des mèches emmêlées elle ajouta enfin, après quelques minutes de patiente observation.

- Celle-ci. Elle sent moins mauvais que les autres, et ses dents sont bien fichées dans la mâchoire, elle est jeune, pas trop vilaine et ses membres sont bien équilibrés. Elle devrait pouvoir convenir à ta maison, comme elle aurait certainement convenu à la mienne.

Relâchant la chevelure, elle se frotta les mains, d’un air quelque peu dégouté et dit enfin, un fin sourire aux lèvres :

- Il n’y a pas grand-chose à tirer des autres esclaves de cette ligne. Je n’ai pas besoin de les approcher pour le savoir. Elles doivent venir de loin et ont développé des maladies dont la puanteur emplit l’air. Elles sont malade, regarde leur teint pâle et leurs joues rouge carmin.

Honoria s’en éloigne d’ailleurs en suggérant :

- Si tu veux cette esclave, fais la sortir de cette ligne nauséabonde au plus vite.
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MessageSujet: Re: Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé]   Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé] I_icon_minitimeMer 6 Mai - 9:03

A chacun ses petits vices et ses petites passions, Procurator. L’art a au moins cet avantage d’élever l’esprit de quiconque s’y intéresse, sans distinction de rang. Ce n’est pas le cas de toutes les passions, tu en conviendras.

Des propos un brin philosophique mais qui reflétait encore une naïveté propre aux jeunes gens. Dans sa conviction, elle prenait sa vérité comme absolue, ne se rendant pas compte que l'art était un luxe que bien peu des plébéiens pouvaient se permettre en dehors des chefs d'oeuvres qui ornaient certains temples. Il surit aimablement en gardant ses commentaires pour lui. Elle se livra à une inspection minutieuse d'une des jeunes esclaves qui venaient d'être présentées.

Celle-ci semble convenir, je prends un instant afin de vérifier s’il ne s’y loge pas d’indésirables.

Après l'inspection de la dentition, elle lorgna dans la tignasse emmêlée en penchant la tête sans ménagement. Il lui fallut quelques secondes à peine pour rendre son verdict final.

Celle-ci. Elle sent moins mauvais que les autres, et ses dents sont bien fichées dans la mâchoire, elle est jeune, pas trop vilaine et ses membres sont bien équilibrés. Elle devrait pouvoir convenir à ta maison, comme elle aurait certainement convenu à la mienne. Il n’y a pas grand-chose à tirer des autres esclaves de cette ligne. Je n’ai pas besoin de les approcher pour le savoir. Elles doivent venir de loin et ont développé des maladies dont la puanteur emplit l’air. Elles sont malade, regarde leur teint pâle et leurs joues rouge carmin. Si tu veux cette esclave, fais la sortir de cette ligne nauséabonde au plus vite.

Le Procurator hocha la tête avec gratitude, gardant ses lèvres figées en un sourire poli. Il répliqua alors.

Soit !

Il se tourna vers le marchand gras et pointa l'esclave du bout de l'index.

Je prends celle-ci et la petite à peau brune.
Bien sûr, Procurator.

Les joues rougies du marchand d'esclave frétillèrent d'excitation aux mots du Feles et il s'attela à faire enlever les colliers des deux jeunes femmes tandis que le Procurator se tournait vers la fille du Prêteur.

Je te remercie. Tes conseils avisés m'ont été d'un grand secours.

Il se saisit de la bourse qui pendait à sa ceinture pour s'acquitter du prix à payer et renchérit.

J'aurai une nouvelle requête à t'adresser. Je profite de t'avoir en ma compagnie pour faire passer un message si cela ne te dérange pas.

Il marqua une légère pose en faisant glisser les cordons de la bourse, prêt à se saisir des denarii qui dormaient dans le fond de la pochette de cuir tanné. Il poursuivit.

J'aimerai inviter ton père chez moi. Je n'ai pas encore eu le temps de rencontrer les chefs de file de la Curie et je suis sûr qu'il pourrait être intéressant de faire plus amples connaissance avec le Prêteur d'Edelmia. Lors du convivium, je n'ai eu que peu de temps pour échanger avec les membres les plus prestigieux de la cité. Accepterais-tu de faire ma messagère ? Mon épouse et moi serions ravis de le recevoir dans deux jours. Je songeais envoyer une invitation plus formelle mais puisque Kotha a fait que nos chemins se croisent ce matin, j'en profite.

L'occasion faisait le laron comme le disait le vieil adage.
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MessageSujet: Re: Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé]   Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé] I_icon_minitimeMer 6 Mai - 22:30


Son travail est terminé. Elle l’a accompli avec le même soin qu’elle aurait apporté à un choix destiné à la maison de son père. Les deux esclaves avec lesquelles il repart sont les plus jolies en plus d’être les moins épaisses. Nul doute qu’elles seront un atout considérable et un ravissement pour les yeux quand elles seront débarrassées de la crasse qui les recouvre. Toujours bien droite et toujours digne, elle suit le vague échange entre le Procurator et le marchand, observant juste après les badauds qui commencent à s’éloigner. Honoria esquisse un sourire. Le spectacle est terminé.

- Je t’en prie, Procurator, ce fut un plaisir que de te conseiller.

Même s’il lui avait soufflée une esclave. Soit. Elle ira ailleurs, ce ne sont pas les marchands d’esclaves qui manquent, ici, et ce qu’elle a vu laisse à penser que celui-ci n’est pas spécialisé dans le beau et le délicat. Ni dans la vivacité et l’intelligence. Honoria déteste les esclaves bêtes et sots. Elle aime les voir comprendre leur sort, voire même se rebeller. Cela l’amuse beaucoup. Après tout…On cherche les distractions là où elles se trouvent, n’est-ce pas ?

Elle porte un regard interrogateur sur son interlocuteur qui semble avoir besoin de son aide pour faire passer un message.

- Je t’écoute.

Il s’agit d’un message plutôt important. Transmettre à son père une invitation du Procurator est plutôt cocasse. Nul doute que le Prêteur va de nouveau la cuisiner à toutes les sauces pour avoir tous les détails de cette rencontre. Cela lui donnera l’occasion de parler à son père. Au moins un peu. Même si ce n’est que pour transmettre un message. Honoria s’inclina subtilement avant de sourire franchement au Procurator.

- Je lui en ferai part dès mon retour, sois en assuré.

Elle ne pouvait réellement savoir s’il en serait content mais il en serait honoré, de cela elle en était presque certaine. Elle fit un signe à ses deux esclaves qui se rapprochèrent. Elle n’a rien à dire de plus, elle est sur le départ vers une autre estrade, en quête d’une nouvelle esclave.

- Je vais devoir te laisser. Je dois reprendre mes recherches. Au plaisir de te revoir, Procurator. Que les Dieux veillent sur toi.

Elle esquissa un fin sourire avant d’incliner légèrement la tête et de s’éloigner, suivie de ses deux esclaves, en quête de la perle rare. La journée n’est pas terminée, elle peut prendre une heure ou deux rien que pour elle avant de rentrer et d’annoncer la nouvelle à son père. Cela lui laissera le temps de s'apaiser juste un peu.
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MessageSujet: Re: Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé]   Combien pour celle-ci ? (pv Honoria) [Terminé] I_icon_minitime

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